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  • : Site du comité local d'Attac France de Villeneuve d'Ascq (59) à destination des militants et sympathisants. Fondée en 1998, Attac promeut et mène des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, environnementale et culturelle dans l’ensemble du monde. Attac est un mouvement associatif altermondialiste et d'éducation populaire reconnu par l'Etat.
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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 10:55

Presseurop.jpgC’est inexplicable mais c’est entré dans nos mœurs : voilà des années que l’on dépouille la collectivité et que l’on ruine la démocratie, dénonce Ingo Schulze. L’écrivain allemand livre ses pistes pour renouer avec le bon sens. Extraits.

Cela faisait quelque chose comme trois ans que je n’avais plus écrit d’article, pour la simple raison que je ne savais plus quoi écrire. Tout saute aux yeux : le délitement de la démocratie, la polarisation économique et sociale croissante entre pauvres et nantis, la ruine de l’Etat social, la privatisation et, partant, la marchandisation de tous les domaines de la vie, et ainsi de suite.

Quand, jour après jour, on nous sert le non-sens comme une chose naturelle, il est normal que l’on finisse, tôt ou tard, par se sentir soi-même malade et déviant. Voici, résumées ici, quelques considérations qui me paraissent importantes :

1. Parler d’atteinte à la démocratie est un euphémisme. Une situation dans laquelle la minorité d’une minorité est habilitée, en toute légalité, à porter gravement préjudice à l’intérêt général au nom de l’enrichissement personnel, est post-démocratique. Le coupable n’est autre que la collectivité elle-même, incapable d’élire des représentants aptes à défendre ses intérêts.

2. On nous serine tous les jours que les gouvernements doivent "regagner la confiance des marchés". Par "marchés", on entend principalement les bourses et les marchés financiers, autrement dit ces acteurs de la finance qui spéculent pour le compte d’autrui ou pour leur intérêt propre, dans le but de dégager un maximum de profit. Ceux-là mêmes qui ont dépossédé la collectivité de montants faramineux. Et les représentants suprêmes du peuple devraient se battre pour regagner leur confiance ?

3. Nous nous indignons à juste titre de la conception de Vladimir Poutine d’une démocratie "dirigée". Mais pourquoi Angela Merkel n’a-t-elle pas été poussée à la démission à l’époque où elle parlait de "démocratie conforme aux marchés" ?

4. A la faveur de l’effondrement du bloc de l’Est, certaines idéologies se sont muées en hégémonies, et leur emprise a été telle qu’elle en a semblé naturelle. Considérée comme un phénomène en tous points positif, la privatisation en apporte un exemple. Tout ce qui demeurait entre les mains de la collectivité était jugé inefficace et contraire aux intérêts du client. Ainsi, l’on a vu émerger un climat ambiant qui devait conduire, tôt ou tard, à déposséder la collectivité de son pouvoir.

5. Autre idéologie à avoir connu un succès retentissant : la croissance. "Sans croissance, il n’y a rien", a décrété un jour la chancelière, il y a des années de cela. On ne peut parler de la crise de l’euro sans citer ces deux idéologies.

6. La langue dont usent les responsables politiques censés nous représenter n’est plus du tout en phase avec la réalité (j’ai déjà vécu une situation similaire en RDA). C’est la langue des certitudes, qui n’est plus mise à l’épreuve de la vie réelle. La politique n’est plus rien d’autre aujourd’hui qu’un véhicule, un soufflet dont la raison d’être est d’attiser la croissance. Le citoyen est réduit à son rôle de consommateur. Or, la croissance en soi ne signifie rien. L’idéal de la société serait le play-boy qui consommerait un maximum de choses en un minimum de temps. Une guerre déclencherait un joli sursaut de croissance.

7. Les questions simples : "A qui cela sert-il ?", "A qui cela profite-t-il ?" sont aujourd’hui jugées déplacées. Ne sommes-nous pas tous dans le même bateau ? Quiconque doute est un apôtre de la lutte des classes. La polarisation sociale et économique de la société est le fruit d’un concert d’incantations selon lesquelles nous aurions tous les mêmes intérêts. Il n’est que de traverser Berlin.

Dans les beaux quartiers, en règle générale, les rares bâtiments à ne pas avoir été rénovés sont les écoles, les crèches, les maisons de retraite, les piscines ou les hôpitaux. Dans les quartiers dits "à problèmes", les bâtiments publics non rénovés se voient moins. C’est aux trous dans la dentition que l’on juge le niveau de pauvreté. Aujourd’hui, on entend souvent le discours démagogique consistant à dire que nous avons tous vécu au-dessus de nos moyens, que tous, nous sommes gourmands.

8. Nos élus ont précipité et précipitent encore systématiquement la collectivité dans le mur en la privant de ses rentrées. Le taux maximum d’imposition allemand a été ramené de 53 à 42 % par le gouvernement Schröder, et l’impôt sur les sociétés a été quasiment divisé par deux entre 1997 et 2009 pour s’établir à 29,4 %. Personne ne devrait donc s’étonner d’entendre que les caisses sont vides, alors que notre produit intérieur brut augmente d’année en année.

