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  • : Le site de Attac Villeneuve d'Ascq
  • : Site du comité local d'Attac France de Villeneuve d'Ascq (59) à destination des militants et sympathisants. Fondée en 1998, Attac promeut et mène des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, environnementale et culturelle dans l’ensemble du monde. Attac est un mouvement associatif altermondialiste et d'éducation populaire reconnu par l'Etat.
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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 18:06
Non à l'industrialisation de l'agriculture

Emmanuel Macron au salon de l'agriculture / Sofiproteol-Avril requin 2015 d'ATTAC

Sofiproteol-Avril c'est : des usines à 1000 truies, des maternités-usines des 23 000 porcelets et autres ...

La pieuvre de l’agro-industrie française Sofiprotéol-Avril est un géant français, méconnu, de l’agro-industrie : 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 8 300 salarié-e-s et 77 sites de production en France. Sofiprotéol-Avril est également le leader français des agrocarburants. Il détient des marques comme Lesieur, Puget et Matines, et produit aussi bien des volailles et des porcs que des cosmétiques. OGM, plantes mutées, monocultures, accaparement et concentration du foncier, chimie « verte », fermes-usines, génétique animale, méthanisation industrielle, financiarisation de l’agriculture... figurent dans ses domaines d’activité.

Le groupe est dirigé depuis 15 ans par Xavier Beulin, l’actuel président de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire qui murmure à l’oreille du ministère de l’agriculture. Ses activités agro-industrielles sont regroupées au sein du nouveau groupe Avril. Sa filiale, Sofiprotéol, est un fonds d’investissement qui détient une centaine de participations dans les semences génétiquement modifiées, la production d’agrocarburants à partir de graisses animales ou encore la fabrication de nuggets pour 3 000 Mac Donalds en Europe.

Ses « usines des 23 000 porcelets » via sa filiale Sanders, Sofiprotéol-Avril est engagé avec d’autres partenaires dans un projet de maternité porcine de 890 truies à Poiroux, dans l’arrière-littoral des Sables-d’Olonne. À terme, cette maternité-usine prévoit la naissance de 23 000 porcelets par an.

Sanders, présente dans le montage sociétaire initial, a disparu du montage final au profit de l’une de ses filiales, la SARL Kerloann, qui est également engagée avec d’autres partenaires dans le projet, contesté depuis 2010, de « l’usine des 1 000 truies » à Trébrivan dans les Côtes-d’Armor !

Le projet de Poiroux est un clone du projet de Trébrivan : 890 truies et 23 000 porcelets par an pour chacune des deux maternités, seulement 3 salariés à Trébrivan, contre 4 prévus à Poiroux, avec des techniques de production industrielles avancées qui n’ont plus grand chose à voir avec l’agriculture.

Nous allons mettre la pression sur Sofiprotéol-Avril pour que le groupe se désengage de ces« usines des 23 000 porcelets », en relayant notamment la mobilisation des associations locales contre ces deux projets, symboles d’un modèle agro-industriel désastreux et dépassé, qui a déjà conduit la Bretagne à sa perte et qui menace désormais la Vendée.

Non à l'industrialisation de l'agriculture
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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 18:40
Carte Blanche à ATTAC Roubaix - Film "La Dette" suivi d'un débat avec Jean Gadrey
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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 18:48
Stop TRAITÉ-TRANSATLANTIQUE • Réunion Publique avec Raoul-Marc JENNAR • Lundi 7 avril à 18h00 - Salle du Gymnase à Lille

Stop TRAITÉ-TRANSATLANTIQUE

Réunion Publique avec Raoul-Marc JENNAR

Lundi 7 avril à 18h00 - Salle du Gymnase à Lille

VOULEZ-VOUS ?

• que nos marchés soient envahis par des produits américains, des céréales à base d'OGM, de la viande aux hormones, des poulets traités au chlore, ...

• que nos régimes de retraite et nos régimes complémentaires (CRAM, AGIRC, ARRCO) soient mis en difficulté par des compagnies privées, sous prétexte de concurrence.

• que la concurrence nord-américaine lamine les agriculture paysanne, biologique et de proximité.

• que tous les services publics : l'éducation (écoles, collèges, lycées, universités), la santé (hôpitaux), les transports, l'énergie, l'eau soient privatisés.

• que l’État ou votre municipalité puissent être attaqués et doivent payer de lourdes amendes à une firme multinationale, en cas de décisions contraires aux intérêts de celle-ci.

• que l'on exploite les gazs de schistes par fracturation hydraulique.

VOUS NE LE CROYEZ PAS ? JUGEZ VOUS-MÊME !!!

Depuis juillet 2013, un accord de libre échange (TAFTA* ou PCTI* ou TTIP* ou GMT*) est négocié par des représentants non élus de l'Union Européenne et des États-Unis : ni le Parlement européen, ni les Parlements nationaux, encore moins les peuples européens n'ont été ni ne seront consultés. Le silence des médias est accablant. Quel total mépris de la démocratie !


