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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 08:40

 

Des problèmes techniques et financiers, à l'environnement, à l'arrivée des Zadistes et à la répression policière, un documentaire "vue globale" sur le conflit à Notre-Dame-des-Landes qui explore aussi les ramifications de ce genre de projet sur la "légalité" et la démocratie. Film réalisé par Béatrice Turpin, militante d'Attac France

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 07:00

La politique de l’eau figure au rang des réformes prioritaires qui vont être engagées par l’état dès le printemps 2013, dans le cadre de la « Modernisation de l’action publique » (MAP), qui a succédé à la Révision générale des politiques publiques (RGPP), initiée par le gouvernement Fillon en 2007. Sur fond de contrainte budgétaire, qui se révèle de semaine en semaine de plus en plus drastique, la réforme de la politique de l’eau va profondément modifier tout l’édifice hérité des lois sur l’eau de 1964, 1992 et 2006. Plusieurs scénarios sont à l’étude, les débats s’annoncent violents, mais les contraintes sont telles qu’il n’est plus possible de tergiverser.

 

Le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, présidait le mardi 18 décembre à Matignon un séminaire ministériel signant le lancement de la modernisation de l’action publique (MAP), qui se substitue à la RGPP (Révision générale des politiques publiques) menée sous la présidence de M. Nicolas Sarkozy.

La MAP récuse d’emblée l’obsession comptable de la RGPP, qui reposait pour l’essentiel sur le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique d’Etat, et avait été mise en œuvre par des « pools » alliant directions centrales des ministères et grands cabinets d’audit, majoritairement anglo-saxons, le tout pour un coût de 144 millions d’euros…

Désormais les collectivités locales et la sécurité sociale seront aussi concernées par l’exercice, que l’Etat veut mener dans la concertation.

L’amélioration générale des services publics, objectif annoncé, passera aussi par une accélération de la simplification des démarches administratives et de l’administration numérique.

Mais l’objectif sous-jacent de la MAP est aussi de trouver les moyens de réduire le train de vie de l’Etat pour parvenir à équilibrer les finances publiques d’ici la fin du quinquennat.

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, M. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, soulignait « qu’il est hors de question que des dépenses nouvelles ne soient pas gagées par des économies. Elles le sont toutes. Que personne n’en doute".

Ajoutant que l’ambition du gouvernement était de mener des "réformes d’une ampleur comparable à celles menées au Canada dans les années 2000 et en Suède dans les années 1990", deux pays qui ont réussi des redressements spectaculaires de leurs finances publiques.

Le processus reposera sur une évaluation de l’ensemble des politiques publiques qui sera lancée début 2013.

Avec plusieurs priorités : les aides aux entreprises, qui relèvent de quelque 6000 dispositifs répartis entre l’Etat et les collectivités locales, la politique du logement, la politique familiale ou celle de l’eau, les coûteuses niches fiscales de l’Outre-mer ou les aides agricoles...

(La police de l’environnement suivra au second trimestre).

De premières décisions pourraient être annoncées à l’occasion du programme de stabilité que le gouvernement enverra à la Commission européenne au début du printemps.

La démarche devra permettre, in fine, « de dégager des propositions de simplification, une plus grande cohérence de l’action des différents acteurs et une amélioration significative de l’efficience de l’action publique, indispensable pour tenir nos engagements budgétaires […], indique un document de travail du gouvernement, cité par Les Echos. Seule une démarche de cette nature permettra de concilier les exigences de notre trajectoire financière et le maintien de notre modèle de services publics ».

2013 : Année de tous les dangers ?

Conjointement, il ne faudra surtout pas perdre de vue que le projet de loi sur la nouvelle étape de la décentralisation, qui n’est pas stricto sensu réductible à la MAP, devra lui aussi accomplir son chemin gouvernemental et parlementaire, car toute la problématique « réforme des intercommunalités » modifie aussi la donne, peut-être autant que sa partie spécifique « eau et milieux aquatiques », pour l’heure uniquement dédiée, fruit d’un lobbying acharné (que Bercy ni Matignon n’ont pour l’heure aucunement avalisé), à l’assomption des EPTB, ceci sans même parler de la bombe à retardement que pourrait constituer le concept « d’adaptation des textes nationaux aux réalités locales », au nom duquel, par exemple, les régions Bretagne, ou les « Alsaces réunifiées » pourraient s’aviser de revenir en force, et exiger (vielles antiennes), de pleines compétences en matière de gestion de l’eau…

Voir aussi la mission de préfiguration de la future « Agence de la biodiversité », clé d’entrée avec laquelle on touche à tout, ne serait-ce que dans la relation au grand cycle de l’eau, sous l’angle des continuités, ou sous l’angle des adaptations au changement climatique, donc à ce qui est directement finançable par les agences de l’eau.

Voir enfin les propositions qui doivent être faites dans le même pas de temps par le Comité permanent pour la fiscalité écologique, installé par la ministre de l’Ecologie le mardi 18 décembre 2012, qui présentera un premier train de mesures fiscales écologiques en juin 2013, qui sera intégré dans le projet de loi de Finances 2014. Car certaines de ces mesures fiscales concerneront la gestion de l’eau.

Pourquoi la politique de l’eau ?

Tous les voyants sont au rouge.

La France ne respectera pas l’objectif de reconquête de la qualité des eaux, assigné par la DCE, au fameux horizon 2015, qui s’est vite évanoui vers 2021 puis 2027…

La France court un risque sérieux de condamnation dans le contentieux nitrates.

La note du Ministère de l'Ecologie du 20 octobre 2012 sur le contention européen "nitrates" www.eauxglacees.com/IMG/pdf/18-_Note_MEDDE_-_Contentieux_europeen_nitrates_20-10-12.pdf

 

D’autres sont à venir.

L’actuel financement des politiques publiques de l’eau a vécu. Longtemps orienté vers le « petit cycle de l’eau », il doit désormais prendre en compte le « grand cycle de l’eau ».

Ici les enjeux sont colossaux, et ne sont pas financés, sauf à multiplier la facture d’eau de l’usager domestique par deux ou par trois à l’horizon des dix prochaines années…

Il va falloir, tout à la fois, combattre les pollutions diffuses d’origine agricole, protéger les captages d’eau potable, une ambition assignée par le Grenelle, aujourd’hui au point mort. Mettre en oeuvre les trames verte et bleue, recalibrer Ecophyto, dompter les irrigants...

Poursuivre les efforts dans l’assainissement collectif, trouver une issue à l’actuel cauchemar de l’assainissement individuel, investir massivement dans le pluvial, et dans la mise en conformité des réseaux, toujours oubliée.

Investir tout aussi massivement dans le renouvellement des réseaux, aujourd’hui très insuffisant, protéger les zones humides, prévenir les effets du changement climatique, les inondations, réparer 50 000 digues laissées à l’abandon, anticiper les risques émergents pour la santé en prévenant l’action de polluants aujourd’hui ignorés, etc, etc.

On pourrait poursuivre sous forme d’interminable litanie.

C’est maintenant que le piège va se refermer.

Depuis dix ans l’oligarchie de l’eau nous clame que tout va bien dans le monde merveilleux de l’Ecole française de l’eau.

Mensonge éhonté. La politique de l’eau n’a cessé de partir à vau l’eau, affermée aux intérêts des lobbies qui la cadenassent pour leur plus grand profit.

