Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Qui Sommes-Nous ?

  • : Le site de Attac Villeneuve d'Ascq
  • : Site du comité local d'Attac France de Villeneuve d'Ascq (59) à destination des militants et sympathisants. Fondée en 1998, Attac promeut et mène des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, environnementale et culturelle dans l’ensemble du monde. Attac est un mouvement associatif altermondialiste et d'éducation populaire reconnu par l'Etat.
  • Contact

Attac ...c'est aussi

retrouvez nous sur        Facebook

 

pour plus d'informations    contactez nous 

 

ou allez visiter le site      ATTAC France

Recherche

A noter sur vos agendas

 

Pour voir toutes les dates et informations détaillées,

Suivez le lien : 

 

L'agenda complet d'ATTAC VA 
 

 

radio ATTAC

retrouvez les émissions radio d'ATTAC Lille et d'ailleurs
Angle d'ATTAC sur Radio Campus 106,6 mhz 
Pourquoi y a-t-il si peu de Gilets Jaunes à Roubaix ! mobiliser les quartiers populaires !  20 avril 2019
Gilets jaunes, les raisons de la colère samedi 16 mars 2019

Économie, Social, Environnement, Anthropologie, .....       Et fin du Capitalisme!  invité Paul Jorion 16 février 2019

Deux mobilisations contre le réchauffement climatique et pour l'amélioration de la qualité de la vie en villePARC et la friche Saint-Sauveur et Le collectif transports publics gratuits en métropole lilloise. 19 janvier 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

30 novembre 2016 3 30 /11 /novembre /2016 18:12

25 novembre : Journée internationale pour l'élimination des violences contre les femmes

Un peu d'histoire

L'assassinat le 25 novembre 1960 des trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines, fut la principale raison qui a conduit la République dominicaine à proposer cette journée de lutte contre la violence faite aux femmes.

En 1993, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui a défini le terme « violence à l'égard des femmes » : « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée ».

Le 17 décembre de 1999, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes. L'ONU a invité les gouvernements, les organisations internationales et les ONG à organiser des activités pour sensibiliser le public au problème de cette journée comme une célébration internationale.

La violence à l’égard des femmes et des filles est un problème d’envergure mondiale.

Elle constitue une des violations des droits humains les plus persistantes et une menace pour des millions de filles et de femmes, elle détruit les vies, cause des souffrances indicibles et des maladies.. La violence à l’égard des femmes et des filles ne connaît pas de frontières sociales, économiques ou nationales. Elle touche les femmes de tous âges et peut avoir lieu dans divers contextes. Elle prend de nombreuses formes, dont la violence physique, sexuelle ou psychologique, mais aussi l’abus économique ou l’exploitation. Une femme sur trois dans le monde a été battue, contrainte à avoir des rapports sexuels ou maltraitée émotionnellement dans sa vie, le plus souvent par un conjoint. Près de la moitié des femmes qui ont été victimes d'homicide, à l'échelle mondiale, en 2012, ont été tuées par des partenaires intimes ou des membres de leur famille.

« La violence à l’égard des femmes et des filles constitue une violation des droits de l’homme, une pandémie de santé publique et un obstacle de taille au développement durable. [...] Elle impose des coûts exorbitants aux familles, aux communautés et aux économies. [...] Le monde ne peut pas se permettre de payer ce prix. » — Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU

La violence contre les femmes impose des coûts considérables aux familles, communautés, à l'économie

Une étude récente a estimé que le coût des violences exercées par un partenaire intime représentait 5,2 pour cent de l'économie mondiale. Au-delà des coûts médicaux et judiciaires directs, la violence envers les femmes a des conséquences néfastes sur les budgets des ménages et les budgets nationaux, du fait des pertes de revenus et de productivité.

Au Viet Nam, par exemple, on estime que les dépenses et les pertes de revenus résultant de violences conjugales s'élevaient à 1,4 pour cent du PIB en 2010. Au Royaume-Uni, le coût des violences conjugales en 2009 y compris les coûts liés aux services, les pertes de production économique et les coûts humains et émotionnels s'est élevé à 16 milliards de livres.

En raison de l'inégalité profondément ancrée dans les rôles, les droits et les opportunités des hommes et des femmes, et des attitudes et normes sociales qui excusent ou banalisent de telles violences, ce problème est devenu persistant. Mais il n’en est pas moins inévitable. En adoptant des lois ayant pour objectif de protéger les femmes et punir les auteurs de ces violences, et en s’appuyant sur des services visant à rebâtir la vie des femmes et sur une prévention exhaustive commençant à un stade précoce, mettre un terme à la violence envers les femmes et les filles peut devenir une réalité. Et pourtant, un financement solide des efforts entrepris pour mettre fin à cette violence demeure notoirement insuffisant.

La vulnérabilité et l'exposition à la violence des femmes et des filles augmentent à mesure que les températures s’élèvent

Pour commémorer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes de 2016, l'UNESCO attire l'attention sur les effets du changement climatique et des ressources rares dans l'intensification de la violence à l’égard des femmes et des filles. Une question d'actualité au moment de l’entrée en vigueur de l'Accord de Paris et au moment où les dirigeants se réunissent à la COP22, à Marrakech. Le changement climatique est un multiplicateur de menaces. Il peut provoquer de mauvaises récoltes, une baisse de la production alimentaire, des déplacements de populations et d’espèces, et de plus grandes tensions économiques au sein des foyers, en raison de la perte de moyens de subsistance, suite aux catastrophes naturelles d’origine climatique.

Bien que des populations entières soient touchées par le changement climatique, ce sont les femmes et les filles qui paient le plus lourd tribut. En raison des rôles traditionnels qu’elles occupent, les femmes dépendent fortement des ressources naturelles et sont en grande partie responsables de la sécurité alimentaire, de l'eau et de combustibles pour cuisiner. En période de sécheresse, la recherche d’eau potable peut prendre jusqu’à 8 heures par jour, ce qui rend les femmes et les jeunes filles plus vulnérables aux agressions, viols ou enlèvements. Elles font face à des obstacles sociaux, économiques et politiques qui limitent leur capacité à s’adapter au changement et ces obstacles représentent également une menace pour leur sécurité. Quand un pays ou une région fait face à une catastrophe naturelle, la violence à l’égard des femmes devient un sujet secondaire et les mécanismes de protection s’affaiblissent. Les femmes et les filles perdent souvent leur réseau de soutien après avoir été déplacées et sont donc plus exposées aux risques de la traite. Elles sont également désavantagées dans l'accès à une éducation de qualité, ce qui les rend plus susceptibles d'être victimes de leur environnement.