9. Je vais vous raconter une histoire : ce qui nous était jadis vendu comme une divergence profonde entre l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest nous est aujourd’hui présenté comme une disparité radicale entre les pays. En mars dernier, je présentais à Porto, au Portugal, la traduction de l’un de mes livres.

En un instant, une question émanant du public a fait basculer l’ambiance, jusqu’alors amicale et intéressée. Subitement, nous n’étions plus que des Allemands et des Portugais assis face-à-face en chiens de faïence. La question était déplaisante – n’avions-nous pas l’impression, c’est-à-dire n’avais-je pas l’impression, moi, l’Allemand, de faire avec l’euro ce que nous n’avions pas réussi à faire jadis avec nos panzers ?

Dans le public, personne n’a rien trouvé à y redire. Et j’ai réagi instinctivement, comme attendu, c’est-à-dire en tant qu’Allemand : vexé, je répondais que nul n’était obligé d’acheter une Mercedes, et que les Portugais devaient s’estimer heureux d’obtenir des crédits à des tarifs plus compétitifs que dans le privé. En prononçant ces paroles, j’entendais la voix des médias allemands.

Pendant le brouhaha qui a suivi mes propos, je suis finalement revenu à la raison. Et puisque j’avais le micro à la main, j’ai bredouillé dans mon anglais approximatif que j’avais réagi de manière aussi imbécile qu’eux, et que nous tombions tous dans le même panneau en prenant instinctivement parti pour nos couleurs nationales, comme au football.

Comme si le problème venait des Allemands et des Portugais, et non des disparités entre pauvres et nantis, et donc de ceux qui, au Portugal comme en Allemagne, sont à l’origine de cette situation et en tirent profit.

10. Nous serions en démocratie si la politique, par le jeu des impôts, du droit et des contrôles, intervenait sur la structure économique existante et contraignait les acteurs des marchés à suivre une certaine voie compatible avec les intérêts de la collectivité. Les questions qu’il convient de poser sont simples : A qui cela sert-il ? A qui cela profite-t-il ? Est-ce bon pour la collectivité ? Ce qui revient au bout du compte à se poser la question suivante : De quelle société voulons-nous ? Voilà ce que serait pour moi la démocratie.

Ingo SchulzeC’est ici que je m’arrête. Je pourrais vous parler du reste, de ce professeur qui confessait renouer avec la vision du monde qu’il avait à 15 ans, d’une étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich, qui a étudié l’interpénétration des entreprises pour arriver au chiffre de 147 – 147 groupes qui se partagent le monde, et dont les 50 plus puissants sont des banques et des assureurs, je vous dirais bien aussi qu’il convient de renouer avec le bon sens et de trouver des personnes qui partagent le même point de vue que vous, parce qu’on ne peut pas être seul à parler une langue. Et je vous dirais que j’ai retrouvé l’envie d’ouvrir mon clapet.

Traduction Caroline Lee sur http://www.presseurop.eu

Titre original : Thesen gegen die Ausplünderung der Gesellschaft "Kapitalismus braucht keine Demokratie" Süd Deutsche Zeitung 12-01-2012

Né en 1962 à Dresde, Ingo Schulze est l’une des stars de la littérature allemande. Auteur de plusieurs romans dont, en 2008 le best seller "Simple Storys" ("Histoires sans gravité", éd. Fayard).

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 14:54

Le point de vue de Paul Jorion à propos de la crise de l'Euro, de la menace de faillite de la Grêce et de la responsabilité des enseignants, chercheurs, et autres experts  en économie.

 

  P.JorionPaul Jorion, né le 22 juillet 1946 à Bruxelles, est un chercheur en sciences sociales, de nationalité belge, ayant fait usage des mathématiques dans de nombreux champs disciplinaires : anthropologie, sciences cognitives, et économie. Il est l'un des rares commentateurs économiques à avoir anticipé la crise des subprimes américains de 2007 et le risque de récession mondiale qui en a résulté, dans son ouvrage Vers la crise du capitalisme américain.

Il a enseigné dans les universités de Bruxelles, Cambridge, Université Paris-VIII et l'Université de Californie à Irvine. Il a également été fonctionnaire des Nations-unies (FAO), participant à des projets de développement en Afrique.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont :

- Vers la crise du capitalisme américain ?, La Découverte, Paris, 2007.

- L'implosion : la finance contre l'économie : ce qu’annonce et révèle la "crise des subprimes", Fayard, Paris, 2008.

- La crise : des subprimes au séisme financier planétaire, Paris, Fayard, 2008.

- L'argent, mode d’emploi, Paris, Fayard, 2009.

- Le capitalisme à l'agonie, Paris, Fayard, 2011.

 

Le blog de Paul Jorion http://www.pauljorion.com/blog/

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 18:34

L'ancien premier ministre de Malaisie, Mohamad Mahatir témoigne ici des solutions adoptées sous son implusion par son pays ... un exemple à méditer. Texte publié dans le Le Monde du 18 janvier 2012.

M.Mahathir.jpg

L'Occident doit imiter l'Asie

Le Monde

Sortir de la crise et de l'eurocentrisme

Selon un dicton malaisien : " Lorsqu'on perd son chemin, il faut revenir en arrière et repartir de zéro. " J'ai l'impression que tout le monde s'est égaré en essayant de trouver une solution à la crise financière, et l'Occident en particulier a besoin de repenser certains fondamentaux. Le monde reste eurocentré : la façon dont l'Europe gère la crise financière a une résonance globale.