Déjà, en 2010, les rapports de la Cour des Comptes et du Conseil d’état faisaient figure de signal d’alarme.

Depuis, le scandale de l’ONEMA est venu éclairer la faillite organisée de tout un système.

Le réveil va être sanglant.

Les Agences vont souffrir.

Deux lignes contradictoires vont d’emblée se combattre, bientôt débordées par d’impossibles "synthèses"...

Le « tout EPTB ». face au « tout Interco »...

Propositions eau et assainissement, Université d’été des instances nationales de l’Assemblée des communautés de France (ADCF) des 28 & 29 juin 2012 https://www.box.com/shared/static/tjqsn1otdfickcqjtrqq.pdf

 

Comme tout devra aller très vite, que nul n’envisage de remettre en chantier une quatrième loi sur l’eau, qu’aucune concertation n’aura vraiment lieu puisque les projets de réforme antagoniques sont déjà prêts, les projets de loi rédigés, on s’achemine tout droit vers une guerre de tranchées, avec, à l’Assemblée et au Sénat, la droite en embuscade, et à l’arrivée un risque de confusion encore accrue.

Bercy et la DGCL versus l’Ecologie et la Santé.

Bercy et l’Agriculture, et Matignon, versus l’Ecologie, toujours.

La Réforme de l’état, et les associations d’élus, contre les autres ministères de tutelle.

Les Agences, et les élus au sein des comités de bassin, durablement fragmentés par l’OPA "tout EPTB" en cours.

Les grands corps contre le reste du monde.

Le "monde de l’eau", coalisé avec la droite, pour tout faire capoter.

Et les pêcheurs, les propriétaires de moulins, la micro-hydraulique déchaînée, les irrigants, l’APCA...

Les "zazas", les syndicats de rivière, les SATEP, les Satanc, les Parcs, les Conservatoires..., vent debout contre les EPTB...

Suez, Veolia, SAUR et la FPEE aux aguets, d’autant plus aux aguets que leurs manoeuvres de retardement n’empêcheront pas leur prochaine condamnation pour entente par la Commission de la Concurrence...

Les "écolos", maximalistes comme à l’accoutumée, qui vont se perdre en billevesées inutiles.

Rituellement oubliés par les mécanos (de la Générale mais surtout des intérêts tout particuliers qui se font jour dans la période), conseils généraux, syndicats départementaux et interdépartementaux, Pays, et aussi bien services de l’état, pour ce qu’il en reste, vont - à très juste titre -, taper du poing sur la table avant que de se faire faire un enfant dans le dos.

Bercy va peser fortement afin que l’usager domestique continue à être le dindon de la farce. Or on sait que la facture seule n’y suffira pas.

Les usagers, as usual, cochons de payants, pas même consultés.

Or l’occasion ne se représentera pas deux fois.

C’est maintenant ou jamais.

Mais le tout à l’arraché en trois mois, ça va saigner.

Ce n’est pas gagné.

Ci-après la  Déclaration de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre au Comité Interministériel pour la Modernisation de l’Action publique du 16 décembre 2012 http://www.eauxglacees.com/IMG/pdf/Declaration_de_J-M-_Ayrault_16-12-12.pdf et le Relevé de décisions du Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique du 18 décembre 2012 http://www.eauxglacees.com/IMG/pdf/Releve_de_decisions_du_CIMPA_du_18-12-12.pdf

 
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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 14:34

bastaThierry Masson, officier pilote de ligne, explique dans une lettre ouverte à François Hollande, les sérieux doutes de sa profession vis-à-vis des choix techniques et stratégiques du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ce projet tel qu’il est pensé démontre une méconnaissance significative du fonctionnement d’un aéroport, estime-t-il, alors que toutes les compagnies aériennes européennes anticipent une baisse du trafic.

 

Lettre ouverte à François Hollande

Haute Goulaine, le 3 janvier 2013

Monsieur le Président,

Si je n’ai pas ordinairement vocation à m’inscrire dans une logique contestataire, et encore moins rétrograde, je souhaiterais vous faire part de mon étonnement lorsque nous parlons du transfert de l’aéroport nantais – qui fonctionne parfaitement – vers une future structure à Notre-Dame-des-Landes. Et ce dans le périmètre de mes compétences, fort de mon expertise technique d’officier pilote de ligne exerçant à ce jour depuis près de 25 ans à transporter des passagers, dont 10 années de Commandant de bord avec 18000 heures de vol, pour le compte de notre Compagnie nationale.

Ce projet est loin de garantir un niveau opérationnel, compte tenu de son architecture future déjà dépassée. Sa viabilité relève d’hypothèses hautes – qu’aucun organisme aussi sérieux que l’Organisation de l’aviation civile internationale ou l’Agence internationale du transport aérien n’aurait osé imaginer – sans prise en compte de la technicité et de la fragilité du modèle économique et industriel lié à la spécificité du transport aérien. Cependant, l’enquête conduisant à la déclaration d’utilité publique de février 2008 l’a validé.

Stabilité du nombre de vols

L’actuel aéroport de Nantes-Atlantique répond à la totalité des critères les plus stricts imposés à notre secteur d’activité. Sa croissance est certes constante, forte de ses 3,2 millions de passagers. Mais c’est en termes de mouvements d’avions que se calcule et s’anticipe avant tout le dynamisme d’une telle plateforme. A Nantes, il y a une quasi stabilité, avec environ 50 000 mouvements de vols commerciaux par an. L’augmentation du nombre de passagers revient à une meilleure performance grâce à l’optimisation du remplissage de chaque vol, où les compagnies aériennes assurent au jour le jour l’activité aéroportuaire avec un emport moyen ici de 75 passagers (quand la moyenne nationale est de 90).

Pour cette activité, il faut faire un distinguo entre les lignes régulières qui ont une croissance conforme aux performances des autres aéroports régionaux similaires de France ou des pays voisins, et les vols charters ou lowcost, uniquement liés à la saisonnalité de cette activité, qui « tirent » vers le haut l’activité de l’aéroport Nantes-Atlantique, une saisonnalité significative seulement 6 mois par an !

Par ailleurs, la sécurité de Nantes Atlantique correspond aux performances détaillées par des normes les plus strictes rédigées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (191 Etats membres, 1200 compagnies aériennes). Celles-ci, reprises en France par le ministère des Transports et la Direction générale de l’aviation civile, ont classé l’aéroport Nantes Atlantique en catégorie A. C’est-à-dire sans aucune particularité référencée de type environnemental, contrainte de survol en tous genres, obstacles, espaces à particularités type industriel, militaire ou zone à sensibilités remarquables.

Voici de quoi faire taire définitivement les détracteurs de l’aéroport actuel, qui arguent maladroitement, vraisemblablement par méconnaissance, d’une nécessité absolue de transfert.

Des améliorations à moindre coût de l’aéroport actuel

Son hypothétique saturation peut être anticipée à tout instant – compte tenu de la surface aéroportuaire actuellement disponible – avec de multiples extensions imaginables, comme cela se fait partout en Europe mais aussi en France lorsque l’on constate une croissance significative en cours ou à venir. C’est ce qui se produit sur bon nombre d’aéroports nationaux et internationaux avec des extensions des aérogares et/ou des parkings avions. Localement, citons Bordeaux, Marseille, Nice, Lyon,... La liste n’est pas exhaustive.