Catastrophes naturelles et agressions sexuelles

En 2005, dans le Mississippi, aux États-Unis, une augmentation de 45% des cas d'agressions sexuelles 7 mois après l’ouragan Katrina a été observée. Il y a aussi eu une augmentation de 300% des violences domestiques après que deux cyclones tropicaux aient frappé la province de Taféa au Vanuatu, en 2011. En Nouvelle-Zélande, lors du week-end du tremblement de terre de Canterbury en 2011, une augmentation de 53% des cas de violences domestiques signalés a été observée. Cependant, dans de nombreuses régions touchées par des catastrophes naturelles, les données ne sont pas disponibles ou très limitées. Pour mieux traiter cette question, les données sur la violence à l’égard des femmes doivent systématiquement être recueillies après une catastrophe naturelle.

Les femmes sont essentielles à la lutte contre le changement climatique

Les femmes sont au cœur des communautés. Leurs connaissances approfondies sur la gestion et l'utilisation des ressources naturelles sont essentielles à la lutte contre le changement climatique, en particulier pour la gestion de l'eau et la préparation aux risques. Cependant, elles sont souvent laissées pour compte dans les pratiques d'intervention, par exemple dans la réduction des risques liés aux catastrophes et dans l'éducation de l’agriculture écologique. Les femmes et les filles représentent un potentiel énorme qui doit être intégré dans les solutions aux changements climatiques. La pleine participation des filles et des femmes - et leur leadership - sont essentiels pour répondre adéquatement aux effets du changement climatique.

Sources : unwomen , Unesco, Wikipedia

 

Mobilisation féministe à Dhaka au Bangladesh

Mobilisation féministe à Dhaka au Bangladesh

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 11:18

Le Monde et Correctiv.org se sont plongés début novembre dans les deux mille pages de l’accord commercial CETA, conclu dimanche 30 octobre entre l’Union européenne et le Canada, pour tenter de savoir si les craintes de ses opposants sont fondées ou non.

Sur le site « les décodeurs » une analyse en 6 épisodes des points les plus importants, des questions et des réponses, des interrogations....

Episode 1 : Les tribunaux d’arbitrage menacent-ils la démocratie ?

Les tribunaux d’arbitrage, associés au traité CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) après son prédécesseur, le Tafta, sont devenus ces dernières années le symbole des mouvements de contestation du libre-échange. Leur principe général est le suivant : si un Etat vote une loi qui réduit les profits d’une entreprise de façon discriminante, celle-ci peut le poursuivre en justice devant un tribunal arbitral.

Ce mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats – Investor-State Dispute Settlement, ou ISDS – était utile dans le passé, pour des investissements réalisés dans des Etats en développement aux systèmes judiciaires imprévisibles. Les tribunaux étaient ad hoc, composés d’arbitres privés – le plus souvent des avocats – et secrets.

Mais au cours des dernières années, certains de ces tribunaux ont condamné des gouvernements à des pénalités financières, les dissuadant de se lancer dans de nouvelles politiques publiques ambitieuses. Dans un célèbre cas en 2012, la société suédoise d’énergie Vattenfall a recouru à un tribunal ISDS pour réclamer 4,7 milliards de dollars au gouvernement allemand, en compensation de la fermeture de ses deux centrales nucléaires, consécutive à la décision d’Angela Merkel d’abandonner l’énergie nucléaire, après l’accident de Fukushima.

L’idée que le CETA mette en place de tels tribunaux, parallèles aux cours nationales de France, d’Allemagne et du Canada, a été vivement critiquée. Les principaux arguments contre eux étant qu’ils favorisent les intérêts des grands lobbies industriels, et que les instaurer entre l’Union européenne (UE) et le Canada serait un cheval de Troie pour les entreprises américaines.

La contestation populaire a forcé la Commission européenne à changer ses plans pour introduire, en février, de nouveaux garde-fous à ces tribunaux. Le nouvel ISDS, rebaptisé « Système de cour des investissements » (Investment Court System, ICS), ressemble davantage à un tribunal classique. Les négociations de dernière minute entre la Wallonie, l’Union européenne et le Canada ont permis d’aboutir à des améliorations supplémentaires.

Mais le texte conserve un grand nombre d’incertitudes :

A. Arbitres privés ou juges publics ?

B. Des entreprises américaines pourront-elles attaquer les Etats européens ?

C. Le CETA permettra-t-il aux grandes entreprises de contester des politiques publiques ?

D. Pourrait-il y avoir un CETA sans arbitrage ?
 

En savoir plus

 

Episode 2 : L’agriculture européenne sera-t-elle sacrifiée ?

Producteurs automobiles, laboratoires pharmaceutiques et grands opérateurs de services sont prompts à saluer l’accord commercial récemment signé par l’Union européenne (UE) et le Canada, car il devrait favoriser leurs intérêts commerciaux. L’ambiance est loin d’être la même du côté des agriculteurs, tiraillés entre des producteurs laitiers gâtés et des éleveurs bovins et porcins qui se sentent sacrifiés sur l’autel du libre-échange.

Tour d’horizon de ce que le CETA changera le jour où il entrera en vigueur.
A. Une menace pour les agriculteurs européens ?

B. Le bœuf aux hormones et les OGM seront-ils autorisés en Europe ?

C. Les appellations européennes seront-elles sacrifiées ?


En savoir plus 

Episode 3 : CETA et climat font-ils bon ménage ?

En créant de potentiels obstacles juridiques à la régulation et en augmentant possiblement les émissions de gaz à effet de serre au Canada, l’accord commercial CETA entre l’Union européenne et le Canada pourrait poser de sérieux problèmes dans la lutte contre le réchauffement climatique.
A. Les sables bitumineux, passager clandestin du CETA ?
B. Les politiques climatiques pourront-elles être attaquées par les entreprises ?

C. Le CETA mènera t-il à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre ?

En savoir plus

Episode 4 : La démocratie européenne sera-t-elle dépossédée ?

L’un des objectifs centraux du CETA est de concilier le maximum de normes entre l’Union européenne et le Canada, car la distance qui les sépare est le plus gros obstacle au commerce au XXIe siècle. Certaines différences de normes sont purement formelles et contre-productives, comme la couleur des phares de voiture. D’autres sont plus importantes, car elles touchent aux choix démocratiques des peuples européens et canadiens – à l’image de la nourriture génétiquement modifiée ou des normes qui protègent la santé.Pour des raisons tant politiques que techniques, les négociateurs du CETA ont renoncé à intégrer à l’accord beaucoup d’harmonisations de normes : rien ne changera, par exemple, sur les OGM ou le bœuf nourri aux hormones de croissance, malgré les demandes de l’agro-industrie canadienne.La vraie nature du CETA est à la fois plus modeste et plus ambitieuse : il se veut un « accord vivant ». Cela signifie qu’il met en place diverses procédures pour faciliter la convergence des normes après son entrée en vigueur.