J'ai cependant des doutes sérieux quant à l'" infaillibilité " des Européens. Je n'aime pas leur politique du deux poids deux mesures. Plusieurs siècles d'hégémonie les ont convaincus que l'Europe sait ce qui est bon pour tout le monde : les valeurs européennes sont considérées par eux comme universelles ; les valeurs asiatiques, elles, seraient " non pertinentes ". Cela explique les solutions simplistes que les dirigeants des pays d'Asie du Sud-Est se sont vu proposer lorsque les cambistes les ont appauvris. On a conseillé à la Malaisie d'augmenter ses taux d'intérêt, de maintenir un budget excédentaire, de laisser les banques et les entreprises en difficulté faire faillite, etc.

C'était la solution à tout. Pourtant, lorsque les Etats-Unis et l'Europe se sont heurtés à leur propre crise financière, ils ont adopté toutes les mesures qu'ils avaient déconseillées à la Malaisie comme à l'Asie du Sud-Est. Ce qui a marché en Asie ne fonctionnera pas en Occident.

Pendant près de deux siècles, le " grand récit " du capitalisme était clair et univoque en Europe. Les produits manufacturés européens ont saturé les marchés mondiaux, l'Europe a dominé le commerce mondial et les Européens ont joui des plus forts niveaux de vie au monde. Cette croissance aurait pu se prolonger, si le Japon d'après-guerre n'avait commencé à conquérir des parts de marché grâce à des produits à bas coûts et de bonne qualité, très vite suivi par Taïwan, la Corée du Sud puis la Chine.

Dans l'incapacité de faire face à la nouvelle concurrence, les Européens, mais surtout les Américains, ont fait le choix de la financiarisation de l'économie. Ils ont inventé des produits financiers inédits comme les ventes à découvert d'actions et de monnaies de change, les crédits à risque, la titrisation, les investissements à effet de levier au travers de fonds spéculatifs, et une multitude d'autres produits leur permettant de continuer à croître et à prospérer. Mais la finance de marché ne génère aucune croissance réelle et crée peu d'emplois. Devenus trop gourmands, les spéculateurs ont abusé du système en manipulant le marché afin de générer des profits de plus en plus importants.

En 2008, la bulle a éclaté et les banques, les compagnies d'assurances, les fonds d'investissement et même certains pays firent faillite. S'il n'avait pas été la devise de référence pour les transactions internationales, le dollar se serait effondré.

Comme les pays de l'Asie du Sud-Est il y a quelques années, ceux d'Europe et d'Amérique sont appauvris. Parce qu'ils refusent cet état de fait, les Européens et les Américains rejettent les mesures d'austérité, ils manifestent et organisent des grèves, ce qui ne fait qu'empirer les choses.

Les pays asiatiques ont un autre comportement. Quand ils sont devenus pauvres à la suite de la dévaluation de leur monnaie, ils se sont mis à vivre selon leurs moyens. Certains ont fait appel aux institutions financières internationales mais la Malaisie a fixé le taux de change et fait en sorte que les négociants en devises ne puissent toucher au ringgit - monnaie malaisienne - . Les observateurs ont prédit la fin de notre économie et de notre accès au crédit. Bien au contraire, la Malaisie a été la plus rapide à se relever de la crise.

Dans les autres pays d'Asie du Sud-Est, les populations ont donné leur argent et leurs bijoux pour que les gouvernements réduisent l'endettement public. Les salariés ont travaillé davantage et accepté des niveaux de vie inférieurs. Pour mettre fin à la crise financière, les Européens doivent admettre qu'ils sont désormais pauvres.

Puis ils doivent se remettre à faire ce qu'ils faisaient auparavant : produire des biens et vendre des services. Salaires, bonus et autres incitations doivent être diminués afin de devenir compétitifs. Le marché financier doit être encadré et contrôlé par l'Etat. De nombreux produits financiers doivent être régulés, voire interdits.

Le monde a besoin d'un nouveau Bretton Woods reposant sur une juste représentation des pays pauvres et d'un étalon or servant de référence à une monnaie de change internationale. Le système financier doit être standardisé afin de venir en soutien de l'économie réelle. Les jours de l'eurocentrisme sont comptés.