La dangerosité de l’actuel aéroport, un moment soulignée, relève surtout de l’agitation médiatique. Aucun constat sérieux ne l’a un instant indiquée, au regard de l’ensemble des références aéronautiques sur cette question sensible. Localement, les organismes de surveillance et de suivi sont adroits et efficaces, et l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires parfaitement opérationnelle à ce jour. De nouvelles techniques de survol ont été ébauchées par des ingénieurs de l’Aviation civile. Elles démontrent que nous pouvons envisager à moindre coût des améliorations significatives, dès lors que nous aurons dépassé le « syndrome Notre-Dame-des-Landes ». Celui qui semble actuellement nous dicter de ne rien faire à Nantes Atlantique puisque Notre-Dame-des-Landes pourrait être réalisé dans les années à venir...

Si dangerosité potentielle il y avait, que faire du principe de précaution, que l’on sait applicable à tout instant, qui imposerait de suspendre sine die l’activité de notre aéroport actuel ?

Nantes Atlantique, au 10ème rang des aéroports français

D’un point de vue logistique, faut-il le rappeler, Nantes Atlantique possède ce dont bon nombre d’aéroports n’ont pas la chance d’être dotés : des servitudes type ligne de tramway à proximité immédiate, voies ferrées jouxtant les aérogares actuelles, réseaux routiers performants ouverts vers l’océan proche, ainsi que vers les axes routiers en direction de Paris, Bordeaux, la Bretagne immédiate, la Normandie toute proche. Ici satisfecit total concernant le Schéma de cohérence territorial local ! Nous ne sommes pas enclavés !

L’aéroport de Nantes Atlantique, classé depuis de très nombreuses années au 10ème rang des aéroports français, c’est-à-dire dans le ventre mou de ces aéroports de province, a et aura une vocation avant tout régionale tant aux niveaux français qu’européen. Les compagnies aériennes régionales ont remis le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen à l’équipement pour Nantes-Atlantique.

Le réseau de lignes aériennes est dicté par la demande. Ce sont les compagnies aériennes qui nous l’indiquent et décident de venir se poser à Nantes, à la seule condition que cette clientèle passagers soit au rendez-vous. Les capitales économiques à desservir sont limitées par cette demande et seule l’offre des vols vacances fluctue en fonction des choix économiques rentables et rémunérateurs pour les opérateurs de l’aérien. Un aéroport ne dicte pas l’offre, c’est le marché qui l’oriente, offre construite à partir de situations structurelles ou conjoncturelles.

Les compagnies aériennes anticipent la réduction du trafic

Ce sont l’Observatoire des politiques et stratégies des transports en Europe ainsi que le Comité national des transports qui nous chiffrent cet état. Ainsi que les éventuelles perspectives de croissance reprises par les services de notre Aviation civile, ici en France ! Un aéroport répond toujours à un besoin mais ne génère pas ce besoin.

Quid alors de cette fameuse croissance pour Notre-Dame-des-Landes à 9 millions de passagers en 2065 et quelles perspectives à moyen ou long terme ?

L’ensemble des experts indiquent qu’il y aura croissance du transport aérien, mais résolument limitée à la Chine, à l’Inde et au Moyen Orient, régions formidablement émergentes. Peu ou pas sur le continent nord-américain et encore moins en Europe. En cause : la relation directe entre économie du transport aérien et PIB de nos Etats/régions (diagnostic repris par la DGAC). L’Association internationale du transport aérien (IATA) annonce que sans croissance durable et supérieure à 2%, la ressource financière pourrait être exsangue. Les coûts carburant, impactés par le prix du pétrole, et les quotas de CO2 pour l’aérien intégrés aux accords de Kyoto, feront du dynamisme économique et industriel un eldorado ou un... fiasco. A l’heure actuelle, toutes les compagnies aériennes mettent en place des plans d’adaptation avec réduction de leurs effectifs et leurs moyens matériels, en les minorant par exemple pour Air France (-12%), pour Lufthansa (-17%), Air Portugal (-20%), British Airways et Ibéride (-25%), Alitatlia (-28%), Scandinavian (-44%), Ryanair immobilisant plus d’un quart de ses avions au sol...

Enfin, ces mêmes compagnies, traditionnelles ou émergentes, se rassemblent, créent des synergies en fusionnant et se centralisent sur des plateformes uniques, dans toutes les capitales européennes et au delà.

Aucune garantie sur l’emploi

Dès lors, la mise en perspective de projet d’Aéroport du Grand-ouest, avec une nouvelle plateforme dotée de deux pistes, qui plus est non parallèles, étonne. Pourquoi deux pistes ? Pourquoi la plus grande des deux, avec ses 2900m de long par 45m de large – limitatifs au regard des dimensions et des performances pures des avions gros porteurs – n’est-elle pas plus grande que celle existant déjà à Nantes Atlantique ? Et pourquoi ces pistes ne sont-elles pas dotées de taxiways parallèles, alors qu’aucun autre aéroport de cette catégorie n’a été créé en Europe avec une telle configuration depuis... Orly en 1973 ?

Ces premières questions révèlent une méconnaissance significative du fonctionnement d’un aéroport ! Force est de constater qu’une seule piste astucieusement dotée de sorties rapides et d’une bande de roulement parallèle suffirait à absorber les flux espérés. La preuve n’est plus à faire qu’une aérogare correctement dimensionnée et optimisée peut traiter des dizaines de millions de passagers. Le nombre de postes de stationnement avions à Notre-Dame-des-Landes est revu à la baisse par rapport à l’existant à Nantes-Atlantique. Les servitudes liées aux débarquements/embarquements des passagers se paupérisent, les contraintes des roulages des aéronefs vont s’imposer malgré la spécialisation des pistes annoncées...

De plus, il n’y a aucune garantie sur l’emploi puisque, selon la règle observée (en tout cas si l’on se conforme aux usages), cet aéroport drainera en moyenne tout au plus 700 emplois directs par million de passagers, classique en France comme en Europe pour un aéroport de province.

Des aéroports sous-utilisés

Enfin, nombre d’aéroports aux santés financières exécrables sont sous-utilisés, compte tenu de leur dimensionnement. Je pense notamment au troisième aéroport parisien de Vatry, avec 52 000 passagers/an et une piste de 3850 mètres. Que dire de Clermont-Ferrand, Epinal, Metz-Nancy Lorraine, Tours, Poitiers, Bergerac,... ? La liste est malheureusement encore longue !

Si l’art de la politique est de prévoir pour gouverner, anticiper pour s’adapter, les approches intellectuelle, industrielle et pragmatique de ce projet d’aéroport devraient être de ces rendez-vous à ne pas manquer. Quelle que soit l’attractivité en cours ou à venir pour nos belles régions de l’Ouest, qui va parier sur des vols transcontinentaux entre Los-Angeles, Singapour, Sydney ou Dubaï vers Notre-Dame-des-Landes ? Que va devenir le bassin industriel existant au Sud-Loire, avec l’unité de production d’Airbus, si l’aéroport de Nantes-Atlantique, comme le prévoit la Déclaration d’utilité publique, est transféré vers le Nord-Loire ? Et si Nantes-Atlantique n’était plus déplacé ? Quelle place manque-t-il aujourd’hui à Nantes pour rester en connexion parfaite avec l’Europe immédiate ou le monde tout proche ?