L’Europe a-t-elle donc signé un accord avec des portes dérobées, qui vont à terme retirer à ses organes démocratiques leur pouvoir de décision ?
A. Les normes européennes seront-elles modifiées par le CETA ?
B. Le principe de précaution est-il en danger ?

En savoir plus

Episode 5 : Les services publics sont-ils menacés ?

Qui dans un pays doit s’occuper de l’éducation, de l’approvisionnement en eau ou du système de santé ? Le public ou le privé ? Contrairement au Canada et aux Etats-Unis, l’Europe a une forte tradition de service public dans ces secteurs. Déjà mis à mal ces dernières décennies par les politiques de libéralisation menées sous l’égide de la Commission européenne, les services publics européens pourraient-ils se voir menacés par l’accord commercial CETA 

A.Le CETA protège-t-il les services publics ?

B.Quid des services publics déjà libéralisés ?

C.Sera-t-il impossible de faire marche arrière ?


En savoir plus

Episode 6 : Le CETA est-il inarrêtable ?

Le CETA a bien failli s’abîmer, un soir d’octobre, sur les rives de la Meuse, que surplombe, à Namur, le petit parlement de Wallonie et ses 75 élus. Pendant près de deux semaines, la province francophone de Belgique a menacé de son veto l’accord commercial négocié depuis sept ans par l’Union européenne et le Canada. Un compromis belgo-belge de dernière minute a finalement permis de débloquer la situation pour signer le CETA le 30 octobre à Bruxelles.

Un dénouement en forme de coup de massue pour les opposants au traité, qui voyaient dans la résistance wallonne la meilleure arme pour couler le navire CETA. Pourtant, malgré la signature, l’accord est encore très loin de voir le jour.

A.Le CETA va-t-il entrer en vigueur tout de suite ?
B.Est-il possible de sortir du CETA ?

C.Est-il possible de réformer le CETA ?

En savoir plus

 

 

 

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 17:01

 

Les 28 ministres du Commerce réunis, ce18 octobre, en Conseil à Luxembourg ont renoncé à se prononcer sur le CETA.

Le refus des parlements de Wallonie et de la région Wallonie-Bruxelles d’autoriser le gouvernement belge à signer le traité conclu depuis deux ans entre l’UE et le Canada oblige le Conseil de l’UE à ajourner le vote d’approbation pour lequel cette réunion avait été organisée.

L’Allemagne chercherait également à temporiser depuis la décision du tribunal de Karlsruhe la semaine passée, qui demande à Berlin de prendre les garanties juridiques suffisantes avant signature.

C’est une grande satisfaction pour tous les citoyen.ne·s, les organisations de la société civile et les syndicats qui travaillent depuis des mois pour démontrer les menaces du CETA sur l’emploi, l’alimentation et l’agriculture, les territoires, le climat et l’environnement.

 

Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac, « la Commission et les gouvernements favorables au CETA présentent depuis des mois ce traité comme inéluctable et largement consensuel au sein des États membres. Mais la détermination des parlementaires wallons est un exemple dont nous espérons qu’il sera suivi par d’autres parlements d’Europe, à commencer par celui de France, où de nombreux députés et sénateurs ont publiquement exprimé craintes et réticences à l’égard du traité. Nous espérons maintenant que le gouvernement en tirera les leçons, et renoncera à soutenir ce traité. Loin d’être une défaite, cela l’honorerait. »

 

Thomas Borrell, chargé de campagne aux Amis de la Terre, poursuit : « L’ensemble du processus d’élaboration et d’approbation du traité a été une farce : négociation dans la plus grande opacité, intoxication massive sur le contenu du traité, réécriture du chapitre Investissement pour désamorcer la critique, ajout à la dernière minute d’une déclaration interprétative sans la moindre consistance… Le traité, finalisé depuis deux ans, n’en finit pas de soulever oppositions et controverses. Aux côtés d’experts internationaux en droit et en économie et de personnalités politiques de tous bords, des millions de personnes ont alerté leurs gouvernements européens et canadien sur les risques qu’il comporte. Au lieu de reporter une décision qui déplaît aux promoteurs du CETA, il est temps de prendre acte du fait que ce traité est un échec, et d’y mettre fin. »

 

Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France, ajoute : « La Commissaire au Commerce, Cécilia Malmström et le Conseil préfèrent reporter le vote du CETA prévu aujourd’hui, brandissant la menace d’une perte de réputation de l’Union européenne s’il n’est pas adopté. Exercer une pression avec un tel argument sur les parlementaires wallons et européens est indécent. Cet accord, qui nous est présenté comme “à prendre ou à laisser”, est antidémocratique. Quiconque ose s’y opposer se voit pointer du doigt. Ce n’est pas digne de la démocratie européenne ».

 

Pour Amélie Canonne, de l’AITEC, « la Commission et les États membres vont maintenant chercher une issue pour sauver le traité, en tentant de faire plier le gouvernement wallon, mais dans tous les cas, le CETA apparaît désormais comme un naufrage, et remet en cause l’ensemble de la politique de commerce et d’investissement que l’UE et les grands États membres tentent d’imposer aux 550 millions d’Européen·ne·s. Les défenseurs du traité parviendront peut-être à sortir de l’ornière en usant de pressions et de mesures de rétorsion. On peut imaginer que la Commission propose une nouvelle version de la fameuse Déclaration conjointe d’interprétation, ou qu’elle aménage le texte à la marge en accord avec le gouvernement fédéral canadien. Dans tous les cas, le recul du Conseil ce matin marque un point de rupture et la politique commerciale de l’UE doit désormais faire l’objet d’un aggiornamento complet. »

 

Le Collectif Stop TAFTA craint que les États membres et la Commission ne cèdent pas pour autant et poursuivent leurs manœuvres politiques pour faire aboutir le traité. Mais ses presque 80 membres, organisations de solidarité internationale, de protection des consommateurs, de défense de l’environnement, syndicats, groupes de citoyens… - considèrent d’ores et déjà l’ajournement du vote comme une victoire, qui consolide son analyse : le CETA doit être rejeté.

 

Une raison parmi d'autres pour rejjeter le CETA :

Le CETA n’est pas climato-compatible

Alors que le CETA pourrait être signé le 27 octobre prochain, en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau, cette vérification est une urgence absolue. François Hollande, lors de la conférence environnementale d’avril 2016, en avait posé les contours : « La France sera très vigilante (…) pour que les accords commerciaux ne remettent pas en cause, de manière subreptice, les avancées qui ont été décidées lors de la COP 21 », précisant que la France ne « pourrait signer des traités commerciaux si les chapitres relatifs au développement durable ne sont pas contraignants ».