Traduit de l'anglais par Florent Joly

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 18:41

Le Monde

 

Article publié dans Le Monde par Geneviève Azam, Etienne Balibar, Thomas Coutrot, Dominique Méda, Yves Sintomer

Il y a deux manières de raconter ce qui se passe en Europe. Selon le storytelling dominant, nous avons trop dépensé. Experts et éditorialistes devisent sur la France qui, comme les autres pays dépensiers, "vit depuis plus de trente ans à crédit". L'enjeu pour la gauche serait seulement de "donner du sens à la rigueur" en attendant de "relancer la croissance".
Ce scénario semble aussi évident que l'air que nous respirons. Il est pourtant contraire aux principaux chiffres officiels, et une narration alternative apparaît mieux fondée. Ainsi selon le rapport sur "La dépense publique et son évolution", publié par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est passée de 52,8 % dans les années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000.
Si les déficits et la dette ont flambé, ce n'est pas du fait d'une envolée des dépenses, mais à cause d'une réduction des recettes. Le manque à gagner annuel dû aux exonérations et baisses d'impôts consenties dans les années 2000 est chiffré par Gilles Carrez, député UMP et rapporteur du budget, à plus de 100 milliards d'euros. Et la crise financière a provoqué une chute brutale des recettes publiques déjà érodées par cette contre-révolution fiscale. Cette dette est celle de la finance et du néolibéralisme, pas des assurés sociaux ni des citoyens.
Deux narrations aussi contradictoires de l'histoire de la dette publique déterminent deux réponses antagoniques. Selon l'histoire officielle, une cure sévère d'amaigrissement budgétaire s'impose, sans débat autre que sur les modalités, pour que la France restaure ses finances publiques et que ses entreprises redeviennent compétitives. Dans la narration alternative, à l'inverse, la clé de la situation réside dans une réforme fiscale redistributive, couplée à une cure amaigrissante et une mise sous tutelle... du secteur financier.
En outre, la réforme fiscale, qui permet de réduire le déficit courant, n'épongera pas la dette : les intérêts versés en 2011 aux rentiers - ceux-là mêmes qui ont bénéficié des baisses d'impôts - se montent à 50 milliards d'euros, avant même la prochaine perte du triple A et de probables hausses des taux exigées par les marchés.
Pour alléger ce fardeau, préserver les services publics et la protection sociale, et enclencher une transition écologique, le débat démocratique devra déterminer si une part de cette dette est illégitime, c'est-à-dire contractée au nom d'arguments infondés et au bénéfice d'intérêts particuliers et, le cas échéant, décider un défaut sur cette partie de la dette. Les Etats devront à l'avenir se financer ailleurs qu'auprès des seuls marchés financiers, comme ils le faisaient jusqu'au début des années 1980 : faute de quoi ils ne pourront plus prétendre à aucune souveraineté.
Ils devront également prendre acte que cette crise est aussi celle d'un modèle de croissance insoutenable, et réorienter les investissements publics vers des programmes écologiquement plus sobres et plus riches en emplois, au lieu de grands projets productivistes, coûteux et obsolètes.
Mais si la narration critique a pour elle la vraisemblance du diagnostic, elle se heurte aux "évidences" martelées, et la nécessaire radicalité des réponses qu'elle appelle peut inquiéter. C'est pourquoi un appel pour un "audit citoyen de la dette publique" a été lancé mi-octobre 2011 par des personnalités et nombre d'organisations syndicales, associatives et politiques, rejoints depuis par plus de 50 000 citoyens (Audit-citoyen.org).
Des collectifs locaux se créent dans de nombreuses localités pour proposer aux citoyens de s'emparer de ce débat. Ces initiatives n'ont pas encore intéressé les médias, mais veulent susciter dans les profondeurs de la société un débat de la même intensité que celui qui a précédé le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005.
Car les questions alors débattues se posent avec une tout autre acuité, à l'heure où le tsunami de l'austérité arrive d'Europe méridionale. Les réformes institutionnelles adoptées depuis un an, et parachevées par le "traité intergouvernemental à Vingt-Six" décidé au sommet européen de décembre, ne font que radicaliser une logique de répression budgétaire et de soumission aux marchés financiers, dont la crise manifeste pourtant l'échec patent. Alors que le navire de Maastricht s'est déchiré sur les récifs de la crise financière, les capitaines s'épuisent à coller des rustines sur les débris qui flottent.
Une idée a servi de clé de voûte à l'architecture européenne depuis Maastricht : les marchés sont plus intelligents que les gouvernements et les électeurs. Concurrence fiscale et sociale au sein d'un marché libre et non faussé ; réduction des recettes publiques pour augmenter la compétitivité ; obligation faite aux Etats, en cas de déficits, de se financer sur les marchés ; interdiction faite aux Etats de s'entraider financièrement... : la zone euro a été conçue pour éliminer les politiques économiques volontaristes et placer les Etats sous le pilotage automatique des marchés. La tentative désespérée de sauver cette architecture aux principes obsolètes ne peut qu'échouer, fût-ce avec des eurobonds (des titres communs pour mutualiser la dette des pays de la zone euro) qui resteront soumis au jugement et donc aux critères de "bonne gestion" des marchés.
L'échec programmé de ce sauvetage peut déboucher dans les années à venir sur un éclatement de l'euro et un déferlement des courants nationalistes, autoritaires et xénophobes qui travaillent les sociétés européennes. Mais le pire n'est pas certain. Les aspirations démocratiques, elles aussi, sont très vivaces en Europe, notamment dans la jeunesse, comme le montre l'essor des mouvements "indignés" dans les pays du Sud, jusqu'ici les plus touchés par la crise sociale et démocratique.
La nomination d'anciens dirigeants de Goldman Sachs comme chefs de gouvernement en Grèce et en Italie, ministre des finances en Espagne ou président de la Banque centrale européenne, ne passe pas. Pas plus que les cris d'orfraie devant l'éventualité d'un référendum, en Grèce ou ailleurs. Les citoyens ne veulent plus être "des jouets dans les mains des banques et des politiciens", comme disent les "indignés" espagnols. Ils veulent pouvoir peser sur leur avenir, faire des projets pour leurs enfants, stopper les dégradations sociales et écologiques qui les indignent.
Face à la surdité des élites, une insurrection démocratique est nécessaire en Europe comme d'ailleurs aux Etats-Unis, dans le monde arabe, en Russie... Il s'agit de refonder la démocratie dans le champ politique, par un recours intense aux mécanismes de la démocratie directe (initiatives citoyennes, référendums révocatoires...) et de la démocratie délibérative (conférences citoyennes, deuxième Chambre tirée au sort...).
Il s'agit aussi de l'élargir au champ économique, à commencer par le système bancaire, dont le sauvetage imminent par les deniers publics doit être l'occasion de le placer sous le contrôle non pas des fonctionnaires de Bercy ou de Bruxelles, mais de la société civile. L'horizon semble bouché par leur dette : dégageons-le en réinventant notre démocratie.
Attac organise, en partenariat avec Mediapart, la journée de débats "Leur dette, notre démocratie", le dimanche 15 janvier, à l'Espace Reuilly (Paris 12e).