Un gaspillage de ressources financières et foncières colossales

Rien n’indique que nos concitoyens et notre Nation aient besoin d’une telle infrastructure. Il est urgent de mettre en place les conditions raisonnables d’un moratoire, pour revisiter les demandes et perspectives du marché potentiel, les besoins et demandes des compagnies aériennes, ainsi qu’une cohérence industrielle, a fortiori économique et sociale.

Au regard des règles liées à l’aménagement du territoire, il n’a jamais été constaté qu’un aéroport allait générer une économie nouvelle. Particulièrement lorsque l’outil correspondant existe déjà et reste sous-utilisé. Une efficacité améliorée et optimisée permettrait de ne pas grapiller, gaspiller de nouvelles ressources financières et foncières colossales, dont on sait pertinemment que nous devons jour après jour en faire l’économie.

Dans les meilleurs délais, je vais m’impliquer en me rapprochant de la Commission de dialogue mise en place à l’initiative de monsieur le Premier ministre, adossé au Collectif de pilotes de ligne doutant de la pertinence du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, pour expliquer en détail les sérieux doutes de notre profession vis-à-vis de ces choix techniques et stratégiques particulièrement discutables.

Espérant ne pas avoir été trop long tout en restant suffisamment détaillé dans ces explications, je reste, monsieur le Président, soyez-en certain, à votre entière disposition. Et je renouvelle la demande d’entretien que la coordination des opposants souhaite avoir avec vous depuis quatre mois.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l’expression de mon profond respect.

Thierry Masson, Officier Pilote de Ligne

Avec le soutien de la coordination des opposants

 

Article mis en ligne par Bastamag le 7 janvier 2013

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 18:49

Alors comme le suggère cet article d'un an de Rue89 pourquoi ne pas essayer de vivre sans téléphone portable.

Pourquoi ? économie d'abord, mais aussi lutte contre les effets sanitaires (certes non complètement identifiés) et surtout refus de polluer la planète avec des déchets dangereux et de puiser dans des ressources en métaux rares. M.E.

Pourquoi je me débarrasse de mon téléphone portable

rue89-planete.png

Voilà. Chose dite, chose faite. Une lettre de résiliation en recommandé à été envoyée à l’opérateur il y a dix jours. Et aujourd’hui, je range ce gadget qu’est le téléphone portable dans une boîte. Subsiste dans ma tête cette petite phrase, ce « au cas où » qui me retient d’aller le déposer dans la borne à déchets électroniques.

J’en avais parlé à beaucoup de personnes. J’avais recueilli leurs avis. Non pas que cela m’aurait fait changer celui que j’avais mis si longtemps à construire. Du « je sais pas comment tu fais » au « chapeau, c’est beau » -beaucoup plus rare-, les réactions ont été très variées.

Je me réorganise. Je dois diffuser et faire rentrer dans les habitudes ce nouveau modèle opératoire aux personnes qui vont persister à avoir l’envie, le courage, de me voir.

Chacun d’entre nous a dû se poser au moins une fois les questions « en ai-je vraiment besoin ? » et « comment faisions-nous avant ? ». On faisait bien autrement et notre innocence devant un objet dont on ne connaissait pas l’utilité ni même l’existence ne devait entamer en rien notre conception du bonheur.

Ma résolution du nouvel an

Je suis de la génération qui découvre le mobile dans la main d’un de ses parents, aux environs de 1998. Je tanne ma mère pour pouvoir embarquer avec moi au lycée son Alcatel OT Max. Un gros truc, un « tank » en jargon de la décade qui suivra. C’est un GSM dont la liste des caractéristiques d’usage est aussi longue que mon orteil de pied gauche comparé aux 100 000 applications de l’iPhone (dont le niveau d’utilité vitale est par ailleurs aussi grand que mon orteil droit).

J’ai toujours conservé le même forfait mobile, changé quelques fois de portable, sans jamais toutefois succomber aux charmes des évolutions jaillissantes des printemps promotionnels, rentrées nouveautés et fêtes-de-fin-d’année-plaisir qui suivirent, et même récupérant ces dernières années les mobiles qui traînaient au fond des tiroirs de quelques amis.

En 2010, parmi mes lectures « écologiques » (certains y voient encore et toujours de l’ésotérisme), je dévore un ouvrage du collectif Pièces et main d’œuvre, « Le Téléphone portable, gadget de destruction massive ». C’est à ce moment que j’ai envie d’arrêter. Et c’est pour la nouvelle année que je me décide enfin. Voici mes raisons.

1Pour ma vie sociale

Fixer un rendez-vous et bien l’organiser. Arriver à l’heure à ses rendez-vous, cette politesse élémentaire mais en désuétude, dont nous nous affranchissons, comme si c’était une preuve supplémentaire de notre liberté.

Profiter du moment présent, sans interférences sonores et vibratoires. Etre déconnecté, tout simplement. Cesser les bavardages grotesques de type : « Je suis dans le métro, j’arrive dans une station et demie... » Apprécier la surprise. Faire vivre la surprise.

Ecrire des lettres. Avoir le plaisir d’en recevoir. Réapprendre la patience. Ré-évaluer ce qui est important. L’entropie sociale, ça existe. C’est la désagrégation des relations humaines. Pourtant, qu’il est agréable de discuter au hasard, de créer du lien. Avez-vous déjà été interrompu dans une conversation par une sonnerie de téléphone ? Sans blague. Combien décrochent et font patienter la personne en face d’elle ?

Pour la planète

Vous allez me dire, c’est pareil pour l’informatique. Eh oui. J’utilise un ordinateur. Un portable en moins, c’est toujours ça en moins. Enfin, pas vraiment, parce que cela a été prélevé.

La microélectronique est polluante. Pour la fabrication d’une puce de 2 grammes : 1,7 kg d’énergie fossile, 1 m3 d’azote, 72 grammes de produits chimiques et 32 litres d’eau. Par rapport à une voiture, on passe d’un ratio de 2 pour 1 à 630 pour 1 (selon le livre d’Eric D. Williams « Computers and the environnment »).

Il y a cette usine en France, STMicroelectronics, dont les activités ont demandé des investissements énormes, qui consomme beaucoup de ressources : 700 000 litres d’eau par heure pour nettoyer les plaques de silicium, 40 millions de Kw/H et qui, semble-t-il, génère beaucoup de pollutions (effluents toxiques dans l’Isère dont 4,5 kilos de cuivre par jour, 9 tonnes d’oxydes d’azote et 40 tonnes de composés organiques volatiles dans l’atmosphère), un peu à l’image de la Silicon Valley et de sa nappe phréatique (une des plus polluées des États-unis).

Les conséquences dans les régions d’extraction des matières premières, notamment en République démocratique du Congo (RDC), où se trouvent les plus importants gisements mondiaux d’un minerai que l’on appelle coltan, sont immenses. Le documentaire « Blood in the mobile » peut aider à créer un lien émotionnel entre nos objets fétiches et la réalité de la situation sur le terrain.

L’ONU n’hésite pas à affirmer que ce minerai stratégique finance une guerre que l’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a surnommée « la Première Guerre mondiale africaine ».