Sur la base de ces deux exigences, nous considérons que le CETA ne fournit pas les garanties suffisantes pour être accepté par la France. Le document que nous publions aujourd’hui détaille, analyse du texte et éléments techniques à l’appui, pourquoi le CETA n’est pas climato-compatible et pourquoi il contribue à saper l’objectif, fixé par l’article 2 de l’Accord de Paris, visant à contenir le réchauffement climatique bien en-deçà de 2 °C, et idéalement en deçà de 1,5 °C. « Sans procès d’intention » ni « instrumentalisation politique », pour reprendre les termes de la Ministre de l’environnement, et en nous basant sur le texte de l’accord et les documents publiés par la Commission européenne, nous montrons que :

  1. Le CETA fera croître les émissions de gaz à effet de serre transatlantiques, de l’aveu même de l’étude d’impact de la Commission européenne, et il ne permettra pas de les réduire comme l’exige l’Accord de Paris.

  2. Le texte du CETA ne fait aucune mention de l’urgence climatique ou de l’Accord de Paris, pas plus que d’un objectif de réduction d’émission de GES ou de décarbonisation de l’économie ; la Déclaration interprétative d’octobre 2016 mentionne l’Accord de Paris comme élément du paysage, sans proposer de nouvelles dispositions afférentes et être opposable au droit commercial.

  3. L’environnement est perçu comme un sous-secteur de la libéralisation du commerce, et les réglementations climatiques et environnementales comme des restrictions au commerce.

  4. La protection des investisseurs intervient au détriment de la capacité des États et collectivités à opérer la transition énergétique, les entreprises extractives et d’infrastructures étant dotées de moyens nouveaux pour empêcher les États de contrôler, voire limiter, leurs activités.

  5. Il n’y a aucun dispositif contraignant en matière d’environnement ou de développement durable.

  6. Le CETA promeut et organise la libéralisation du secteur de l’énergie au détriment du déploiement des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique.

  7. Le CETA institue une préférence pour les énergies fossiles – et plus largement pour les matières premières – au détriment du déploiement des énergies renouvelables.

 

Pour ces sept raisons, nous appelons François Hollande et le gouvernement à reconnaître que le CETA remet en cause les (trop rares) avancées décidées lors de la COP 21. Par conséquent, et, conformément aux engagements pris, nous appelons François Hollande à s’opposer à la ratification du CETA. Au nom de l’urgence climatique.

 

Partager cet article
Repost0
31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 08:15
Migrants, demandeurs d'asile : la crise humanitaire demeure

La crise humanitaire qui touche les personnes migrantes, exilées ou réfugiés exige la présentation, dès la rentrée, d’un plan d’ensemble qui intègre, outre l’hébergement, l’amélioration du premier accueil, de l’accès à la procédure d’asile et une politique d’intégration par le logement, l’emploi et l’éducation/formation à la hauteur des enjeux.

Appel de la cimade et autres organisations du 24 aout 2016

À CALAIS : TOUJOURS PLUS DE JEUNES EN DANGER

Pour la troisième fois cette année, France terre d’asile a effectué un recensement de mineurs isolés étrangers sur les camps de Calais. Les équipes de maraude de France terre d’asile, qui parlent plusieurs langues (arabe/pachto/farsi/dari/anglais) se sont rendues sur l’ensemble des lieux de vie du camp de Calais et ont échangé dans leur langue avec chacune des personnes se déclarant mineures.

Du 24 au 26 août 2016, le recensement a permis d’identifier 861 mineurs isolés étrangers à Calais, dont le plus jeune n’a que 10 ans. Majoritairement originaires du Soudan, d’Afghanistan, d’Érythrée et d’Éthiopie, ces jeunes représentent 10 % de la population migrante à Calais. 627 vivent dans les camps de la jungle, 202 sont présents au Centre d’accueil provisoire de Calais et 32 sont hébergés au Centre pour femmes. Lors du dernier recensement du 10 mai, 343 mineurs isolés étrangers avaient été repérés, ce qui représente une augmentation de 151 %, proportionnelle à l’augmentation de migrants présents dans les camps de Calais (près de 9 000 aujourd’hui).

Nous l’avons rappelé lors du premier recensement le 15 février 2016, où 321 mineurs isolés étrangers étaient identifiés, et nous le rappelons encore : la situation est inquiétante et les besoins de prise en charge d’urgence et pérenne sont immenses sur le département. Il est urgent de trouver des réponses adaptées à chacun de ces mineurs.

Ces mineurs suivent les mêmes routes migratoires périlleuses que les adultes et fuient des pays en conflit, rêvent d’une vie meilleure, souhaitent pour certains rejoindre un proche en Grande-Bretagne. Les mineurs isolés étrangers ayant de la famille au Royaume-Uni doivent bénéficier de la procédure de réunification familiale. France terre d’asile met en œuvre cette action en collaboration avec les autorités françaises et britanniques et les partenaires associatifs, et la poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2016. 50 jeunes ont ainsi déjà pu retrouver leurs parents, leurs proches au Royaume-Uni.

Les jeunes souhaitant rester en France doivent bénéficier d’une mesure de protection prononcée par le juge des enfants et être accueillis, au titre de l’aide sociale à l’enfance, dans une structure adaptée jusqu’à leurs 18 ans. Il est indispensable que la procédure de répartition nationale puisse continuer à fonctionner en priorisant les cas de jeunes venant du Pas-de-Calais. Ce département ne peut, à lui seul, accueillir l’ensemble des mineurs présents sur son territoire.

Terre d'asile, le 30 Aout 2016

Partager cet article
Repost0
23 août 2016 2 23 /08 /août /2016 07:41
Le Forum social mondial de Montréal a clôturé ses travaux

L’opposition aux paradis fiscaux et aux accords de libre-échange sort renforcée au terme du Forum social mondial de Montréal (FSM)

Désarmer la finance et atteindre la justice fiscale

L’assemblée de convergence « Désarmer la finance et atteindre la justice fiscale » co-organisée par Attac France et Attac Québec avec la Global Alliance for Tax Justice avec d’autres partenaires a décidé de tenir et de rendre annuelle une journée internationale d’action contre les paradis fiscaux dès 2017 (date à confirmer). Ainsi l’opposition aux paradis fiscaux et aux accords de libre-échange sort renforcée au terme du Forum social mondial de Montréal (FSM). D’autres projets découlant de cette rencontre seront rendus publics prochainement. La volonté des participant·e·s du FSM d’accroître la mobilisation contre les paradis fiscaux a été très palpable lors de la conférence très courue sur les paradis fiscaux - où Nick Dearden représentait Global Justice Now (Attac UK) - ainsi que lors des ateliers d’Attac sur les paradis fiscaux, la finance et les faucheurs de chaises.

