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  • : Site du comité local d'Attac France de Villeneuve d'Ascq (59) à destination des militants et sympathisants. Fondée en 1998, Attac promeut et mène des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, environnementale et culturelle dans l’ensemble du monde. Attac est un mouvement associatif altermondialiste et d'éducation populaire reconnu par l'Etat.
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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 11:06
Calais : manifestation de solidarité avec les exilé-e-s

23 janvier à Calais : manifestation de solidarité avec les exilé-e-s

La situation des exilé-e-s à Calais est une question qui dépasse largement la dimension locale. C’est un collectif d’organisations nationales qui est à l’origine de la manifestation prévue pour le 23 janvier. Plusieurs réunions de préparation ont eu lieu à Calais avec des exilé-e-s et d’autres acteurs locaux. Cette manifestation fait écho à une initiative à la frontière gréco-turque.

http://www.antiracismfascism.org/index.php/2015-07-16-09-41-59/item/1538-23-24-janvier-2016-mobilisation-nationale-manifestation-a-alexandroupolis-le-23-1-2016-au-mur-d-evros

La manifestation partira à 14h du bidonville de Calais pour s’achever place d’Armes, en centre-ville.

https://www.facebook.com/Calais23Janvier-755969571200452/

Voici l’appel à manifester, suivi des détails pratiques pour les personnes qui viendront de région parisienne :

« De Paris à Calais,
Solidarité avec les migrant.e.s !

Un drame se déroule aux portes de l’Europe. Fuyant les guerres et les crises, des millions de personnes quittent leur pays. Des milliers d’entre elles viennent trouver refuge vers l’Europe. La seule réponse qui leur est faite est la fermeture des frontières.

Des drames se déroulent aussi au cœur de l’Europe. Aujourd’hui à Calais près de 7 000 personnes vivent dans des conditions effroyables, tandis qu’à Paris nombre de migrant.e.s se retrouvent à la rue. Nous ne pouvons accepter que des gens soient condamnés à vivre dans de telles conditions.

Nous dénonçons les politiques française et européenne qui créent ces situations à Calais comme aux portes de l’Europe.

Nous demandons immédiatement des conditions d’accueil dignes pour tous et toutes. Qu’ils/elles soient nommé.e.s réfugié.e.s, migrant.e.s ou sans-papiers, nous exigeons des droits égaux pour tou.te.s, des titres de séjour, l’accès aux soins et au logement.

Aujourd’hui l’Europe a fait la preuve de son incurie. Il faut supprimer le règlement de Dublin et démanteler Frontex qui sont les premières causes des drames que vivent aujourd’hui les migrants.

NOUS APPELONS A MANIFESTER A CALAIS

LE SAMEDI 23 JANVIER 2016 A 14H

Départ de la « Jungle » (arrivée place d’Armes)

Premiers signataires : ATMF, CISPM, CNT-RP, Collectif Paris 20ème Solidaire avec touTEs les migrantEs, Comité de soutien des migrants de La Chapelle, CSP 75, Droits Devant !!!, EELV Paris, Intégration 21, La Horde, LDH, NPA, Sans-Voix Paris 18ème, SNPES-PJJ-FSU IDF, SUD Culture, UJFP, Union Locale Solidaires des 5e-13e arrondissements de Paris et d’Ivry, UNSP, …

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 18:42
atteintes aux droits des migrants à Calais

La contrôleure des prisons dénonce des atteintes aux droits fondamentaux dans la rétention des migrants de Calais

Accès insuffisant au droit, conditions indignes... La contrôleure des prisons a livré ce mercredi 2 décembre un constat sévère de la mise en rétention des migrants de la "Jungle" de Calais, parlant d'un "usage détourné de la procédure" cause d'"atteintes graves aux droits fondamentaux".

Depuis octobre, "le placement en rétention administrative est utilisé non pas aux fins d'organiser le retour dans les pays d'origine", mais "dans le seul objectif de déplacer plusieurs centaines de personnes interpellées à Calais", où le bidonville a compté jusqu'à 6000 migrants, écrit la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, dans ses recommandation publiées dans le Journal officiel du 13 novembre.
In fine, le recours aux Centres de rétention administrative (CRA) pour les migrants qui n'ont pas le droit de séjourner en France vise selon elle à "désengorger Calais". "Il s'agit là d'une utilisation détournée de la procédure qui entraîne des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes ainsi privées de liberté", ajoute-t-elle. Elle "recommande qu'il y soit mis fin". Des mises en cause contestées par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui parle dans sa réponse (également publiée dans le Journal officiel) de "dispositif temporaire" dans un contexte "de pression migratoire d'une ampleur inédite", et assure que les placements sont réalisés "dans le strict respect des garanties juridiques".

"Une violation répétée des textes"

"Tous les étrangers placés en CRA ont vocation à être éloignés", affirme le ministre, pour qui "la concomitance d'actions de lutte contre l'immigration irrégulière et de sécurisation"de zones sensibles à Calais (port ou tunnel) "ne caractérise pas" un détournement de procédure mais illustre "un traitement global et coordonné" d'une situation "posant de graves difficultés".
Mais le constat, sévère, rejoint celui des associations (Cimade, Gisti...), qui ont encore dénoncé mardi dans une lettre au Premier ministre une "gestion industrialisée" des placements en CRA et des "violations répétées des textes". Il intervient deux semaines après la condamnation du Conseil d'Etat, qui a confirmé l'obligation pour les pouvoirs publics à procéder à des aménagements sanitaires sur la "Jungle".

"Atteintes au droit au maintien des liens familiaux"

Selon les chiffres de la CGLPL, entre le 21 octobre et le 10 novembre, 779 personnes ont été éloignées de Calais pour un placement en CRA, dont 578 libérées, 186 encore retenues et 15 réadmises vers un pays de l'Union européenne. Le ministère, qui rappelle les 40 millions d'euros engagés sur place pour des dispositifs humanitaires, parle pour sa part de 1 226 mesures avec placement en CRA et 120 éloignements effectifs au 29 novembre, en soulignant que la décrue des intrusions dans le tunnel consécutive aux interpellations a permis d'éviter tout décès de migrants depuis 40 jours.