Le cabinet d’audit AT Kearney a publié en 2009 une étude sur l’impact environnemental de la téléphonie mobile. Il estime que :

  • la consommation en énergie d’une heure de conversation téléphonique équivaut à celle d’une machine de linge à 40°C  ;
  • l’émission de CO2 des 3,5 milliards de téléphones portables en circulation dans le monde s’élève à 40 millions de tonnes, soit l’équivalent de 21,5 millions d’automobiles de petite cylindrée.

ATKearney reconnaît aussi que ce sujet n’intéresse presque aucun consommateur.

Pour ma santé

Le parc total de téléphones croît encore et atteint désormais 62 589 000 de téléphones mobiles, soit un taux de pénétration national de 97% (selon l’autorité de régulation des télécoms, l’ARCEP). Il y en avait 500 000 en 1992.

Comptez également près de 50 000 antennes relais GSM, les ondes Wi-Fi, le Wimax, le Bluetooth, les téléphones sans fil domestiques DECT. Les impacts sur la santé font l’objet de toutes les attentions, tant de la part des détracteurs que des constructeurs.

La question est : placer un objet qui émet des ondes sur sa tempe, un des endroits les plus proches du cerveau, pendant plusieurs dizaines de minutes à plusieurs heures par jour, est-il inoffensif ?

Les preuves se multiplient, quoi qu’en disent les vendeurs de rêve et de liberté ; effets génétiques sur les protéines de stress, sur la fonction immunitaire, sur la neurologie et le comportement (tiens tiens, le social), preuves sur l’origine de tumeurs de cerveau, de cancers enfantins, etc.

Pour mon porte-monnaie

Le 1er février, ma vieille Freebox me permettra d’appeler sur les portables sans surcoût. Sinon, j’avais déjà pris un forfait bloqué sur Skype.

Comme le chantait Jeanne Aubert en 1937 : « Pour éviter les frais, tout en suivant la mode, chez moi je prends le frais, le cul sur la commode. » 50 euros d’économie environ par mois multipliés par douze : je vais pouvoir partir en Tunisie une semaine tout inclus... et en avion ; -)

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 07:00
Texte de la pétition

Non-a-NDDL.jpgDepuis plusieurs semaines, des centaines de gendarmes sont mobilisés en vue d'expulser les opposants au projet d'aéroport situé à Notre-Dame des Landes (44).

Ce coup de force est inacceptable.

Alors que :

  • le dérèglement climatique est désormais incontestable,
  • le prix des carburants ne cesse d’augmenter,
  • la destruction des écosystèmes s’accélère,
  • l’artificialisation des terres agricoles se poursuit,

est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à saccager plus de 2000 hectares de terres agricoles et zones humides ?

Ce projet d'aéroport est :

  • Inutile : Alors que l'aéroport actuel de Nantes Métropole voit son trafic stagner depuis de nombreuses années, la construction d'un nouvel aéroport ne se justifie pas. Les promoteurs de ce projet inutile espèrent voir le trafic aérien doubler. Comme de mauvaise coutume, les hypothèses de trafic surévaluées servent à justifier un projet inutile.
  • Coûteux : Alors que les partenariats publics/privés se soldent systématiquement par une privatisation des bénéfices et une nationalisation des pertes, le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes va nécessiter l'engagement de l'État, à hauteur de 246 millions d'euros.
  • Climaticide : Le trafic aérien représente entre 3 et 5% des émissions globales de gaz à effet de serre. Chaque infrastructure supplémentaire crée un appel d'air, incitant les usagers à utiliser l'avion plutôt que d'autres modes de transport plus écologique. Face à la crise climatique, il n'y a pas de place pour l'ambiguïté.

À l'heure de l'indispensable transition énergétique, nous exigeons :

  • L'arrêt des expulsions,
  • l'abandon de ce projet d'aéroport.

SIGNEZ LA PETITION SUR LE SITE http://www.aeroport-nonmerci.fr/

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 07:00

Un creuset pour les mouvements citoyens

Comme au Larzac, réapprendre à dire "non "

Le MondeLa lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est une lutte pour l'avenir. Elle s'oppose à un projet d'aéroport pharaonique, conçu dans les années 1960, inutile sur le plan économique et financièrement coûteux pour l'Etat et les collectivités territoriales, alors que le déficit budgétaire est utilisé pour justifier l'austérité sociale et retarder la transition écologique.

Les dizaines de milliers de manifestants du 17 novembre dernier, accompagnés de centaines de tracteurs, s'opposent au saccage de 2 000 hectares de terres agricoles et de bocages, à l'expulsion des paysans et de tous ceux qui occupent ces terres et les maisons abandonnées.

Cette résistance exprime le refus d'une dérive face au changement climatique et à la destruction de la biodiversité. Elle rejette un modèle prédateur imposé au nom du " développement ". Cette lutte, pleinement d'aujourd'hui, en rappelle pourtant une autre, menée il y a quarante ans au Larzac.

Dans les deux cas, on retrouve la défense des terres et des paysans, l'occupation du site et la transformation des combats citoyens en laboratoires d'expérimentation sociale et de solidarités concrètes. Aujourd'hui comme hier, les opposants pratiquent toutes les variétés de résistance, toujours non-violente.

L'Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa) a ainsi démonté point par point les arguments avancés par les gouvernements successifs et souligné les carences, voire les mensonges des expertises officielles.

La créativité populaire a engendré des centaines de réunions d'information des populations, des recours juridiques, la désobéissance civile, des grèves de la faim, la montée de tracteurs vers Paris, des occupations de terres, des convergences avec d'autres luttes européennes contre divers grands projets inutiles et coûteux. La ZAD, zone d'aménagement différé, a été rebaptisée zone à défendre et investie par de nombreuses personnes qui y vivent. C'est cette zone qui fait actuellement l'objet d'expulsions d'habitants et de destruction de cultures.

Dans le sillage des paysans et des habitants de la région, comme au Larzac, des milliers d'autres citoyens se sont joints aux luttes parce qu'ils ont compris que les revendications portées sur ces terres agricoles et ce bocage allaient bien au-delà de la seule défense d'un territoire. De même que le Larzac est devenu un symbole du refus du militarisme, Notre-Dame-des-Landes traduit le rejet de l'exploitation toujours plus féroce des êtres humains et de la nature au nom de la rentabilité des capitaux.

La résistance contre le géant de la construction Vinci, choisi pour bétonner ces milliers d'hectares, devient aussi le symbole du refus du règne des entreprises multinationales et de l'industrie financière, aidées par l'Etat à s'enrichir grâce à la dépossession d'autrui.

Notre-Dame-des-Landes devient un creuset des mouvements paysans, écologistes, altermondialistes et citoyens contre cette expropriation violente et la marchandisation du monde au nom du progrès. C'est pour cela aussi qu'Attac y est présente.

L'immense manifestation du 17 novembre, pacifique et déterminée, mêlant toutes les générations et les traditions de lutte, semble bien nous dire que les citoyens réapprennent à dire non, à résister, à se dire qu'ensemble ils pourraient gagner contre le mensonge politique et l'acharnement administratif. Ils recommencent à croire qu'il n'y a pas de fatalité et que l'on peut réussir à écarter ce projet absurde et délétère.

Plus le gouvernement se raidit, plus les interventions des forces de l'ordre se multiplient (estimées à plus d'un million d'euros depuis octobre), et plus le mouvement s'amplifie et s'unit.