Le libre-échange est également au cœur des enjeux et des luttes du FSM

Le réseau Attac s’est aussi mobilisé contre les accords de libre-échange pendant ce FSM, notamment au sein de l’initiative de convergence intitulée« Les peuples et la planète avant le profit ! Sortir du libre-échange et de l’extractivisme pour en finir avec le pouvoir des multinationales ». Ces accords nourrissent la crise climatique et écologique ainsi que la croissance des inégalités en permettant, entre autres, aux multinationales d’accroître leur pouvoir et leur mainmise sur les ressources, et en menaçant aussi les services publics. Dans une perspective de solidarité entre les peuples et les travailleurs du monde, campagnes et journées internationales d’action sont à l’horizon. Au sein d’Attac, il est clair qu’il est urgent de se mobiliser tant contre l’AÉCG/CETA, par exemple, qui pourrait être ratifié au cours des prochains mois, que contre les Accords de partenariat économique (APE) entre l’Europe et les pays du Sud.

Accessibilité au FSM

Le problème des visas et les coûts élevés qu’un séjour à Montréal occasionnaient pour de nombreuses personnes qui souhaitaient participer au FSM, ont certainement constitué tout un défi et empêché que la participation à l’événement ressemble à celle des éditions passées et soit davantage représentative des différentes régions du monde. Attac Québec déplore à nouveau vivement que plus de 200 demandes de visas aient été refusées (lire ce communiqué).

Malgré ces difficultés, et comme dans les éditions précédentes, ce FSM a été une occasion pour une multiplicité de luttes sociales de s’organiser et de se renforcer. Attac Québec se réjouit de l’excellente fréquentation observée aux activités d’Attac, et du travail commun réalisé au cours de ce forum avec plusieurs partenaires. Les militant·e·s d’Attac présents venaient des pays suivants : Allemagne, Argentine, Espagne, France, Japon, Maroc, Royaume-Uni (Global Justice Now), Suisse, Tunisie et Togo.

Partager cet article
Repost0
27 juin 2016 1 27 /06 /juin /2016 08:01
L'Europe impose à l'Afrique de l'ouest un accord qui appauvrira les populations

STOPPONS L'ACCORD DE PARTENARIAT ÉCONOMIQUE QUI APPAUVRIRAIT L’AFRIQUE DE L’OUEST !

Initié par l’Union européenne en 2000, l’Accord de partenariat économique (APE) est censé favoriser le développement économique et réduire la pauvreté en Afrique de l’Ouest. Mais en contraignant cette dernière à supprimer la plupart de ses protections commerciales vis-à-vis des importations de produits européens, l’APE servirait avant tout les intérêts d’une poignée de multinationales européennes au détriment des populations les plus vulnérables d’Afrique de l’Ouest.

En Europe, le Parlement européen a prévu de voter sur la ratification de l’APE en septembre 2016. Il est urgent d’agir et de se mobiliser dès maintenant pour demander un vote contre l’Accord.
Les eurodéputé-e-s ont une dernière chance de stopper l’Accord, qui est une menace pour la souveraineté alimentaire et économique de l’Afrique de l’Ouest et qui est synonyme d’appauvrissement pour des millions de familles africaines.

Si l’APE était conclu, l’Afrique de l’Ouest ne pourrait, par exemple, plus taxer l’importation de poudre de lait et cela mettrait en concurrence la production laitière européenne et la production locale : les producteurs et productrices africaines perdraient à terme leurs moyens de subsistance.

Par votre signature,

demandez aux eurodéputé-e-s qu'ils votent NON à la ratification de l’APE avec l’Afrique de l’Ouest !

Les APE risquent de provoquer une catastrophe

Ousmane Diallo, éleveur et représentant des organisations paysannes du Mali, témoigne des risques que font courir les Accords de Partenariat Economique que l'Union européenne veut mettre en œuvre avec les pays d'Afrique.

Les APE sont le « TAFTA des Africains ». Ils risquent de provoquer une catastrophe car on nous demande d’ouvrir nos marchés alors que les forces sont trop inégales. Sur des produits comme le poulet, le lait, les céréales nous ne pouvons pas concurrencer les productions européennes. On nous demande de devenir compétitifs en achetant des machines, des intrants : mais avec quel argent va-t-on les acheter ? En réalité, les APE feront disparaître les productions locales dans le domaine de l’agriculture.

Nous luttons pour la dignité de notre profession et pour pouvoir en vivre.

Il n’y a rien à attendre de nos gouvernements qui sont sous la pression de l’Union européenne. Sur 16 pays d’Afrique de l’Ouest concernés par les APE, tous les gouvernements les ont déjà signés sauf trois : le Nigéria, la Gambie et la Mauritanie

Heureusement, pour entrer en vigueur, les accords doivent être votés par les parlements nationaux. C’est là que nous pouvons agir car les parlementaires sont élus par nous. Dans chaque pays d’Afrique concerné, la société civile est très mobilisée et se bat pour que les parlements refusent de ratifier.

Nous demandons à l’Europe de laisser nos marchés devenir solides, comme l’Europe l’a fait avec la préférence communautaire après la Seconde guerre mondiale. Pourquoi nous refuser cela ?

Pourtant, en France, très peu de personnes ont entendu parler des APE. Même les parlementaires qui doivent voter ont peu d’informations.

Nous comptons beaucoup sur la société civile européenne, notamment française, pour qu’elle agisse auprès de l’opinion publique et des parlementaires en Europe. Il faut que chacun sache les vraies conséquences de ces accords, qui ne sont pas celles qui sont affichées.

Peuples solidaires

Partager cet article
Repost0
21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 12:34
Convoi humanitaire interdit par la police aux frontières en France

Stupéfaction à Douvres et à Calais : le gouvernement français pratique le « Solidaritexit » !

Samedi 18 juin 2016, un convoi de 250 véhicules précédé d’un camion de 38 tonnes, apportant une aide humanitaire aux réfugiés de Calais a été stoppé à Douvres par la police aux frontières française. Ce convoi organisé par Stand Up To Racism, The People’s Assembly, Stop The War Coalition et soutenu par les plus grands syndicats britanniques dont Unite et Unison, a été frappé d’une interdiction de franchir la Manche.