Le rapport se fonde sur deux visites au commissariat de Coquelles (Pas-de-Calais), ainsi que dans les CRA de Nîmes et de Vincennes. Après ces visites, la contrôleure dénonce "des atteintes au droit au maintien des liens familiaux", en prenant le cas de trois mineurs séparés à Coquelles de membres de leur famille interpellés. Pour Bernard Cazeneuve toutefois, ces trois mineurs "ne disposaient d'aucun élément susceptible d'établir un lien de parenté".

"Conditions indignes"
Adeline Hazan dénonce également un "accès insuffisant aux droits et à l'information": à Nîmes les notifications des droits étaient "collectives et bruyantes". A Vincennes, les contrôleurs ont constaté qu'"aucune information n'a été délivrée aux personnes sur leurs droits en rétention, l'absence d'interprétariat rendant (...) cette tâche impossible" -- une situation "anormale" et qui "a donné lieu à un rappel de consignes afin qu'elle ne se reproduise plus", selon Bernard Cazeneuve.

Mais la contrôleure fait aussi état d'"actes stéréotypés" et de "procédures non-individualisées" sur la base parfois de documents "manifestement préparés à l'avance". Elle dénonce aussi, à Coquelles, "des conditions indignes", puisque le jour de la visite les migrants étaient entassés "parfois jusqu'à quatre par cellule", avec un"nombre insuffisant de couvertures" et l'obligation "d'utiliser les WC en présence de cocellulaires, situation attentatoire au respect de la dignité humaine".

@F3Nord (avec AFP) le 02/12/2015

Photo : © DENIS CHARLET / AFP

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7 novembre 2015 6 07 /11 /novembre /2015 08:25
Oui, nous pouvons bloquer TAFTA, CETA !

Certaines personnes nous disent :

cela ne sert à rien de se battre contre les projets d'accord de « libre-échange »

Selon eux, contre les multinationales et les gouvernements complices, on ne peut rien...

Pourtant les réactions de la société civile ont déjà permis :
  • Qu'en octobre 2014 le mandat de négociation TAFTA devienne « public » alors qu'il ne l'était pas préalablement. Heureusement des fuites avaient permis, dès 2013, d'en connaître le contenu et de faire monter la contestation. C'est cette contestation sur l'opacité qui a poussé la Commission européenne a rendre officiellement public ce mandat de négociation.

  • Des personnes bien informées se sont emparées de ce mandat pour le « décoder », le traduire et l'expliquer en langage « simple ». Jean-Marc Jennar, et bien d'autres, ont parcouru la France pour en expliquer le contenu à un public sans cesse plus nombreux. Cette mise en lumière du mandat, que la Commission européenne espérait maintenir opaque, a multiplié l'ampleur de la réaction citoyenne.

  • De multiples collectifs Stop TAFTA se sont créés en France (143 en octobre 2015) augmentant encore l'opposition aux projets d'accord de « libre-échange » et son implantation sur le territoire français. Ces collectifs rassemblent de nombreuses associations, ONG, syndicats, partis politique...

  • Près de 500 collectivités locales et territoriales françaises, représentant 54% de la population, se sont déclarées symboliquement « zone Hors TAFTA/CETA » ou « en vigilance » marquant ainsi l'opposition des élus à ces projets d'accord de « libre-échange ». Le conseil régional de Nord Pas-de-Calais et celui de Picardie se sont déclarés « Hors TAFTA » respectivement en juin et avril 2014. Cela existe aussi dans d'autres pays européens.

  • La population et les élus, de mieux en mieux informés et de plus en plus nombreux, se sont insurgés contre ces projets d'accord notamment sur le mécanisme de règlement des différends (ISDS en anglais).

  • La Commission européenne a lancé une consultation publique européenne auprès de la population sur ce mécanisme de règlement des différends. Elle a réuni 150 000 réponses qui à 97% se sont dit hostiles à ce mécanisme.

  • Face à cette opposition de la population, mais aussi d'élus et de plusieurs gouvernements d'Europe, la Commission européenne, suivant les préconisations du gouvernement français, a proposé quelques aménagements au mécanisme de règlement des différends du TAFTA sans rien changer sur le fond. Le principe d'une justice d'exception privée et le fait que seules les multinationales peuvent porter plainte contre un Etat ou une collectivité mais pas l'inverse ont été maintenus. Aucun réaménagement n'est par contre proposé pour le CETA dont les négociations sont terminées.

  • S'appuyant sur le traité de Lisbonne qui offre la possibilité aux citoyens européens de déclencher une Initiative Citoyenne Européenne (ICE), celle ci a été déclenchée en octobre 2014. Plus de 3 millions d'européens ont ainsi signifié leur opposition au TAFTA et CETA pulvérisant ainsi le plancher imposé par le mécanisme d' ICE à savoir 1 million de signatures et 7 pays européens ayant atteint un quota de signatures. Un an après le lancement de cette ICE (durée maximum) le 7 octobre 2015 c'est 25 pays européens qui avaient dépassé leur quota.

  • Le 7 octobre 2015, c'est plus de 3 millions de signatures ont été remises à Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au commerce extérieur français. Le même jour elles ont été remises également à Cécilia Malmström, commissaire européenne au commerce extérieur. Elle dira qu'elle n'est pas gouvernée par les pétitions.

  • L' Assemblée nationale a voté le 22 mai 2014 une résolution européenne montrant son opposition à TAFTA. Le 3 janvier 2015 le Sénat a également adopté une résolution européenne sur le CETA et TAFTA signifiant son opposition sur l'ISDS. Ces textes, non contraignants, montrent la réticence des parlementaires français sur ces projets d'accord.

  • Les eurodéputés se sont prononcés en plénière le 8 juillet 2015 en faveur de la résolution Lange qui apporte des amendements mineurs à TAFTA notamment sur l'ISDS. Cette résolution avait été précédemment soumise aux eurodéputés le 10 juin 2015 mais différée car promise à un rejet.

  • De grandes manifestations internationales ont été organisées : le 11 octobre 2014 (1100 actions de protestation ont eu lieu dans 22 pays), le 18 avril 2015, les 10 et 17 octobre 2015. Elles ont réuni des centaines de milliers de personnes au travers de l'Europe voire du monde.

  • Des accords de « libre-échange » ont déjà été rejetés par la société civile par le passé. L' Accord Multilatéral sur l'Investissement (AMI) a été abandonné en octobre 1998. Le 4 juillet 2012 le parlement européen rejette l'Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA).