Dans quinze jours, la centaine de comités de soutien qui se sont constitués en France se retrouveront pour construire la suite. Comme pour le Larzac, des centaines de milliers de personnes sont attendues à un grand rassemblement sur place cet été.

En ce moment même à Doha, les négociations onusiennes sur le climat s'enlisent et risquent une fois encore de n'aboutir à aucun accord contraignant sur les gaz à effet de serre, condamnant la planète à une augmentation importante de sa température et à des conséquences désastreuses pour l'ensemble des populations.

Le président de la République, François Hollande, souhaite une France " exemplaire en matière de transition écologique " et accueillir la conférence de l'ONU sur le climat de 2015. Cette exemplarité est incompatible avec l'expansion du trafic aérien et le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

En arrivant au pouvoir en 1981, François Mitterrand a mis fin au projet d'extension de la zone militaire du Larzac. En luttant par la force pour un " grand projet inutile et imposé " et pour la victoire de Vinci, ce gouvernement se trompe de combat et d'alliances et aiguise la colère et la détermination de ceux qui pourraient le soutenir.

François Hollande s'honorerait, et le Parti socialiste avec lui, en mettant fin au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, fût-il depuis de longues années le projet phare de son premier ministre.

Susan George,  Présidente d'honneur d'Attac & Aurélie Trouvé,  Coprésidente d'Attac

S.George A.Trouvé

Ce texte paru dans le quotidien Le Monde du 7 décembre 2012 est également cosigné par Geneviève Azam, du conseil scientifique d'Attac, et Geneviève Coiffard-Grosdoy, militante d'Attac et de l'Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ACIPA)

 

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 10:15

LiberationNotre-Dame-des-Landes : ouvrir un débat public

 

            Dans la manifestation calme et déterminée du 17 novembre à Notre-Dame-des-Landes, une inscription sur un panneau noir de fortune exprimait une tristesse et une inquiétude : « Notre-Dame-des-Landes, la démission des clercs ».

            Ainsi interpellés, nous voulons par cette déclaration affirmer notre solidarité de « clercs » et notre présence aux côtés de ceux qui opposent une résistance à cet aéroport désormais considéré comme insensé par une part grandissante de la population et par des experts qui ont du mal à cacher leurs doutes.

            Le déchaînement de la violence contre les personnes et le saccage des terres et des constructions ne sont pas la réponse du droit : ils sont la réponse d’une force aveugle face à des occupants non violents et désarmés.

            Nous demandons au gouvernement d’écouter ces autres «mondes», ceux des paysans, des occupants de la zone, des milliers de manifestants, qui ne s’expriment pas au nom de leurs intérêts privés mais au nom d’une conscience nouvelle, d’une responsabilité partagée face à la crise énergétique, à la crise climatique, à la crise alimentaire, à la crise sociale et financière.

            La résistance à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas un « kyste », elle est le symbole d’une crise de civilisation, d’un basculement possible des consciences sur lequel il est nécessaire de s’appuyer plutôt que de le combattre pour avoir quelque chance de mener à bien et de manière démocratique les transitions qui s’imposent. Si le projet de cet aéroport a été conçu en 1967 dans un monde qui n’est plus, si les forces déployées pour le défendre rappellent quelques tristes moments de notre histoire passée, les alternatives proposées par les occupants dessinent des chemins pour un avenir partagé. Le gel des terres pendant quarante ans a conservé un patrimoine commun, ailleurs détruit, qu’il serait criminel de livrer aux appétits privés.

            Nous pensons pour notre part que ce projet doit être abandonné, et nous demandons au gouvernement d’accepter un véritable débat public, qui ne soit pas du semblant, afin de faire de cette zone et de ce problème un laboratoire de tous les débats qu’il va nous falloir mener au plus vite sur toutes les transitions industrielles, énergétiques et agricoles urgentes qui nous attendent.

 

Premiers signataires

Sylvie Agard

Monique Allard, professeur

Geneviève Azam, économiste Université Toulouse II

Adda Bekkouche, juriste

Nicolas Beniès, économiste

Jacques Berthelot, agronome

Claudine Blasco, ingénieure en chef de l'aviation civile

Martine Boudet

Omar Brixi, enseignant et consultant en santé publique

Alain Caillé, professeur émérite de sociologie, université Paris Ouest-Nanterre-la-Défense

Claude Calame, historien, directeur d'études à l’EHESS

Michel Capron

Bernard Cassen, professeur émérite de l'Université Paris VIII

Christian Celdran, administrateur civil honoraire

Denis Clerc, fondateur d’Alternatives économiques

Pierre Concialdi, économiste

Antonella Corsani, économiste

Jacques Cossart, économiste

Pierre Cours-Salies, professeur à l’université Paris VIII

Thomas Coutrot, économiste 

Marc Dufumier, agronome, AgroParisTech

Jean-Pierre Dupuy, professeur, Université de Stanford et professeur émérite à l’École polytechnique

Marie Duru-Bellat, sociologue, Sciences Politiques, Paris

Cédric Durand, économiste à l’université Paris XIII

Mireille Fanon Mendès-France, experte à l’ONU

Fabrice Flipo, maître de conférences en philosophie, Telecom & Management SudParis

Jean Gadrey, professeur émérite à l’Université de Lille I

Laurent Garrouste, inspecteur du travail

Susan George, écrivain ;

Jérôme Gleizes, enseignant à l’Université Paris XIII

Roland Gori, professeur de psychologie et de psychopathologie cliniques

Nicolas Haeringer, membre du comité de rédaction de la revue Mouvements

Jean-Marie Harribey, économiste à l’Université Bordeaux IV

Gérard Gourguechon, syndicaliste

Marc Humbert, professeur de sciences économiques à l’université de Rennes ;

Michel Husson, économiste

Hugues Jallon, éditeur, écrivain

Florence Jany-Catrice, professeur de sciences économiques à l’université Lille I

Esther Jeffers, économiste à l’Université Paris XIII

Raoul-Marc Jennar, essayiste

Samy Johsua, Professeur émérite de l'Université d'Aix-Marseille

Pierre Khalfa, membre du CESE

Cécile Kovacshazy 

Dany Lang, maître de conférences en économie

Christian Laval, professeur de sociologie à l’université Paris Ouest-Nanterre-la-Défense

Jacques Lerichomme, conseiller régional PACA

Marc Mangenot, économiste

Sophia Mappa, historienne et sociologue, chercheuse à l’Université Paris Est-Créteil, consultante internationale

Christiane Marty, ingénieure

Gustave Massiah, économiste

Antoine Math, chercheur à l’IRES

Caroline Mécary, avocate

Dominique Méda, professeur de sociologie à l’université Paris IX-Dauphine

Georges Menahen, économiste-sociologue

Philippe Mühlstein, ingénieur et syndicaliste

Frédéric Neyrat, sociologue à l’Université de Limoges

Florence Palpacuer, professeur à l’université de Montpellier

Alfredo Pena-Vega, directeur scientifique de l’Institut international de recherche, politique de civilisation (IIRPC), chercheur associé au Centre Edgar Morin ;

Dominique Plihon, professeur à l’Université Paris XIII

Daniel Rome, militant altermondialiste

Juan Roy de Menditte, philosophe

Valérie de Saint-Do, journaliste, Paris

Jean-Claude Salomon, médecin retraité

Catherine Samary, universitaire

Henri Sterdyniak, économiste à Sciences-Po Paris

Roger Sue, professeur de sociologie à l’université Paris V-Sorbonne

Jacques Testart, directeur de recherche honoraire à l’INSERM.