La préfète du Pas-de-Calais avait pris mercredi, au nom de « l’ordre public », un arrêté interdisant la circulation du convoi vers Calais, où se trouve le plus grand bidonville de France dans lequel s’entassent entre 4 000 et 5 000 migrants. Un arrêté similaire a également été pris vendredi par la préfecture du Nord, département voisin qui abrite un autre camp, celui de Grande-Synthe, où vivent un peu moins de 800 réfugiés, principalement des Kurdes.

Les autorités françaises ont expliqué l’interdiction de ce convoi par la « très forte mobilisation des forces de sécurité » pour la lutte antiterroriste et pour le maintien de l’ordre à l’approche du match France-Suisse pour l’Euro 2016, dimanche à Lille. De ce fait, « les forces de l’ordre ne pourront être mobilisées en nombre suffisant » à Calais, arguent-elles, redoutant des « troubles graves à l’ordre public ».

C’est encore l’état d’urgence, à côté de considérations sur les bagarres en marge des matchs de football et d’autres sans plus de liens avec le sujet, qui a été évoqué pour interdire l’entrée en France du convoi humanitaire qui devait venir du Royaume-uni à Calais hier samedi. Pour le gouvernement, l’ennemi n’est décidément pas le terrorisme mais bien la solidarité.

Au moment où la population du bidonville de Calais augmente fortement, et où les associations locales ne peuvent faire face aux besoins, l’interdiction de ce convoi s’apparente à un blocus, comme l’État en a déjà mis en place à Calais et Grande-Synthe, qui aura pour conséquence une dégradation rapide de la situation humanitaire.

Qualifiant cet interdit de « réaction incroyable » les militant·e·s britanniques ont manifesté leur indignation devant l’Ambassade de France à Londres et ont interpellé David Cameron. Ils ont déclaré « Nous sommes en Europe où nous sommes censés avoir le droit de circuler en toute liberté. Il est inacceptable de ne pouvoir traverser la Manche pour apporter de l’aide à des personnes dans le désespoir . »

Une pétition circule en français et une en anglais

Attac invite toutes les forces progressistes en France à dénoncer cette nouvelle et grossière instrumentalisation de l’état d’urgence et à exiger que cette initiative exemplaire de solidarité internationale puisse arriver à destination. Elle invite les médias et les réseaux sociaux à faire connaître cette nouvelle ignominie du gouvernement.

Ci-dessous la traduction du communiqué des organisations britanniques

« Convoi humanitaire interdit par la police aux frontières en France

Un énorme convoi humanitaire anglais en direction de Calais, prévu pour samedi 18 juin, vient d’être interdit par la police aux frontières située à Douvres.

Le convoi de 250 véhicules organisé depuis de longs mois est à ce jour confronté à une interdiction de dernière minute de la part de la police française localisée au port de ferry de Douvres.

Les militants demandent à David Cameron d’intervenir afin que l’aide humanitaire dont les réfugiés ont tant besoin puisse être apportée. Pour eux, cette réaction est « incroyable ». Un camion de 38 tonnes sera en tête du convoi vers Calais. Sam Fairbairn a dit : « Nous sommes en Europe, où nous sommes censés avoir le droit de circuler en toute liberté. Il est inacceptable de ne même pas pouvoir traverser la Manche pour apporter de l’aide à des personnes dans le désespoir».

Les organisateurs proposent de se rassembler en dehors de Calais pour que la distribution de dons soit efficace.

« C’est insultant envers les réfugiés, et cela vient s’ajouter à toutes leurs souffrances. On les laisse vivre dans des conditions dangereuses et puis on leur refuse notre aide et notre solidarité sous un faux prétexte » a commenté Weyman Bennett, un des organisateurs.

« Le convoi ira de toute façon à Calais », ont ajouté les organisateurs, « nous appellerons toutes les personnes qui nous soutiennent à venir à Douvres pour demander que nous soyons autorisés à monter à bord du ferry que nous avons réservé et pour lequel nous avons déjà payé. Nous appelons à une grande manifestation contre cette décision antidémocratique et autoritaire, nous demandons au gouvernement britannique de dire aux autorités françaises que c’est inacceptable et qu’ils devraient nous autoriser à traverser librement. »

Suite à un récent rapport d’Amnesty International, qui montre que 70% de la population pense que le gouvernement britannique « devrait faire davantage pour venir en aide à tous ceux qui fuient la guerre et les persécutions », énormément de dons ont été collectés à travers le pays.

Le convoi a été organisé par :

Stand Up To Racism, The People’s Assembly, Stop The War Coalition

Le convoi est soutenu par :

Momentum, Muslim Association of Britain, Unite, Unison, CWU, TSSA, PCS, ASLEF, FBU, Care4Calais, Woodcraft Folk, Humanitas »

Partager cet article
Repost0
21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 07:17
Faire échec à CETA

CETA est un très mauvais projet d’accord

CEFTA ? Un nouvel acronyme indigeste pour rappeler que le TAFTA et le CETA, l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, sont deux traités indissociables dont le véritable objectif est de placer les intérêts des multinationales avant ceux des populations et de la planète. Les récentes fuites sur le TAFTA lui ont mis une nouvelle volée de plomb dans l’aile. Mais la prochaine bataille à mener est bien celle contre le CETA, qui contient toutes les composantes les plus décriées du TAFTA et à propos duquel le gouvernement français devra se prononcer à l’automne.

Le processus de ratification du projet de traité avec le Canada, CETA, progresse. Après que la partie canadienne ait finalement accepté de substituer le système juridictionnel sur l’investissement (Investment Court System, ICS) au classique règlement des différends « investisseur contre État » (ISDS), la mise en forme légale du traité a été achevée et sa traduction dans les 24 langues officielles de l’UE arrive à son terme. Le projet de traité va être présenté pour une première discussion par la Commission européenne au conseil européen du 13 mai. Si ce conseil, ni le suivant fin juin (pour lequel le texte sera disponible dans les 24 langues officielles de l’Union européenne) ne se prononceront pas officiellement sur la ratification du traité, il y sera débattu non seulement du texte du traité mais de la recommandation d’accompagnement que lui soumettra la Commission, notamment en ce qui concerne l’application provisoire et la mixité (un traité est déclaré mixte s’il comporte des éléments allant au-delà du commerce et l’investissement).

D’après ce qu’on sait, un scénario est déjà écrit :

  • acte 1 : la Commission préconisera la non-mixité et l’application provisoire du tout ;

  • acte 2 : les gouvernements français et allemands diront « c’est mixte » en prenant bien garde de ne pas soulever le problème de l’application provisoire ;

  • acte 3 : le Conseil dira : « ok, mixité et application provisoire » ! En théorie l’application provisoire peut porter sur l’ensemble (partie mixte et partie non mixe) d’un traité.