  • En octobre 2015, Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au commerce extérieur français, menace les Américains de se retirer de la négociation sur le TAFTA si ces derniers refusent de s'engager sur l'ouverture de leurs marchés publics et des marchés financiers. Il dénonce également le manque de transparence. Le discours du gouvernement français est cependant ambiguë déclarant notamment que le CETA est un bon accord.

  • Ces réactions ont pour effet de retarder les négociations. Le 11ème cycle de négociation a eu lieu en octobre 2015, le prochain se déroulera en février 2016. Cecilia Malmström souhaite que les négociations puissent aboutir avant novembre 2016, pour la fin du mandat Obama. François Hollande disait il y a quelques temps qu'il fallait aller vite pour éviter que la société civile prenne peur. Les Etats-Unis viennent de signer le 5 octobre 2015 un Partenariat Transpacifique vivement souhaité par Obama. Cela pourrait lui laisser les mains libres pour accélérer les négociations du TAFTA d'autant que la procédure de « fast-track » permettrait un vote par le Congrès américain sans possibilité d'amendement. A moins que l'intérêt des Etats-Unis pour le TAFTA soit émoussé après le succès du Partenariat Transpacifique.

La Commission européenne et les Etats-Unis, soumis a un lobbying intense des multinationales, ébranlés, par le passé, par le rejet de certains accords de « libre-échange », tenteront, par tous les moyens d'aboutir à ces accords dont un certain nombre existent déjà au travers du monde.

Ils se heurtent à la société civile qui s'oppose au TAFTA, CETA mais aussi à un projet d'accord sur les services (TISA), un autre entre l'Union Européenne et l'Afrique de l'ouest (APE). Cette opposition se cristallise notamment sur le mécanisme de règlement des différends (ISDS) et sur le mécanisme de coopération réglementaire. Ces derniers donneraient un pouvoir juridique et législatif aux multinationales les rendant ainsi maître du monde à la place des Etats et de leur peuple.

Il est donc important de prolonger les quelques succès déjà obtenus par la société civile et de continuer à informer les citoyens, leurs élus afin de rejeter en bloc ces traités car rien, pas même les déclarations des tenants de ces traités qui selon eux permettraient le développement économique, favoriseraient l'emploi, ne sont vraies. Des études « sérieuses » montrent que l'impact économique serait très faible et l'impact sur l'emploi nul voire négatif. Pour s'en convaincre il suffit de regarder le bilan de l'ALENA, cet accord de « libre-échange » entre le Mexique, le Canada et les Etats-Unis, vieux de 20 ans, dont les effets sont très négatifs.

collectif Stop TAFTA

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17 juillet 2015 5 17 /07 /juillet /2015 07:24
 	 Un accord désastreux pour la Grèce et pour l'Europe

par Thomas Coutrot, porte-parole ATTAC FRANCE

Peu d’économistes le contestent : réduire à nouveau les retraites et augmenter encore la TVA dans un pays exsangue ne pourra qu’aggraver la situation économique et la crise humanitaire.

Aucun économiste ne le nie : la Grèce ne pourra pas rembourser sa dette, insoutenable.

Pourquoi alors l’Eurogroupe, unanime, exige-t-il depuis 6 mois de la Grèce de nouvelles mesures d’austérité et un excédent budgétaire extravagant (3,5% du PIB en 2017) ? François Hollande l’a répété encore ce lundi matin : pour « respecter les règles » de la zone euro. Le remboursement des dettes insoutenables et la saignée du malade agonisant font partie des règles intangibles de nos docteurs Diafoirus, allemands ou non.

Depuis six mois le gouvernement Syriza lutte courageusement pour honorer son mandat d’interrompre l’austérité. Mais il est soumis au supplice de la baignoire (« fiscal waterboarding » selon l’expression de Yannis Varoufakis). Le nouveau « programme » décidé le 13 juillet va-t-il permettre à la Grèce de sortir la tête de l’eau ? Il est vrai qu’il porte sur 3 ans, ce qui pourrait donner un peu de visibilité. Mais « l’aide » accordée à la Grèce ne va pas financer les si nécessaires investissements dans la modernisation productive et écologique du tissu productif grec, ni permettre à la Grèce de recouvrer son autosuffisance alimentaire. Elle va encore moins payer les salaires des fonctionnaires ou les dépenses sociales. Ces 80 milliards ne profiteront pas aux grecs car ils visent exclusivement à faire face aux échéances de remboursement de la dette et à recapitaliser une nouvelle fois les banques saignées par la fuite des capitaux des riches Grecs.

Quant aux 35 milliards d’euros supplémentaires vantés par François Hollande pour financer des investissements, ils se situent « dans le cadre du plan Juncker » : or on sait que ce plan ne comporte quasiment pas d’argent public mais repose essentiellement sur d’hypothétiques projets portés par des multinationales privées, auxquels l’Union européenne apporterait des garanties. Comme le fameux « pacte de croissance » dont se vantait François Hollande en juin 2012 pour justifier la ratification du Traité budgétaire, il s’agit là de sommes purement virtuelles et qui le resteront.

Le référendum grec a été vécu comme une gifle par les dignitaires européens, une « rupture de confiance ». Demander au peuple son avis sur des sujets qui engagent aussi lourdement son avenir est une incongruité aux yeux de ceux pour qui les règles européennes, elles-mêmes garantes du respect des lois du marché et de l’intérêt des créanciers, doivent toujours prévaloir sur la volonté populaire. Les dignitaires européens ont fait lourdement payer à Tsipras le prix de cette incongruité : l’accord du 13 juillet prévoit la création d’un fonds de garantie de 50 milliards d’euros, gagé sur de futures privatisations qui profiteront aux multinationales européennes, allemandes en particulier. Il organise le retour de la Troïka – FMI compris - à Athènes, ainsi que la soumission des projets de loi à la Troïka avant leur examen par le Parlement grec. L’allégement de la dette est refusé au profit d’une vague promesse de reprofilage. Ajoutées au plan d’austérité draconien qu’avait déjà accepté la Grèce avant le 13 juillet, ces dispositions marquent l’effondrement de la souveraineté démocratique du peuple grec et ouvrent une grave crise politique en Grèce.