Geneviève Azam, économiste, membre du conseil scientifique d'Attac ;
Etienne Balibar, philosophe ;
Thomas Coutrot, économiste, coprésident d'Attac ;
Dominique Méda, sociologue ;
Yves Sintomer, politologue.

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 09:03

J.-M.Harribey-2.jpgTribune parue en ligne sur le Plus du Nouvel Observateur.

Taxer les transactions financières, Jean-Marie Harribey, ancien président d'Attac, est pour depuis des années. Il ne se réjouit pas pour autant que le président français défende subitement cette mesure.

Que Nicolas Sarkozy propose aujourd'hui l'instauration de la taxe Tobin marque son incompréhension totale de la crise que nous traversons depuis quatre ans et demi, ainsi que l'impasse dans laquelle il se trouve concernant les solutions à mettre en œuvre. Que les choses soient claires : Attac est favorable depuis 13 ans à l'instauration d'une taxe sur les transactions financières. Ce n'est pas maintenant que nous allons lâcher. Mais cette mesure doit s'inscrire dans un champ plus vaste et ne pas se limiter à une annonce politicienne comme celle que Nicolas Sarkozy nous présente.  

Une initiative politicienne

Nous assistons à une volte-face sidérante du gouvernement sur la question de la taxation des transactions financières. Jamais un tel changement de position ne s'est opéré en si peu de temps. Il y a deux mois encore, la taxe Tobin était inefficace et impossible à mettre en place. Ce n'était pas franchement une nouveauté : depuis 10 ans, les gouvernements de droite mais également de gauche n'ont pas voulu de cette mesure - souvenons-nous du rapport remis à Dominique Strauss-Kahn en 1999, alors qu'il était ministre de l'Economie et des Finances, qui déglinguait complètement la taxe Tobin. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy la défend comme si de rien n'était.

Pourquoi une telle volte-face ? La raison est bien évidement politicienne, nul ne peut en douter à quatre mois de l'élection présidentielle et à cinq des législatives.

Le bilan de Nicolas Sarkozy est exécrable : il a échoué sur tout (le pouvoir d'achat, l'emploi, la régulation de la finance, la taxe carbone, etc), excepté pour faire des cadeaux aux plus riches. Il lui faut donc occuper le terrain et comme il est malin, il a choisi une mesure qui recueille un écho relativement favorable dans l'opinion publique, compte tenu de la crise. Voilà pourquoi il opère ce revirement à 180 degrés, prenant de surcroît l'initiative d'agir seul au niveau européen.

Mais il ne faut pas se leurrer. Même si François Fillon présentait en février un projet de loi sur une taxation des transactions financières, il semble qu'elle ne porterait que sur les actions et non sur toutes les transactions financières, et elle ne pourrait être mise en œuvre avant la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. C'est donc le président suivant qui en hériterait.

Taxer oui, mais pas dans n'importe quel cadre

L'idée d'une taxe Tobin fait son chemin. Depuis mars 2010, le Parlement européen a acté à trois reprises le principe d'une taxe sur les transactions financières. L'été dernier, la Commission européenne s'est elle aussi déclarée favorable à une telle mesure, à l'horizon 2014. En France, le Sénat a adopté, depuis qu'il est majoritairement à gauche, le projet d'une taxe de 0,05% visant l'ensemble des transactions à compter du 1er juillet 2012. Les choses restent néanmoins en suspens tant que l'Assemblée nationale est à droite.

Mais il faut bien comprendre qu'Attac défend la taxe Tobin dans le cadre de mesures plus vastes, qui permettraient la mise au pas et le contrôle démocratique des activités bancaires, à savoir :

-    Le contrôle de la banque centrale et la socialisation des banques.

-    La séparation entre les banques de dépôts, qui financent l'économie, et les banques d'affaires, qui servent à la spéculation.