Jean Tosti, professeur

Éric Toussaint, président du CADTM Belgique

Jean-Luc Vessy, directeur des Éditions du Bord de l’eau

Jérôme Vidal, coordinateur éditorial de La Revue des livres

Jacques Woda, ingénieur retraité

 

Prise de position parue dans le quotidien Libération du 5 novembre 2012.

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 09:52

Pour une transition écologique radicale, juste et démocratique

AttacRédaction : Maxime Combes (coord.), Geneviève Azam, Jacqueline Balvet. Jeanne Planche, membres de la commission écologie&société d'Attac France.

Après Durban (Afrique du Sud) en 2011, l'Organisation des Nations unies tient une nouvelle Conférence des Parties de la Convention Cadre sur les Changements climatiques à Doha, Qatar, du 26 novembre au 7 décembre 2012 (COP-18). Organisée par l'Etat aux taux d'émissions de gaz à effet de serre les plus élevés de la planète, cette conférence sur le climat sera une première pour le gouvernement de François Hollande, avec la participation attendue des ministres Delphine Batho, Laurent Fabius et Pascal Canfin.

Ce document vise à interpeller publiquement le gouvernement français sur la cohérence des politiques menées en France, en Europe et à l'échelle internationale face aux défis du réchauffement climatique global et en regard des objectifs d'une transition écologique radicale, juste et démocratique.

Résumé

François Hollande avait annoncé lors de la Conférence environnementale vouloir être exemplaire en matière de lutte contre le réchauffement climatique et a proposé que la France accueille la Conférence de l'ONU sur le climat de 2015. La Conférence de Doha (Qatar, 26 nov-7 déc) vient de s'ouvrir, mais les actes sont très éloignés des discours. Alors que l'Agence Internationale de l'Energie a déclaré dans son dernier rapport qu'il ne fallait pas consommer plus d'un tiers des réserves prouvées d'énergies fossiles d'ici à 2050 pour avoir une chance sur deux de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement global à la fin du siècle, le gouvernement français semble loin d’avoir pris la mesure des transformations nécessaires. Malgré de nombreuses déclarations, Fançois Hollande et son gouvernement n'ont toujours pas définitivement écarté la possibilité d'exploration et d'exploitation des gaz et pétrole de schiste.  Ils s'entêtent à construire un nouvel aéroport international inutile et nocif, ils poursuivent les projets de lignes à grande vitesse, ils entendent développer la filière nucléaire, autant de verrous pour entamer une véritable transition énergétique.

La France et l'Union européenne ne peuvent plus être considérés comme de bons élèves en matière climatique alors que leurs résultats et leurs engagements sont plus qu'insuffisants. Les négociations internationales sur les dérèglements climatiques et les multiples politiques mises en œuvre depuis près de vingt ans n'ont pas enrayé l'augmentation des émissions des gaz à effets de serre et le réchauffement climatique global. Au contraire, de nouveaux records sont battus quasiment chaque année. On ne compte plus les rapports annonçant des perspectives de réchauffement climatique au delà des 2°C. Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient et s'intensifient. Mais nos gouvernements laissent inchangées des politiques climatiques fondées sur des mécanismes de marché qui ont fait preuve de leur inefficacité.

Là où les pays de l'Union européenne devraient réduire leurs émissions de 30 à 40 % en 2020 par rapport à 1990 selon les préconisations du GIEC, la réduction des émissions européennes corrigées des émissions liées aux produits importés est d’à peine 4%. Loin d'avoir incité les industriels à réduire leurs émissions et d'avoir permis la substitution d'énergies renouvelables aux énergies fossiles, le marché carbone européen est un échec patent. Surabondants, les droits d'émission délivrés gratuitement par les pays se négocient actuellement à seulement quelques euros. Leur vente constitue bien souvent un effet d'aubaine pour une large part d'industriels fortement dotés et un effet d’opportunité pour la finance carbone. Par ailleurs, les mécanismes de flexibilité et de compensation carbone permettent à ces mêmes industriels d'éviter de réduire leurs propres émissions en finançant des projets peu convaincants au Sud.

Comme l'ont montré ses préparatifs, la conférence de Doha se situe dans la droite ligne de la séquence Copenhague-Durban qui a siphonné toute possibilité d'engagement contraignant en termes de réductions d'émissions, qui a considérablement affaibli le protocole de Kyoto sans fournir les financements additionnels attendus tout en discréditant le processus de négociations onusien. La précédente conférence, à Durban (Afrique du Sud), avait abouti en effet à un accord sans engagement, condamnant la planète à une augmentation de la température globale de plus de 4°C. Les responsabilités sont désormais diluées à travers la négociation d'un nouveau mandat pour 2015 qui ne serait applicable qu’en 2020.

Le gouvernement français est donc face à un nouveau dilemme. Accompagner cette inertie et renoncer à ses engagements ou faire siennes les alertes des scientifiques et les exigences et propositions portées par les mouvements sociaux. Dans ce dernier cas, il s'agit d'abandonner immédiatement les grands projets inutiles, de financer une politique de sobriété et d'efficacité énergétique à la hauteur des enjeux, d'accroître les ambitions de réductions d'émissions de l'UE, d'abandonner les dispositifs liés à la finance carbone pour introduire une taxation internationale sur l'énergie et un moratoire général sur toute nouvelle exploration d'énergies fossiles. Nous attendons de la France et de l’Union européenne une politique exemplaire seule capable de leur donner une légitimité pour accélérer les négociations internationales afin d'aboutir au plus vite à un accord international contraignant, juste et à la hauteur des enjeux.

Téléchargez le rapport d'Attac France ici www.france.attac.org/sites/default/files/note_attac_france_climat.pdf

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 20:25

J.Gadrey3Combien faudra-t-il de canicules mortelles, d’ouragans destructeurs, de terres devenues arides, de centaines de millions de personnes sans eau ou devant fuir des territoires dévastés, de forêts ravagées par les incendies ? Combien de montée des eaux et de disparition d’espèces, combien de conflits armés liés à ces phénomènes « naturels », combien et de quelle ampleur, avant que d’autres politiques soient mises en œuvre ? 

Presque tous les jours, des informations, qui ne font pas la « une », signalent la vraisemblance d’une catastrophe climatique sans commune mesure, en termes humains et en termes de durée (des siècles), avec « notre » crise des dettes publiques et privées, pourtant sérieuse et qui va s’amplifier, en Europe et ailleurs. Pis encore : la mal nommée « crise des dettes » est en train d’étouffer dans l’œuf les espoirs d’une forte et rapide réorientation écologique et sociale de l’économie et des modes de vie.

On dit que le catastrophisme n’est pas mobilisateur. C’est vrai, mais, dans le cas présent, il ne s’agit pas de catastrophisme (= en rajouter dans l’horreur, susciter des peurs infondées, crier « au loup » quand il n’y en a pas dans les environs). Il s’agit d’indices de plus en plus robustes et convergents, mais confinés dans l’arrière-boutique des grands médias. Dirait-on d’un vulcanologue qualifié avertissant d’une probable éruption qu’il fait du catastrophisme ?