L’euro est-il sauvé ? Évidemment non. Comme les huit plans précédents, le nouveau plan d’austérité va aggraver la récession et le déficit public et alourdir in fine le poids de la dette grecque. L’espoir d’une vague d’investissements financés par le rapatriement des capitaux grecs exilés risque d’être rapidement déçu. Certes, à court terme, le maintien de la Grèce dans l’euro supprime l’un des facteurs d’instabilité des marchés financiers internationaux. Mais l’éclatement de l’actuelle bulle financière et immobilière mondiale, qui a probablement commencé par la Chine, n’en est pas moins inéluctable dans les mois qui viennent. Il va poser à nouveau la question de la crédibilité de l’euro, dont les maillons faibles seront sans doute soumis à de fortes pressions spéculatives.

Au plan politique l’impact de l’accord du 13 juillet risque d’être pire encore. Le coup d’État financier organisé par la BCE et l’Eurogroupe contre la Grèce – asséchement des liquidités, fermeture des banques, chantage à l’expulsion – va laisser de profondes traces dans les opinions publiques européennes. Ce traitement de choc visait en particulier l’électorat espagnol, soupçonné de préparer une nouvelle rébellion contre l’oligarchie européenne. Impossible de prédire ce qu’il en sera en Espagne. Mais en Grèce, en France et dans bien d’autres pays, l’extrême-droite risque de sortir très renforcée de toute cette affaire.

La Grèce pouvait-elle faire autrement que de capituler ? Par le courageux référendum du 5 juillet, le peuple grec donnait à Alexis Tsipras toute la légitimité à exiger un compromis : des mesures d’austérité, oui puisque telle est le dogme qui fonde encore la zone euro, mais modérées, socialement justes et en échange d’un horizon financier dégagé pour trois ans et d’un engagement à restructurer la dette. On pouvait croire ou non à la viabilité de ce pari. Mais l’accord du 13 juillet n’est pas un compromis mais une mise sous tutelle de la Grèce et de son gouvernement.

Ce dernier aurait-il pu obtenir mieux ? Les mouvements sociaux européens doivent faire leur autocritique, car la mobilisation en solidarité et contre l’austérité n’a pas été suffisante pour peser sur nos gouvernements. On peut aussi penser que le gouvernement grec s’est privé d’un argument de poids en ne préparant pas de plan B. Moratoire sur le remboursement de la dette, émission d’une monnaie fiscale à usage interne, réforme fiscale anti-oligarques, programme de relance de l’investissement productif : un tel projet alternatif aurait renforcé sa position de négociation, voire ouvert une porte de sortie en cas d’intransigeance absolue des créanciers. Ce plan B, même assorti d’une expulsion de la zone euro, aurait mieux valu pour la Grèce et pour l’Europe que l’accord du 13 juillet. Mais le peuple grec n’a pas dit son dernier mot : s’il entre dans le jeu maintenant et refuse ce diktat des créanciers, il appartiendra aux citoyens européens d’être à ses côtés.

Cette tribune a été publiée le 14 juillet dans l’édition papier du Monde.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 19:12
Audit de la dette grecque

LA DETTE GRECQUE EST ILLÉGALE, ILLÉGITIME ET ODIEUSE SELON LE RAPPORT PRÉLIMINAIRE DU COMITÉ SUR LA DETTE

Les preuves présentées dans le rapport indiqueraient que la dette issue des plans d’austérité est une violation directe des droits fondamentaux de l’homme. Le comité serait arrivé à la conclusion que la Grèce ne devrait pas payer cette dette parce qu’elle est illégale, illégitime et odieuse.

Le comité sur la vérité sur la dette publique grecque présente aujourd'hui (17 juin) et demain ses premières conclusions. Le rapport sera officiellement publié demain vers 16h. Composé de 9 chapitres, le rapport conclut, sans vraiment beaucoup de surprise, que la dette grecque est en grande partie illégale, illégitime et odieuse.

Ce rapport préliminaire présente une cartographie des problèmes et des questions clés liées à la dette publique grecque, et fait état des violations juridiques associées; il retrace également les fondements juridiques sur lesquels peut se fonder la suspension unilatérale des paiements de la dette.

Les résultats sont présentés en neuf chapitres structurés comme suit (traduction du résumé publié en anglais) :

1. la dette avant la troïka

Ce chapitre revient sur les analyses de la croissance de la dette publique grecque depuis les années 1980. Il conclut que l'augmentation de la dette n'est pas le résultat de dépenses publiques excessives, qui sont en fait restées inférieures aux dépenses publiques des autres pays de la zone euro, mais plutôt en raison des taux extrêmement élevés, des dépenses militaires excessives et injustifiées, de la perte de recettes fiscales due à des sorties illicites de capitaux, de la ​​recapitalisation des banques privées, et des déséquilibres internationaux créés par les failles dans la conception de l'Union monétaire elle-même.

L'adoption de l'euro a conduit à une augmentation drastique de la dette privée en Grèce à laquelle les grandes banques privées européennes ainsi que les banques grecques ont été exposées. La crise bancaire a contribué à la crise de la dette souveraine grecque. Le gouvernement de George Papandreou a aidé à présenter les éléments d'une crise bancaire comme une crise de la dette souveraine en 2009 en mettant l'accent et en augmentant le déficit public et la dette.

2. évolution de la dette publique grecque entre 2010 et 2015,

Ce chapitre conclut que le premier accord de prêt de 2010 a principalement visé le sauvetage des banques privées et a permis aux banques de réduire leur exposition aux obligations d'État grecques.

3. la dette publique grecque en 2015

Ce chapitre présente la nature controversée de la dette actuelle de la Grèce, les principales caractéristiques des prêts, qui sont analysés plus en profondeur dans le chapitre 8.

4. mécanisme de la dette en Grèce

Ce chapitre révèle les mécanismes des accords qui ont été mis en œuvre depuis mai 2010. Ils ont créé une quantité importante de nouvelle dette, tout en générant des coûts abusifs ainsi que l'approfondissement de la crise. Les mécanismes révèlent que la majorité des fonds empruntés ont été transférés directement aux institutions financières. Plutôt que de bénéficier à la Grèce, ils ont accéléré le processus de privatisation, par l'utilisation d'instruments financiers .