-    La mise au ban des paradis fiscaux, notamment via l'interdiction des filiales de banques dans ces paradis

C'est toujours dans cette même veine que nous menons campagne en ce moment - aux côtés d'autres associations, de syndicats et de certains partis politiques - pour réaliser un audit citoyen sur notre dette publique. Il s'agit de déterminer quelle part de cette dette - 1600 milliards d'euros au total ! - est illégitime, c'est-à-dire due aux allégements fiscaux et aux sauvetages en catastrophe des banques et non aux dépenses publiques.

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 08:22

Alternatives EconomiquesMon billet sur la crise de la dette résumée en une page a fait l’objet d’un gros « pic » de consultation et de commentaires, avec parfois une réserve digne de Cyrano : « c’est un peu court » (j’ai supprimé « jeune homme » de la citation). C’est vrai, un quasi-tract n’est pas digne de l’éducation populaire, sauf si on le complète. D’où cette version, où j’ai à peine modifié la page 1, mais où figure une page 2 de notes pour aller un peu plus loin.  Que cela ne vous empêche pas de lire soit des livres, dont celui d’Attac (Le piège de la dette publique, mai 2011), celui de François Chesnais (Les dettes illégitimes, juin 2011) et celui du CADTM (La dette ou la vie, juin 2011), soit Alternatives économiques, soit les blogs de mes voisins sur ce site. Nul doute que cette indispensable littérature va fleurir dans les mois qui viennent.
Le pdf de la version « deux pages » qui suit peut être téléchargé ici. crisedette2pages.pdf
1. Les deux grandes causes (liées) de l’excès d’endettement public

- avoir confié aux marchés financiers (= les gros spéculateurs du monde et leurs banques privées) l’essentiel du crédit aux États endettés à des taux d’intérêt devenus usuraires (dette insoutenable). En France, Pompidou et Giscard entament ce processus dès 1973. En Europe, Maastricht (1992) et les traités ultérieurs interdisent à la BCE de prêter directement aux États. Sans les charges d’intérêt accumulées fixées par ces marchés, ou avec des taux d’intérêt très faibles, aucun État européen n’aurait de dette insupportable !

- des inégalités démesurées. L’excès de richesse des très riches alimente la spéculation sur tout. Ils peuvent rafler la mise (intérêts) des crédits aux États et gagner de l’argent quand les dettes explosent, via des produits financiers faits pour cela. Ils « jouent » un pays après l’autre, après avoir joué sur l’immobilier américain, sur les produits alimentaires mondiaux, le pétrole ou les matières premières.

Ces inégalités ont été délibérément construites par les gouvernements et le patronat néolibéraux via une fiscalité de classe (cadeaux et niches pour riches), une part croissante de la valeur ajoutée allant aux profits non réinvestis (dividendes), avec un rapport de force en leur faveur « grâce » au chômage de masse. Les très riches sont doublement gagnants : moins d’impôts, plus de profits spéculatifs sur des dettes publiques creusées en partie par ce « moins d’impôt », en partie par les charges d’intérêt des emprunts.
Ces causes sont liées : c’est la ploutocratie mondiale qui a poussé à la libéralisation de la finance, à la privatisation du crédit aux États et à une fiscalité de classe faisant exploser la grande richesse.

2. Des causes complémentaires : paradis fiscaux, culte de la croissance, concurrence entre territoires

- L’existence des « enfers fiscaux », une création des mêmes acteurs, prive les États de recettes énormes. Rien que pour l’UE, entre 1500 et 2000 milliards d’euros sont ainsi mis à l’abri de toute fiscalité.
- Le culte de la croissance et la concurrence entre territoires sont à l’origine de « grands projets nuisibles » : dépenses de prestige et militaires, certains grands équipements et infrastructures, grands stades, ports et aéroports surdimensionnés… Une partie de la dépense publique est illégitime pendant que des volets essentiels au bien vivre, des biens communs, sont sacrifiés et exigeraient beaucoup plus de moyens. Voir la note (*) .

3. Les solutions s’en déduisent, mais elles impliquent des mobilisations contre « le mur de l’argent »

3.1 À court terme (dès 2012)

1) obliger la BCE à prêter directement aux États en difficulté et annuler la partie illégitime de leurs dettes sur la base d’audits citoyens. Cela couperait les ailes aux marchés et à leurs agences. On y viendra, sauf éclatement dramatique de l’Europe. Mais en cas de refus dans l’immédiat, des solutions nationales existent, sans quitter l’UE ni l’euro. On en trouve dans le livre de J. Généreux « Nous, on peut ! » (p. 121 et suiv. et p. 99-100) et dans les propositions d’Alain Grandjean et de la FNH (passer par un organisme public national de crédit qui pourrait légalement emprunter à la BCE). Voir la note 1 pour des compléments.
2) Une réforme fiscale réduisant fortement les écarts de revenu et de patrimoine, par le bas et par le haut. Cela s’est fait dans le passé, en France comme aux Etats-Unis. On peut en attendre, sans invoquer la croissance, 100 milliards d’euros par an pour la solidarité nationale, pour revenir à une dette raisonnable et pour les investissements matériels et humains d’une transition écologique et sociale créatrice d’emplois. Voir note 2.
3) Une séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt. L’idée progresse nettement (note 3).
4) Une taxation des transactions financières en commençant par l’UE. On y vient, pas assez vite (note 4).
5) L’interdiction des produits financiers à risques systémiques ou revenant à faire des paris sur les cours de biens essentiels ou sur les pertes d’autrui. On y vient, trop lentement (note 5).