C’est tellement grave que de grandes institutions internationales se mettent à relayer les « écolos », à leur façon et avec leurs limites. La dernière en date, c’est la Banque mondiale. On attend le jour où le FMI et l’OMC la rejoindront… Voici des extraits d’un communiqué de l’AFP du 19 novembre :

+ 4° DÈS 2060 ? LA BANQUE MONDIALE « CATASTROPHÉE », MAIS…

Inondations, sécheresse, montée des océans: la Banque mondiale met en garde contre le scénario noir d’un réchauffement du thermomètre mondial de 4°C dès 2060 et la “cascade de cataclysmes” qui frapperaient alors les pays pauvres.

“Ce monde serait tellement différent de celui dans lequel nous vivons qu’il est difficile de le décrire”, prévient le président de l’institution, Jim Yong Kim, en préambule d’un rapport publié dimanche à Washington, ajoutant que des “décennies de développement” pourraient être réduites à néant.

Selon la Banque mondiale, le niveau actuel d’émissions de CO2 rend quasiment intenable l’engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. D’après son rapport, le thermomètre mondial pourrait en réalité grimper de 4°C “au cours du siècle” et “dès 2060″ si les gouvernements mondiaux n’agissent pas d’urgence.

Cette sombre perspective “peut et doit être évitée”, assure la Banque mondiale qui souligne que la responsabilité de l’homme dans le réchauffement en cours est “sans équivoque”… Listant les dangers qui menaceraient alors la planète (inondations, sécheresses, malnutrition…), l’institution prédit une aggravation des “pénuries d’eau” en Afrique de l’Est, au Moyen-Orient ou en Asie du Sud et un “important rebond” de la mortalité infantile en Afrique sub-saharienne.

Certaines maladies véhiculées par les insectes (malaria, dengue) risquent également de trouver un nouvel essor tandis que les barrières de corail, “protections naturelles contre les inondations”, pourraient ne pas résister aux retombées acides du CO2 dans l’océan, énumère la BM. “Les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus durement touchés”, assure le président de la Banque mondiale, même si aucune région ne serait épargnée… Les sécheresses ayant frappé cet été les Etats-Unis ou l’Europe de l’Est pourraient se reproduire et l’Occident serait aussi confronté à l’afflux de populations fuyant les conséquences des bouleversements climatiques. »

… MAIS SES REMÈDES NE VONT RIEN ARRANGER

« Le rapport ne propose pas de remèdes-miracle pour relancer l’élan de la communauté internationale, qui a faibli depuis le fiasco du sommet de Copenhague en 2009 et sous l’effet de la crise économique. Mais la Banque mondiale veut surtout faire passer un message: la lutte contre le réchauffement n’est pas l’ennemie de la croissance : “Le secteur privé doit comprendre que l’adaptation au réchauffement climatique constitue une opportunité économique”, assure Jim Yong Kim, estimant que la Chine en avait déjà pris conscience et appelant d’autres pays à suivre son exemple. » Fin du communiqué de l’AFP.

Les mauvais plis reviennent vite. Ainsi, le grand objectif politique serait de convaincre gentiment « le secteur privé » qu’il doit s’engager dans une croissance verte dont il tirerait les plus grands bénéfices. Le réchauffement climatique comme « opportunité économique » ! On appréciera aussi l’exemple de la Chine comme modèle de développement soutenable et de lutte contre le réchauffement climatique. Il est vrai que ce pays n’en fait pas moins que nous sur ce plan, mais c’est bien là le problème…

On ne peut évidemment que souhaiter une réorientation radicale des modes de production et de consommation, concernant tous les secteurs d’activité, publics et privés. Il est vrai également que cette réorientation ouvrirait des perspectives de créations d’activités et d’emplois pouvant compenser certaines réductions nécessaires ailleurs. Mais confier à des multinationales, qui sont en train de mettre la nature en coupe réglée sur un mode dérégulé, le rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement, c’est un peu faire confiance à des incendiaires pour éteindre le feu qu’ils ont allumé.

Nous avons d’abord besoin de fortes mobilisations, contraignant les politiques à changer de cap et à édicter des règles elles-mêmes contraignantes, du local au global, car les limites des écosystèmes sont bel et bien des contraintes à respecter. Dans l’intérêt et pour le bien vivre du plus grand nombre, et pour éviter le scénario noir de la Banque mondiale, qui reste probable vu que, en dépit de fortes mises en garde depuis (au moins) dix ans, la concentration de gaz à effet de serre poursuit sa folle progression. En témoigne cet autre communiqué de l’AFP (extraits).

LA CONCENTRATION DE GES DANS L’ATMOSPHÈRE NE CESSE DE PROGRESSER

GENEVE- (AFP) - La teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre a atteint un nouveau pic en 2011… ce qui aura des conséquences pendant des siècles, a averti mardi l’Organisation météorologique mondiale (OMM). “Même si nous pouvions stopper du jour au lendemain toute nouvelle émission, la concentration actuelle continuera à avoir des effets pendant des siècles”…

Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal responsable de cette pollution atmosphérique. Sa concentration a augmenté l’an dernier de 2,0 ppm (parts pour million), à comparer avec une hausse de 2,3 ppm en 2010. “Ce taux d’accroissement est supérieur à la moyenne des années 1990, mais correspond à la moyenne des 10 dernières années”.

“Jusqu’à maintenant, les puits de carbone ont absorbé près de la moitié du CO2 que les activités humaines ont rejeté dans l’atmosphère, mais la situation risque de changer”… En 2011, la concentration de CO2 a atteint 390 ppm, soit 40% de plus que ce qu’elle était à l’époque préindustrielle (280 ppm).

Concernant le Protoxyde d’azote (N2O), sa concentration dans l’atmosphère a elle aussi été record en 2011, avec un niveau supérieur de 120% à celui de l’ère préindustrielle. D’ici 100 ans, l’OMM estime que l’impact du N2O sur le climat “sera de 298 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone, à émissions égales”.

Billet mis en ligne le 21 novembre 2012 sur le site Alternatives Economiques http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey

Pour en savoir plus :

Le communiqué de la Banque Mondiale : http://www.banquemondiale.org/fr/news/2012/11/18/new-report-examines-risks-of-degree-hotter-world-by-end-of-century

Le résumé du rapport en français : http://climatechange.worldbank.org/sites/default/files/Turn_Down_the_Heat_Executive_Summary_French.pdf

Le rapport complet en anglais :  http://climatechange.worldbank.org/sites/default/files/Turn_Down_the_heat_Why_a_4_degree_centrigrade_warmer_world_must_be_avoided.pdf 

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 08:31

Samedi 17 novembre

H.KEMPF-2Ca prend un temps fou, d’écrire ces reportages. Et donc, on a beau se lever dans les cinq heures, ce n’est qu’après neuf heures que je peux quitter Nantes, en embrassant affectueusement les proches qui m’ont accueilli. Route vers Héric, au nord du village de Notre Dame des Landes. Mais au rond-point de la sortie de l’autoroute Nantes-Rennes, ça commence à ralentir. Après Héric, cela roule à nouveau, et puis ralentit sérieusement à deux trois kilomètres de Notre Dame des Landes : les voitures se pressent pour venir à la manifestation. (...) lire la suite

Lire aussi le dossier préparé par Reporterre sur Notre Dame des Landes

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