5. conditionnalités contre la durabilité

Ce chapitre présente comment les créanciers ont imposé des conditions intrusives attachés aux accords de prêt, ce qui a conduit directement à l'impossibilité économique et à l'insoutenabilité de la dette. Ces conditions, sur lesquelles les créanciers insistent encore, ont non seulement contribué à la baisse du PIB, mais aussi à un emprunt public plus élevé, faisant la dette de la Grèce plus insoutenable encore, mais a également provoqué des changements dramatiques dans la société, et a provoqué une crise humanitaire. La dette publique de la Grèce peut être considérée comme tout à fait insoutenable à l'heure actuelle.

6. impact des "programmes de sauvetage" sur les droits de l'homme

Ce chapitre conclut que les mesures mises en œuvre dans le cadre des "plans de sauvetage" ont directement affecté les conditions de vie des personnes et ont violé les droits de l'homme, que la Grèce et ses partenaires sont tenus de respecter, de protéger et de promouvoir en vertu du droit national et international. Les ajustements drastiques imposés à l'économie grecque et à la société dans son ensemble ont provoqué une détérioration rapide du niveau de vie, et restent incompatibles avec la justice sociale, la cohésion sociale, la démocratie et les droits humains.

7. les questions juridiques entourant les protocoles d'entente et de prêt

Ce chapitre soutient qu'il y a eu violation des droits de l'homme de la part de la Grèce elle-même et des prêteurs que sont les États membres de la zone euro, la Commission européenne, le Parlement Européen, la Banque Centrale et le Fonds Monétaire International, qui ont imposé ces mesures à la Grèce. Tous ces acteurs ont échoué à évaluer les violations des droits de l'homme comme un résultat des politiques qu'ils ont obligés de poursuivre, et ont aussi directement violé la Constitution grecque en dépouillant efficacement la Grèce de la plupart de ses droits souverains. Les accords contiennent des clauses abusives, qui contraignent la Grèce à capituler sur des aspects importants de sa souveraineté. Ceci est imprimé dans le choix de la loi anglaise comme régissant le droit pour ces accords, ce qui a facilité le contournement de la Constitution grecque et les obligations internationales des droits de l'homme. Il y a plusieurs indications qui montrent que les parties contractantes ont agi de mauvaise foi, ce qui rendent ces accords invalides.

8. évaluation des dettes illégitimes, odieuses, illégale et la non-viables

Ce chapitre fournit une évaluation de la dette publique grecque selon les définitions relatives à la dette odieuse, illégitime, illégale et non viable adoptées par le Comité.

Ce chapitre conclut que la dette publique grecque, en date de juin 2015 est insoutenable, puisque la Grèce est actuellement incapable de rembourser sa dette sans compromettre gravement sa capacité à remplir ses obligations de base des droits humains. En outre, pour chaque créancier, le rapport fournit des preuves de cas indicatifs de dettes illégales, illégitimes et odieuses.

Dette envers le FMI : Elle doit être considérée comme illégale puisque qu'elle a violé les propres statuts du FMI, et ses conditions enfreignaient la Constitution grecque, le droit international coutumier, et les traités auxquels la Grèce est partie. Elle est également illégitime, puisque les conditions incluses empiétaient sur les obligations en matière de droits de l'homme. Enfin, elle est odieuse puisque le FMI savait que les mesures imposées étaient antidémocratiques, inefficaces, et conduiraient à de graves violations des droits socio-économiques.

Dettes envers la BCE: Elles doivent être considérées comme illégales car la BCE a sur-intensifié son mandat en imposant l'application des programmes d'ajustement macro-économiques (par exemple la déréglementation du marché du travail) par l'intermédiaire de sa participation à la Troïka. Les dettes envers la BCE sont également illégitimes et odieuses, puisque la principale raison d'être du programme était de servir les intérêts des institutions financières, permettant aux grandes banques privées européennes et grecques de se débarrasser de leurs obligations grecques.

9. les fondations juridiques pour la répudiation et la suspension de la dette souveraine grecque

Ce chapitre présente les options concernant l'annulation de la dette, et en particulier les conditions dans lesquelles un Etat souverain peut exercer le droit de répudiation ou la suspension du paiement de la dette en vertu du droit international.

Plusieurs arguments juridiques permettent à un Etat de répudier unilatéralement sa dette illégale, odieuse et illégitime. Dans le cas de la Grèce, un tel acte unilatéral peut être fondée sur les arguments suivants :

  • la mauvaise foi des créanciers qui ont poussé la Grèce à violer la loi nationale et les obligations internationales relatives aux droits de l'homme;

  • la prééminence des droits humains sur les accords tels que ceux signés par les gouvernements précédents avec les créanciers ou la troïka;

  • la coercition;

  • les clauses abusives qui violent de manière flagrante la souveraineté grecque et violent la Constitution;

  • et enfin, le droit reconnu en droit international à un Etat de prendre des contre-mesures contre les actes illégaux commis par ses créanciers, qui endommagent délibérément sa souveraineté budgétaire, l'obligent à assumer la dette odieuse, illégale et illégitime, violent l'autodétermination économique et les droits humains fondamentaux.

En ce qui concerne la dette insoutenable, chaque État est légalement en droit d'invoquer la nécessité dans des situations exceptionnelles afin de sauvegarder les intérêts essentiels menacés par un péril grave et imminent. Dans une telle situation, l'Etat pourra être dispensé de l'accomplissement de ces obligations internationales qui augmentent le péril, comme cela est le cas avec les contrats de prêts en suspens.

Enfin, les Etats ont le droit de se déclarer unilatéralement insolvable quand le service de leur dette est insoutenable, dans ce cas, ils ne commettent aucun acte illicite et donc n'en portent pas la responsabilité.

La dignité des personnes vaut plus qu'une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable.

Ayant achevé son enquête préliminaire, le Comité estime que la Grèce a été et est la victime d'une attaque préméditée et organisée par le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne, et la Commission Européenne. Cette mission violente, illégale et immorale était exclusivement destinée à transférer la dette privée sur le secteur public.

En mettant ce rapport préliminaire à la disposition des autorités grecques et du peuple grec, le Comité estime avoir rempli la première partie de sa mission telle que définie dans la décision du président du Parlement du 4 Avril 2015. La commission espère que le rapport sera un outil utile pour ceux qui veulent sortir de la logique destructrice de l'austérité et défendre ce qui est aujourd'hui mis en péril : les droits humains, la démocratie, la dignité des peuples, et l'avenir des générations futures.

http://www.okeanews.fr/20150617-la-dette-grecque-illegale-illegitime-et-odieuse-selon-le-rapport-preliminaire-du-comite-sur-la-dette

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 08:20
La Grèce, une chance pour l'Europe !