En pratique, pour des raisons de justification politique, elle ne devrait porter que sur la partie mixte dont l’étendue retenue, gageons-le sans aucun risque, ne sera pas excessive …. Quand un tel traité est mis en application provisoire, dès que le Parlement européen le ratifie, il reste certes dépendant de la ratification future par les États membres mais il devient immédiatement effectif, ce de la façon la plus réelle qui soit. Tout ce qui est obtenu pendant la période d’application provisoire l’est réellement, par exemple des condamnations à l’ISDS/ICS ou des normes abaissées par le truchement de la coopération/convergence réglementaire et il douteux que des marches en arrière puissent réellement se produire un jour si le traité n’était pas finalement ratifié. C’est donc plutôt du scénario d’une farce dont il conviendrait de parler. Et c’est donc crucial que l’opposition citoyenne parvienne à ajouter un acte 4 à ce scénario : le capotage de CETA, ou à défaut sa non-application provisoire (la mixité étant acquise mais avec un bénéfice restreint à son champ d’application), ce lors de l’étape de ratification du Conseil européen !
Alors que le gouvernement français, notamment par la voix du secrétaire d’état au commerce extérieur, ne cesse de galvauder urbi et orbi que « CETA est un bon accord », il importe de le confronter à ses contradictions communicationnelles (puisque selon lui TAFTA poserait problème).

En fait, « CETA est un très mauvais projet d’accord » !

Vu les implications qu’aurait CETA, qu’il n’y a aucun caractère d’urgence (il ne semble pas que l’Union européenne, ni même le Canada, seraient au bord de l’effondrement faute de cet accord !) et surtout qu’aucun débat n’a traversé la société sur ce traité, son application provisoire serait un véritable scandale démocratique !


Bloquer CETA n’est en fait aujourd’hui pas impossible :

Vu le buzz médiatique sur TAFTA, les projecteurs s’allument sur CETA aussi. Les yeux se désillent, les lignes bougent rapidement et le gouvernement français va se trouver en porte-à-faux. Déjà en Belgique, la résolution du Parlement Wallon et celle de la Fédération de Wallonie-Bruxelles votées début mai sont doublement importantes : elles empêchent la Belgique de se prononcer en faveur du texte CETA au Conseil européen. Cette position belge ne suffit pas nécessairement à bloquer l’accord (les conditions de vote à l’unanimité, restreintes par le traité de Lisbonne, sont sujettes à interprétation et ne recouvrent pas totalement la problématique de la mixité) mais elle met à bas le consensus usuel au sein du Conseil, ce qui est déjà un problème politique, elle donne l’exemple pour d’autres oppositions (pour des raisons moins avouables Roumanie et Bulgarie devraient aussi s’opposer) et peut éventuellement retarder le processus de ratification (ce qui ne peut être que favorable).

Oui, CETA est un « très mauvais accord », CETA c’est la rampe de lancement de TAFTA.

Mais, oui, la mise en échec de CETA n’a jamais été autant possible !

Lire le texte complet de Jean-Michel Coulomb ATTAC France

Partager cet article
Repost0
11 mars 2016 5 11 /03 /mars /2016 09:37
Accord Turquie - UE sur les migrants

Accord Turquie - UE, l'ONU juge illégales les expulsions collectives de migrants

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a jugé illégales les expulsions collectives de migrants figurant dans le projet d'accord entre Ankara et l'UE, qui prévoit notamment de renvoyer les demandeurs d'asile syriens vers la Turquie. Les restrictions aux frontières qui ne prennent pas en considération le parcours de chaque individu violent le droit international et européen.

Le volet le plus spectaculaire de l'accord UE-Turquie, contesté par les ONG et qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28, verrait la Turquie accepter la réadmission sur son territoire de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens qui fuient la guerre dans leur pays. En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à transférer un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de l'UE. Selon Donald Tusk, «le temps des migrations irrégulières en Europe est révolu».

Depuis janvier, près de 142 000 migrants sont arrivés en Europe en passant par la Méditerranée et 440 sont morts ou portés disparus, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Un peu plus de 132 000 (dont 48% sont des Syriens) sont passés par la Grèce et plus de 9200 par l'Italie. La situation en Grèce est dramatique. Les migrants ne peuvent maintenant plus quitter le pays en raison des restrictions aux frontières imposées par l'Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Serbie et l'ancienne république yougoslave de Macédoine.

Le message européen à la Turquie est simple: les autorités turques doivent redoubler d’efforts pour endiguer le flot en direction de la Grèce. L’an dernier, 1,2 million de réfugiés sont arrivés en Europe, dont près de 870 000 sont passés par la Turquie, premier pays d’accueil pour les victimes de la guerre en Syrie et en Irak. Depuis le début de l’année, plus de 1000 réfugiés ont traversé la mer Egée pour rejoindre les îles grecques.

L'accord UE-Turquie devra permettre non seulement de réduire le nombre d’arrivées en Grèce, mais aussi d’accélérer les retours des réfugiés économiques en Turquie, a déclaré Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen chargé de la Migration et de l’Intérieur. Il sera aussi question de la lutte contre le trafic des migrants. L’Alliance atlantique (Otan) et le Frontex, service européen chargé de la surveillance des frontières extérieures, ont signé un accord de collaboration à ce propos.

En contrepartie, la Commission a publié vendredi un rapport sur le progrès réalisé en matière d’exemption de visas pour les citoyens turcs voulant se rendre en Europe. Le côté européen estime que le nouveau régime pourrait entrer en vigueur en octobre, à condition que les Turcs remplissent leurs obligations en matière de réadmission de migrants irréguliers. D’ici octobre, la Turquie devra s’organiser pour livrer des passeports avec les empreintes digitales des titulaires. Ankara devra aussi adopter une législation sur la protection des données afin de faciliter la collaboration avec Europol et Eurojust, la coopération judiciaire. Les Turcs attendent aussi un dialogue renforcé sur leur candidature à l’adhésion à l’UE.

L’UE a montré sa bonne volonté face aux exigences Ankara en approuvant la semaine dernière le financement des projets à hauteur de 95 millions d’euros destinés à améliorer le sort des réfugiés syriens sur le territoire turc. Cette somme émane de l’enveloppe de trois milliards d’euros que Bruxelles entend accorder aux organisations humanitaires actives en Turquie sur deux ans.