3.2 À moyen terme (2012-2014 et au-delà)

1) Socialiser les banques ou les nationaliser/démocratiser pour les mettre en dehors de tout pouvoir d’actionnaires privés. La monnaie et le crédit comme biens publics. Voir note 6.
2) Des mesures (à débattre) de contrôle des mouvements de capitaux (note 7).
3) En finir avec les paradis fiscaux en s’appuyant au départ sur la reprise en main des banques nationales et européennes (note 8).
4) Une politique de partage du travail (décent) et de création d’emplois d’utilité écologique et sociale mettant fin aux impacts sociaux délétères du chômage (propositions de P. Larrouturou, note 9).

J.GADREY

Cet article est paru dans son blog d'Alternatives Economiques, le 11 décembre 2011.

 

Notes

(*) Deux cas récents, après beaucoup d’autres : 1) la construction du nouveau ministère de la défense, évaluée à 4 milliards d’euros et dont la validité de l’attribution à l’entreprise Bouygues est contestée ; 2) la mévente de l’avion Rafale, le manque à gagner devant être remboursé à Dassault. Cela alors que des dizaines de milliers de postes sont supprimés dans la santé, l’éducation nationale et autres secteurs sociaux.

1. Une proposition « nationale » (mais avec l’idée qu’elle soit adoptée par d’autres pays) est retenue aussi bien par Jacques Généreux que par Thomas Coutrot ou plus récemment Jacques Sapir (Le Monde du 2 décembre). Elle consiste, en France par exemple, à « réquisitionner » la Banque de France pour une période temporaire afin qu’elle crédite le Trésor Public de plusieurs centaines de milliards d’euros à un taux d’intérêt très faible, par exemple 0,5 %. Avec cette création monétaire, le Trésor rachèterait en priorité les obligations détenues par les non résidents, le tout aboutissant à une forte baisse des charges d’intérêt sur la dette française. « On criera à la rupture des traités. Mais aucun moyen n’existe pour expulser un pays de la zone euro. » Il y aura certes des mesures de rétorsion envisagées, mais il y aura aussi d’autres peuples qui y verront une issue. Et cela ferait une énorme pression pour changer le statut et les missions de la BCE. Quant au risque inflationniste lié à cette « planche à euros » sous contrôle public, il est très faible dans le contexte actuel.
D’autres dispositifs nationaux sont évoqués : emprunt « forcé », comme l’a fait la Californie en 2009 et le premier gouvernement Mitterrand forçant les plus riches à acheter des obligations à deux ans (propositions de Jean-Paul Fitoussi, voir http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/?p=253 et http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/09/20/lemprunt-force-une-arme-des-etats-face-aux-marches/), taux minimum de détention d’obligations nationales par les banques françaises (J. Généreux)… Et bien entendu, des audits citoyens pouvant déboucher sur l’annulation partielle de la dette décidée unilatéralement mais « légitimement ».
Si on ajoute à cela la proposition de la FNH (a priori réservée aux grands investissements de la transition écologique et sociale), cela fait beaucoup de solutions possibles, bien que toutes exigent, à des degrés divers, un bras de fer en Europe (avec des alliés possibles) mais dont aucune ne suppose de sortir de l’euro.

2. Selon des estimations issues de rapports officiels, les niches fiscales et sociales créées depuis 2000 privent l’État de 100 à 140 milliards de recettes annuelles. Certaines sont défendables au nom de l’intérêt général (fiscalité incitative utile si l’efficacité est prouvée), mais une bonne moitié au moins est constituée de cadeaux aux riches, baptisés investisseurs, et aux entreprises, surtout les plus grandes. Ces niches légales ne comptent pas les modifications du barème de l’IR, autre facteur de perte de recettes, ni la fraude fiscale, ni la fraude aux cotisations sociales, ni l’évasion dans les paradis fiscaux.

3. Une telle séparation peut parfaitement se décider dans un cadre national, avec l’idée de faire tache d’huile.

4. Cette décision peut être limitée à l’UE, à certains pays volontaires, et peut même commencer dans un pays.

5. Le Parlement Européen a voté le 15 novembre à une écrasante majorité l’interdiction des CDS « à nu », c’est-à-dire des assurances sur les risques des autres permettant de faire des profits spéculatifs en cas de risque de défaut sans détenir d’obligations du pays concerné. On avait comparé ces CDS à des assurances contre le risque d’incendie… de ses voisins. L’impact de la décision du PE est limité, mais cela prouve au moins qu’on peut interdire la spéculation quand on le veut.

6. Ici aussi, des mesures nationales peuvent faire l’affaire si la volonté existe de créer un pôle bancaire public et coopératif chargé d’une politique sélective du crédit (taux très faibles pour les projets d’intérêt général). On rejoint certaines idées de la FNH de « financer l’avenir sans creuser la dette » » (téléchargeable).