En Grèce et dans de nombreux pays, l’Europe de l’austérité bafoue les droits fondamentaux des populations et la démocratie pour protéger les intérêts financiers. Elle érige des murs à ses frontières et provoque ainsi de terribles catastrophes humaines. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de faire plier la Grèce, d’étouffer les voix qui proposent une autre Europe, celle de la dignité, de la solidarité, de la justice sociale.

La Grèce, une chance pour l'Europe !

Cet appel initié par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique dénonce le discours de discorde entre les peuples européens porté par les institutions européennes qui accusent des Grecs irresponsables et menacent de les exclure de la zone euro.

Il rappelle que les audits citoyens de la dette publique en cours dans plusieurs pays européens (dont la Grèce et la France) démontent les discours mensongers sur l'orgie de dépenses publiques qui aurait soi-disant provoqué la flambée des dettes*.

Le texte demande à François Hollande de s'opposer à l'étranglement financier de la Grèce et de la démocratie en Europe. Il conclut sur un appel à mobilisation pour la semaine d'action européenne contre l'austérité et en soutien au peuple grec, organisée par les mouvements sociaux européens du 20 au 26 juin dans toute l'Europe.

L'appel est signé par de nombreux responsables nationaux d'organisations syndicales et associatives et par des personnalités, et soutenu par des responsables politiques issus de toute la gauche.

voir «Grèce: petit guide contre les bobards médiatiques»

signez la pétition

Unis contre l’austérité et l’injustice sociale, en Grèce et en Europe !

Du 20 au 27 juin se tiendra une grande semaine de mobilisation européenne.

Ensemble, à Rome, à Berlin, à Londres, à Athènes, à Madrid, à Bruxelles, à Paris et dans de nombreuses autres villes, nous répondrons à l’appel des mouvements grecs « unis contre l’austérité et l’injustice sociale ».

En France, un appel à mobilisation a été lancé par des personnalités, organisations associatives, syndicales, politiques, sous forme de pétition que nous vous appelons à signer (voir formulaire ci-après).

Des actions, débats, rassemblements se tiendront partout en France. Nous vous invitons à prendre part à leur organisation, voire à en initier dans vos quartiers, villes ou villages.

Mobilisons-nous pour arrêter le massacre des droits et de la démocratie. Et pour dire aux institutions et dirigeants européens : non, vous ne nous représentez pas, cette Europe n’est pas la nôtre !

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 08:35
Forum Social Mondial Tunis 2015 : clôture

Déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux – Forum social mondial 2015

Nous, réuni-e-s lors de l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial 2015 à Tunis, avec notre diversité, pour construire un agenda commun de luttes contre le capitalisme, l’impérialisme, le patriarcat, le racisme et toutes les formes de discrimination et d’oppression.

Nous avons construit une histoire et un travail commun qui a permis des avancées, avec l’espoir de réaliser la victoire contre le système dominant et concrétiser plusieurs alternatives pour un développement socialement juste et respectueux de la nature.

Les peuples du monde entier subissent aujourd’hui l’aggravation d’une crise profonde du capitalisme dans laquelle les sociétés privées transnationales, les banques, les conglomérats médiatiques, les institutions financières internationales cherchent à accroître leurs profits au prix d’une politique interventionniste et néo-colonialiste, avec la complicité des gouvernements libéraux.

Guerres, occupations militaires, traités néo-libéraux de libre-échange (Transatlantique, transpacifique, ALECA, UE-MERCOSUR, APE, MERCOSUR-Israël et différents traités bilatéraux) et politiques d’austérité se voient traduits en paquets économiques qui privatisent les biens communs et les services publics, baissent les salaires, violent les droits, augmentent le chômage, la précarité et la surcharge des femmes dans le travail de soins et détruisent la nature.

Ces politiques néolibérales affectent lourdement à la fois les pays du Sud et les pays du Nord, augmentent les migrations, les déplacements forcés, les délogements, l’endettement et les inégalités sociales. Elles renforcent le conservatisme et le contrôle sur le corps et la vie des femmes. Elles nous imposent « l’économie verte » comme fausse solution à la crise environnementale et alimentaire, ce qui non seulement aggrave le problème, mais débouche sur la marchandisation, la privatisation et la financiarisation de la vie et de la nature.

Nous affirmons que les peuples ne sont pas responsables de cette crise et ne doivent pas en payer le prix, et qu’il n’y a pas d’issue possible au sein du système capitaliste. Ici, à Tunis, nous réaffirmons notre engagement pour la construction d’une stratégie commune de lutte contre le capitalisme. C’est pour ça que, nous, les mouvements sociaux luttons :

Contre les transnationales et le système financier (FMI, BM et OMC), principaux agents du système capitaliste, qui privatisent la vie, les services publics et les biens communs comme l’eau, l’air, la terre, les semences, les ressources minérales, promeuvent les guerres, violent les droits humains et pillent les ressources. Les transnationales reproduisent des pratiques extractivistes nuisibles à la vie, accaparent nos terres et développent des semences et aliments transgéniques qui privent les peuples de leur droit à l’alimentation et détruisent la biodiversité.

Nous luttons pour l’annulation de la dette illégitime et odieuse qui est aujourd’hui un instrument global de domination, de répression et d´asphyxie économique et financière des peuples. Nous refusons les accords de libre-échange que nous imposent les États et les transnationales et nous affirmons qu’il est possible de construire une mondialisation d’un autre type, par les peuples et pour les peuples, fondée sur la solidarité et sur la liberté de circulation pour tous les êtres humains.

Nous soutenons l’appel à la journée d’action internationale contre les traités de libre échange prévue le 18 avril 2015.

Pour la justice climatique et la souveraineté alimentaire parce que nous savons que le réchauffement global est le résultat du système capitaliste de production, distribution et consommation. Les transnationales, les institutions financières internationales et les gouvernements qui sont à leur service ne veulent pas réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Nous dénonçons « l’économie verte », et refusons les fausses solutions à la crise climatique comme les agrocarburants, les organismes génétiquement modifiés, la géo-ingénierie et les mécanismes de marché de carbone, comme le REDD (Réduction des Émissions liées à la Déforestation et à la Dégradation), qui font miroiter aux populations appauvries des progrès, tout en privatisant et transformant en marchandises les forêts et territoires où ces populations ont vécu pendant des millénaires.