L'UE débattra de la situation humanitaire en Grèce où près de 12 000 réfugiés sont bloqués à la frontière avec la Macédoine. La chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir qu’elle n’accepterait pas que la Turquie porte la totalité du fardeau des réfugiés après la fermeture de la route des Balkans. Elle a annoncé que les négociations s’annoncent difficiles. Plusieurs pays, notamment les quatre du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque) refusent d’accueillir des réfugiés selon le plan de relocalisation, qui mentionne 160 000 réfugiés se trouvant en Grèce et en Italie.

source : Le Temps

Partager cet article
Repost0
4 février 2016 4 04 /02 /février /2016 11:45
TAFTA : coopération réglementaire  et tribunaux d'arbitrage

Tafta : l’élaboration des normes et des lois bientôt confiée aux lobbies industriels ?

C’est l’un des piliers de l’accord transatlantique de libre échange Tafta (appelé aussi TTIP), en négociation depuis 2013 : la « coopération réglementaire ». Que cache ce jargon techno ? La coopération réglementaire est une procédure de négociation pour fixer les normes et réglementations encadrant la fabrication d’un produit ou la commercialisation d’un service, quel que soit le secteur économique concerné. Cette négociation entre plusieurs États se déroule avant que les normes soient adoptées par leurs parlements respectifs, et vise ainsi à faciliter leur commerce en faisant en sorte que les standards soient communs. Jusqu’ici tout va bien, sauf que... « La coopération réglementaire réduit nos processus démocratiques », accuse l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory dans un rapport publié ce 18 janvier. Car les groupes de travail constitués pendant ces négociations sont très largement influencés par les grandes entreprises du secteur concerné. Un peu comme si l’on confiait l’élaboration d’une loi – sur l’encadrement des pesticides par exemple, les normes de pollution d’une voiture ou les ingrédients pouvant entrer dans la composition d’un aliment – aux industriels qui les fabriquent.

Le Tafta se propose d’institutionnaliser de tels mécanismes entre l’Union européenne et les États-Unis. « L’amélioration de la compatibilité des réglementations entre l’UE et les États-Unis est un aspect charnière des négociations relatives au partenariat transatlantique de commerce et d’investissement. Il s’agit là du volet des négociations le plus prometteur en matière d’emploi et de croissance. Il sera en outre synonyme d’une offre plus variée pour les consommateurs et du renforcement (et non de l’affaiblissement) des réglementations. » Voilà ce que promet la Commission européenne. L’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) n’est pas du tout du même avis. Pour elle, « la coopération réglementaire dans l’accord proposé entre les États-Unis et l’Union européenne augmentera le pouvoir des lobbyistes des grandes entreprises pour attaquer les lois qui sont dans l’intérêt public et pour restreindre le pouvoir de nos élus. ».

Pour le démontrer, l’ONG analyse six exemples de négociations transatlantiques récentes sur des réglementations dans les domaines de la protection des données, de la gestion des déchets électroniques, des tests de produits cosmétiques sur les animaux, des substances industrielles qui attaquent la couche d’ozone, des émissions de l’aviation civile et de la régulation financière. À chaque fois, le mécanisme de coopération réglementaire à l’œuvre de manière informelle a agi dans le sens d’un affaiblissement des réglementations aux dépens du consommateur, du citoyen, et des principes démocratiques.

Un projet de dérégulation lancé il y a vingt ans

« Il est important de ne pas oublier que la coopération réglementaire n’est pas un phénomène nouveau et que ce qui est maintenant au cœur des négociations est la prochaine étape d’un projet commun lancé il y a vingt ans », note le rapport. Dans cette histoire qui commence au début des années 1990, une date marque un tournant : celle du lancement du « Dialogue transatlantique entre entreprises » (Trans-Atlantic Business Dialogue, TABD), par le département états-unien du Commerce et la Commission européenne. Son objectif : « Servir de dialogue officiel entre les leaders états-uniens et européens du business et entre les secrétaires de cabinet états-uniens et les commissaires européens. » Que se passe-t-il dans ces discrets lieux de décisions ? « Au fil des années, le TABD est devenu très influent, et de hauts fonctionnaires européens et états-uniens ont pris l’habitude de demander un avis détaillé aux lobbys des affaires afin d’adapter l’agenda officiel aux demandes des entreprises, rapporte Corporate Europe Observatory. Des décisions officielles cruciales ont été prises sous l’influence majeure du TABD et des priorités des grandes entreprises. »

Le rapport prend l’exemple des réglementations sur les cosmétiques. En 1993, l’Union européenne projette d’interdire la mise sur le marché de produits cosmétiques testés sur des animaux. Le groupe de dialogue transatlantique interentreprises TABD ne tarde pas à réagir. « La position du TABD était qu’une interdiction devait être repoussée et que les interdictions ne devraient être qu’une option si l’industrie pouvait utiliser des méthodes d’expérimentation alternatives. »Conséquence : la Commission européenne repousse l’entrée en vigueur de l’interdiction et propose de remplacer l’interdiction de mise sur le marché par une simple prohibition des expérimentations animales sur le territoire de l’UE. Le Parlement européen n’a pas cédé. Il a adopté en 2002 une véritable interdiction de mise sur le marché des produits testés sur les animaux, mais avec des concessions sur le calendrier. Finalement, « l’interdiction de mise sur le marché est entrée en vigueur vingt ans après qu’une première décision ait été prise et quinze ans après qu’elle ait été envisagée pour la première fois », précise l’ONG.

Un processus similaire s’est déroulé sur la question des déchets électroniques. Là aussi, les projets de réglementation du début des années 1990 aboutissent, une décennie plus tard, à des directives bien moins ambitieuses. À la lumière de ces exemples et des quatre autres cas examinés dans le rapport, Corporate Europe Observatory alerte : « La coopération réglementaire n’est ni plus ni moins qu’une boîte à outils pour les lobbys des entreprises. Elle leur fournit une série de voies d’accès leur permettant d’avoir la main sur l’agenda réglementaire officiel. » Avec le traité transatlantique Tafta, ce mécanisme deviendrait obligatoire. Ce sujet en constitue même l’un des trois chapitres. Avec le mécanisme de traitement arbitral des conflits entre États et multinationales (l’Investor-state dispute settlement, ISDS), qui permet aux multinationales de réclamer des indemnités en cas de mesures qu’elles jugent défavorables, c’est aussi l’un des volets du projet les plus controversés. Et une confiscation encore plus grande de la possibilité d’élaborer des lois d’intérêt général.

RACHEL KNAEBEL 21 JANVIER 2016

Bastamag.net

La commission souhaite institutionnaliser et pérenniser l’arbitrage international ISDS

La proposition de la Commission Européenne pour le TAFTA/TTIP ne comble pas les failles du dispositif.

Lire le texte du collectif Stop TAFTA du lundi 1er février 2016

Partager cet article
Repost0