7 et 8. On peut penser à un contrôle public et à une taxation des mouvements entre l’UE et le reste du monde et bien entendu à l’interdiction des transactions avec les paradis fiscaux, y compris ceux de l’UE.

9. Une référence est ici le livre de Pierre Larrouturou (« Pour éviter le krach ultime », 2011, chap. 8 et 9) avec notamment ses propositions en faveur de la semaine de quatre jours à la carte ou des 32 heures. Quand il y a au moins 5 millions de chômeurs (si on les compte tous), cette mesure devrait être prioritaire, à côté de la création d’emplois aidés de qualité pour des activités à grande utilité sociale et écologique. Le tout étant relayé à moyen terme par les effets positifs sur l’emploi d’une grande transition écologique et sociale, exigeant investissements matériels et humains et innovations majeures non nécessairement technologiques, par exemple en agroécologie, énergies renouvelables, rénovation et construction écologiques et sociales, finance solidaire et monnaies locales, relocalisations, transports collectifs de qualité, urbanisme durable… et démocratie revivifiée.

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 07:00

Apprenez le fonctionnement de la création monétaire par le crédit, de l'article 123 du traité de Lisbonne et des réserves fractionnaires sans lesquelles il est impossible de comprendre l'origine des dettes publiques et privées qui inondent l'économie occidentale.

Consultez aussi les différentes rubriques associées à la vidéo :
- Des questions ? Des doutes ? Consultez l'argumentaire de la vidéo.
- Quelques liens et références.
- Où la vidéo a-t-elle été vue ?
- Les différentes versions de la vidéo.

Cette vidéo a été corrigée avec l'aide d'André Jacques Holbecq (auteur de "dette publique, une affaire rentable").

 

Source : www.mrquelquesminutes.fr/#dettepublique_video

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 15:26

Le rouleau compresseur médiatique de la dette justifie aujourd’hui la mise en place de mesures injustes : d’une part, des coupes violentes dans les salaires, dans les pensions, dans la fonction publique et les services publics (hôpitaux, écoles, etc.), ainsi que des attaques sur les droits sociaux ; de l’autre, un statu quo inacceptable en termes de régulation de la finance.

Il est essentiel de donner à cette mobilisation un de terrain, et de constituer des collectifs locaux unitaires (lire la liste des organisations partenaires sur www.audit-citoyen.org) ; Afin de mutualiser nos réflexions et nos efforts dans le cadre d'une véritable campagne populaire, nous demandons aux collectifs locaux qui se mettent en place de prendre contact avec le collectif national en écrivant à local@audit-citoyen.org.

Pour les collectifs locaux, et pour tous ceux qui souhaitent participer au niveau local à la dynamique de l’audit citoyen, il existe à ce titre plusieurs modalités de mobilisation :

  • Face aux arguments massues du discours officiel, il est essentiel de faire vivre le débat citoyen, en formulant, en partageant et diffusant les analyses alternatives (dont certaines sont déjà disponibles sur www.audit-citoyen.org). Il est par ailleurs possible de proposer formations locales et interventions publiques de membres du collectif en s’adressant ici : contact@audit-citoyen.org
  • Certains prêts toxiques, négociés ces dernières années par les collectivités avec Dexia, peuvent avoir des conséquences tragiques en termes de coupes dans les services publics locaux.Les collectifs locaux peuvent prendre en charge l’organisation d’un audit local. Pour ce faire, un document a été rédigé par le groupe de travail sur les collectivités locales, il est disponible ici : livret de l’audit local. Dans cette perspective, un travail en direction des élus est possible, à l’image de cette initiative du CL d’Attac 45 :http://local.attac.org/attac45/spip.php?article700
  • Avec les lois de décentralisation, les plans d’austérité à l’échelle nationale se traduisent par des coupes dans les services publics au niveau local, via les diminutions des transferts vers les collectivités locales.A l’image de l’initiative « Uncut » en Grande-Bretagne, les citoyens et collectifs peuvent se mobiliser pour dénoncer ces coupes, et mettre en lumière les conséquences des politiques d’austérité sur les conditions de vie (plus d’info dans la rubrique « agir » sur le site www.audit-citoyen.org).

Créons ensemble une dynamique collective et populaire pour sortir du piège de la dette !

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 15:19

Thomas Coutrot co-président d'Attac France présente les objectifs de la démarche lors du Contre G20 de Nice.

S'engager dans la démarche de l'audit citoyen pour que la dette publique fasse enfin l'objet d'un vrai débat démocratique, au plan local, national et européen. Le Collectif pour un audit citoyen est composé d'organisations syndicales et associatives, et soutenu par plusieurs formations politiques.
Mobilisons nous dans nos villes, nos quartiers, nos villages, nos lieux de travail, en lançant un vaste audit citoyen de la dette publique. Créons au plan national et local des collectifs pour un audit citoyen, avec nos syndicats et associations, avec des experts indépendants, avec nos collègues, nos voisins et concitoyens. Nous allons prendre en main nos affaires, pour que revive la démocratie.

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 14:53

La dette des pays européens au 18nov.2011

A noter l'augmentation des taux d'intérêt des emprunts contractés entre le début septembre 2011 et le 18 novembre 2011...

Et devinez à qui profite le "crime" ?

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