Nous défendons la souveraineté alimentaire et l’agriculture paysanne qui sont les solutions réelles à la crise alimentaire et climatique, ce qui signifie aussi l’accès à la terre pour celles et ceux qui la travaillent.

Nous appelons à une grande mobilisation sur le climat au mois de décembre 2015 à Paris en marge de la COP21. Faisons de 2015 l’année des mobilisations des mouvements sociaux partout dans le monde pour la justice climatique.

Contre la violence envers les femmes qui est exercée régulièrement dans les territoires occupés militairement, mais aussi contre la violence dont souffrent les femmes quand elles sont criminalisées parce qu’elles participent activement aux luttes sociales. Nous luttons contre la violence domestique et sexuelle qui est exercée sur les femmes quand elles sont considérées comme des objets ou marchandises, quand leur souveraineté sur leur corps et leur spiritualité ne sont pas reconnues. Nous luttons contre la traite des femmes, des filles et garçons.

Nous défendons la diversité sexuelle, le droit à l’autodétermination du genre, et nous luttons contre l’homophobie et les violences sexistes.

Nous appelons à soutenir les actions de la 4e marche mondiale des femmes entre mars et octobre 2015.

Pour la paix et contre la guerre, le colonialisme, les occupations et la militarisation de nos territoires. Nous dénonçons le faux discours de défense des droits humains et des combats aux intégrismes, qui sont souvent utilisés pour justifier les interventions militaires. Nous défendons le droit à la souveraineté et à l’auto-détermination des peuples. Nous dénonçons l’installation des bases militaires étrangères pour fomenter des conflits, contrôler et piller les ressources naturelles et promouvoir des dictatures en divers endroits du monde.

Nous exigeons des réparations pour tous les peuples du monde victimes du colonialisme.

Pour la démocratisation des médias de masse et la construction de médias alternatifs, qui sont fondamentales pour faire renverser la logique capitaliste.

Pour la résistance et la solidarité : Nous luttons pour la liberté de nous organiser dans des syndicats, des mouvements sociaux, des associations et toutes autres formes de résistance pacifique.

Nous dénonçons l´intensification de la répression contre les peuples rebelles, les arrestations, emprisonnements et assassinats des activistes, des étudiants et des journalistes. Ainsi que la criminalisation de nos luttes.

Inspirés par l’histoire de nos luttes et par la force rénovatrice des peuples dans les rues, l’Assemblée des mouvements sociaux appelle toutes et tous à développer des actions de mobilisation coordonnées au niveau mondial dans une semaine globale de luttes contre le capitalisme du 17 au 25 octobre 2015.

Mouvements sociaux du monde entier, avançons vers une unité globale pour défaire le système capitaliste !

Renforçons notre solidarité avec les peuples du monde qui luttent au quotidien contre l’impérialisme, le colonialisme, l´exploitation, le patriarcat, le racisme et l’injustice, en Tunisie, en Palestine, au Kurdistan, en Syrie, en Irak, en Lybie, en Grèce, en Espagne, au Burkina Faso, au Mali, au Congo (RDC), en Centre Afrique, au Sahara occidental…

Vive la lutte de tous les peuples !

Les peuples unis ne seront jamais vaincus !

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 17:15
Depuis le forum social mondial de Tunis...

Comme à chaque Forum Social Mondial, le bouillonnement des activités donne le tournis. Confronter les avancées et les revers des résistances contre les grands projets inutiles ou l’extractivisme ; échanger et comprendre les percées et les reculs des révolutions arabes ; mieux coordonner les réseaux de luttes des migrants ou de sans-toits ; élargir le cercle des préparatifs de la grande conférence climatique de Paris ; définir un plan d’action européen avec les Grecs contre l’austérité ; etc. Et toucher du doigt les liens directs ou indirects entre toutes ces luttes.

Non, vraiment, aucun autre espace que le FSM ne nous donne aussi lumineusement à voir ce qu’est la société civile mondiale et pourquoi elle porte l’espoir du monde, d’un autre monde, simplement naturel et fraternel.
Merci aux Tunisiens dont la vitalité démocratique donne du tonus !

Attac a participé, entre autres, à l’organisation d’activités sur

la lutte contre la mainmise de la finance et les résistances contre les politiques austéritaires.

La première a rassemblé de nombreux mouvements qui se mobilisent contre l’emprise croissante de la finance sur nos sociétés. Les ateliers ont abordé la capture des gouvernements par les grands groupes financiers, qui, malgré la crise, s’opposent avec succès à toute remise sous contrôle de leurs activités, à la séparation bancaire ou à toute mesure de lutte contre la spéculation. Ainsi, en Europe et aux États-Unis, les timides projets de régulation de la finance sont réduits en pièce par l’action des lobbies financiers.

Il a aussi été question de l’impact de l’extension du domaine de la financiarisation dans les pays du Sud, dont les ressources naturelles attisent les intérêts et sont matières à spéculation. On savait que la dette était déjà un outil de discipline des gouvernements qui se voyaient imposer des plans d’ajustement structurels ; elle est aussi un instrument pour soumettre les populations les plus pauvres, un « marché » comme un autre à travers des innovations comme le microcrédit, dont le caractère prétendument « social » dissimule mal les effets pervers.

Concernant la Grèce, il s’agissait de faire le point sur la situation auquel fait face le gouvernement Syriza : quelles marges de manœuvres, face à l’inflexibilité, voire l’aveuglement coupable des créanciers ? Quel rôle pour le comité d’audit de la dette, commandité par le Parlement grec ? Quels enjeux pour les mouvements sociaux et les luttes contre l’austérité dans toute l’Europe, au Sud comme au Nord ? Les rencontres ont été l’occasion d’échanges entre les premiers concernés, experts participant au comité, membres de Syriza, représentants d’initiatives de solidarité concrète en Grèce et bien sûr mouvements sociaux venus de l’Europe et du monde.

Partant de ces premiers échanges et discussions, les nombreux mouvements, organisations et participants des activités se rassembleront lors des assemblées de convergence sur les luttes contre l’austérité et sur les résistances à la mainmise de la finance, qui se tiendront le samedi 28 mars. Déjà, de nombreuses propositions, initiatives et stratégies sont sur la table ; elles seront débattues et devront aboutir à des programmes d’action communs pour les mouvements sociaux, pour se donner ensemble les moyens de résister… et d’imposer, contre les diktats des multinationales, des créanciers et des élites politiques corrompues, les alternatives solidaires, démocratiques, écologiques portées par les mouvements sociaux du monde entier !

d'après la lettre d'ATTAC France

Suivez le Forum social mondial, rendez-vous sur : https://blogs.attac.org/fsm2015. ou http://www.forumsocial.info/

à suivre...

Depuis le forum social mondial de Tunis...
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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 09:23
Forum Social Mondial de Tunis

Le 13e Forum Social Mondial (FSM) a démarré mercredi 24 mars matin à Tunis avec la participation d’un nombre important d’associations et d’organisations tunisiennes et internationales dont ATTAC.

Le Forum Social Mondial de Tunis s’ouvre dans l’ombre portée de l’attentat perpétré par des terroristes islamistes au musée du Bardo une semaine plus tôt.

Après l’édition 2013, c’est la deuxième fois que le forum prend ses quartiers à Tunis. À l’époque, on se préoccupait de la fragile conquête de la démocratie, deux ans après la Révolution de jasmin qui a inspiré les mouvements du Printemps arabe dans le pourtour méditerranéen.

En 2015, il faut bien répondre sur la menace terroriste, après les 23 morts de l’attentat du 18 mars au musée du Bardo, principalement des touristes étrangers. Le Forum a été donc maintenu comme un signal fort des pays du monde et de sa société civile dans la lutte contre le terrorisme.

« Le FSM est une réponse des sociétés civiles du monde à la situation en Tunisie, un pays où les citoyens ont permis une transition pacifique vers la démocratie », affirme Gus Massiah membre du conseil scientifique d’Attac-France et l’une des têtes pensantes du Forum social mondial (FSM), et aussi un plaidoyer vibrant de Messaoud Romdhani, du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux : « La Tunisie a inspiré les mouvements sociaux, mais vous n’imaginez pas en retour combien notre lutte pour la démocratie doit au FSM, où nous avons compris qu’il fallait se rassembler pour gagner des luttes ».

Du 24 au 28 mars, le FSM attend quelque 70 000 participants, Gus Massiah l'identifie comme le plus important rassemblement démocratique de l’espace Maghreb-Machrek, : sur un total de 4 336 organisations inscrites, issues de 122 pays, un tiers proviennent de Tunisie, Algérie, Maroc, Palestine, Égypte, Mauritanie, Irak…

Les participants au Forum ont organisé, mardi 24 après-midi dans la capitale tunsienne, une marche sur le thème «les peuples du monde unis contre le terrorisme».

Les 70 mille participants traiteront plusieurs questions d’ordre politique, économique, social et culturel, et à leur tête le problème du terrorisme sous toutes ses formes.

Le Forum Social Mondial est un espace de dialogue, de recommandations et d’interaction entre les acteurs sociaux, les organisations non-gouvernementales et les autres composantes de la société civile, autour de diverses questions de l’heure, notamment le capitalisme, l’impérialisme, la fraude fiscale et le terrorisme.

Quelque 1076 activités sont attendues, entre conférences, débats et ateliers, 200 séminaires.

L’ouverture officielle du Forum est prévue mercredi 25 devant le Théâtre Municipal situé sur l’avenue Habib Bouguiba à Tunis.

A suivre....

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 11:54
La Grèce veut voter librement

Suite à l’échec de l’élection présidentielle grecque, des législatives anticipées se tiendront le 25 janvier. Au moment où la Belgique se rebelle et où la Grèce se rapproche d’une rupture avec les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne, cette dernière doit immédiatement cesser toute pression et toute intervention dans le débat politique grec. Les dirigeants français, allemands et européens doivent laisser le peuple grec libre de voter et de choisir d’autres voies.

Alors que va s’ouvrir la campagne des élections législatives anticipées en Grèce, les marchés financiers et les dirigeants politiques européens, inquiets d’une possible victoire de Syriza, commencent à intensifier leur chantage sur le peuple grec.

Les taux d’intérêt sur la dette grecque grimpent à nouveau, manifestant la défiance des banquiers face au programme anti-austérité de Syriza. Jean-Claude Juncker, président de la Commission, a déclaré sa « préférence de voir des visages familiers » après les élections, soutenant ouvertement Antonis Samaras, actuel premier ministre, co-auteur avec la Troïka d’une politique de dévastation de la Grèce. Le commissaire européen Pierre Moscovici a lui aussi été dépêché à Athènes pour soutenir les « réformes structurelles » qui ont appauvri le peuple et détruit ses droits sociaux fondamentaux. Il s’est permis d’intervenir dans le débat électoral grec en avertissant que « l’idée d’envisager de ne pas rembourser une dette énorme est suicidaire ». Déjà lors des élections législatives grecques en 2012, François Hollande avait pesé en faveur de la droite par une intervention très remarquée à la télévision grecque.

Depuis 2010, le peuple grec a résisté aux cruelles politiques d’austérité en organisant des mobilisations sociales de très grande ampleur et en s’engageant dans des pratiques démocratiques nouvelles face à la crise d’un système politique corrompu. « Ne laisser personne seul face à la crise ! », tel est le slogan des mouvements de solidarité en Grèce.

MM. Juncker et Moscovici, vous ne pouvez pas continuer à imposer vos politiques qui détruisent la société. L’espoir d’une Europe sociale, solidaire et démocratique peut naître et se développer dans le pays qui a inventé la démocratie il y a vingt six siècles. Les Grecs ont le droit de décider eux-mêmes de leur avenir, sans menace ou pression de quiconque. Ils ont le droit de proposer de nouvelles expériences politiques aux autres peuples de l’Union européenne, pour enfin envisager une réelle union des peuples européens. Nous ne laisserons pas le peuple grec seul face au chantage de la finance et de ses serviteurs politiques, de la Commission européenne ou de notre gouvernement. Les mobilisations sociales qui se développent en Belgique, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Slovénie et ailleurs, montrent que le peuple grec n’est pas seul en Europe à vouloir prendre un autre chemin. Soyons tous et toutes solidaires du peuple grec !

Attac France

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