Collectif régional Stop TRAITÉ-TRANSATLANTIQUE

Un collectif lié au collectif national « Stop-Tafta » s’est créé dans la métropole lilloise. Il se donne pour ambition d’informer sur ce projet par des formations et des débats publics, afin de faire jouer à nouveau « l’effet Dracula » (l’exposition à la lumière comme facteur d’évanouissement d’un monstre).

Il entend mettre sur la place publique ce traité et les dangers qu’il contient à l’occasion des élections européennes en interpellant les candidats et en leur demandant expressément leur position sur ce qui serait un recul démocratique, environnemental et social.

Un collectif de plus ? Non, car les dangers de ce traité concernent tout le monde. Chacun dans son secteur d’activité, dans son syndicat, dans son association, dans son parti, est appelé à le rejoindre car il nous faudra conjuguer nos forces pour, comme en 1998 avec l’AMI, réussir à faire capoter des négociations qui doivent aboutir début 2015. Le « créneau » des élections européennes peut s’avérer décisif pour gagner.

Contact : tafta.npdc@gmail.com

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 10:21
"POT de THÉ, POT de FER", lundi 10 février à 20h au Mélies
Attac Villeneuve d'Ascq et le cinéma le Mélies (métro Triolo) vous invitent le lundi 10 février pour vous informer sur la cause des Fralib

SÉANCE-DÉBAT "POT de THÉ, POT de FER"

en présence du réalisateur Claude Hirsch et de Travailleurs de l’usine Fralib de Gémenos

Les ouvriers de lʼusine Fralib de Gémenos, groupe Unilever, sont en lutte contre la menace de fermeture pour délocalisation. Ils parlent de leurs conditions de travail, de leur révolte contre le patron et le capitalisme, de leur lutte pour continuer à travailler, ici maintenant, collectivement, pour eux, pour leurs enfants. Ils interrogent. Ils résistent. ils s'affirment …
Claude Hirsch, ancien ouvrier et syndicaliste dans l'automobile et réalisateur, a suivi les ouvriers, caméra à la main, pendant un an et a pu filmer les moments les plus importants de la lutte. « Ce que le film montre bien, c’est la difficulté d’un collectif d’ouvriers combatifs à contrer les diktats d’une multinationale, et la richesse de leur réflexion et lutte pour continuer à travailler ensemble dans leur usine. Le film contribue au constat de là où en est une pointe avancée de la classe ouvrière en 2011″. Claude Hirsch

Depuis ce film tourné en 2011, Claude Hirsch continue à suivre la lutte des ouvriers. Il a tourné de nouvelles images pour rendre compte de la situation
actuelle des travailleurs et de l'usine : un film de 6 minutes vient d'être monté et sera également projeté en complément du film Pot de thé / pot de fer.

Le combat ne s'arrète pas là :

Pour que vive Fralib : boycott d’Unilever ! : http://http://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/articles/pour-que-vive-fralib-boycott-dunilever?id_rub=?id_mo=

Los Fralibos - l’éléphant : http://france.attac.org/actus-et-medias/les-videos/article/los-fralibos-l-elephant?id_rub=?id_mo=

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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 08:57

Pour un collectif

« Non au grand marché transatlantique »

Une proposition des comités locaux Attac de la métropole lilloise :

Venez-vous joindre à nous

Le mardi 4 février à 18h30

À la Bourse du travail, salle polyvalente, Boulevard de l'Usine à Fives

Suite à plusieurs années d'un lobbying intense des multinationales industrielles et financières européennes et états-uniennes, celles-ci ont réussi à convaincre l'Union européenne et les États-Unis d’entamer des négociations visant à étendre le libre-échange en matière de commerce et d'investissement. On peut être inquiet sur la nature de ces négociations.

Lorsque les Etats membres de l'UE confient par un mandat « non public » le soin à la Commission européenne de négocier, en leur nom, avec les États-Unis on n'est pas rassuré par l'opacité dans laquelle évolue ces négociations. Ce mandat est l'un des plus importants jamais octroyé. Il porte sur la moitié du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, sur le tiers des échanges commerciaux.

Seuls les membres du Parlement Européen faisant partie du Comité pour le Commerce International sont « informés » du contenu des négociations. En fait, ils sont destinataires de milliers de pages sans pouvoir comprendre ce qui se passe réellement. La démocratie est bafouée.

Ce projet de « Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement » relève, depuis le traité de Lisbonne, de la compétence exclusive du niveau européen. Mais, comme il contient des éléments relevant d'autres domaines que le commerce et l'investissement, il doit être ratifié par les parlements nationaux. En France, la majorité des 2/3 est requise. Cet accord touche en effet à des droits humains et sociaux, au pouvoir de réglementation national, aux normes sanitaires, environnementales, aux services publics, aux marchés publics... Il aurait des conséquences désastreuses sur l’agriculture, les OGM, les gaz de schiste, et sur ce que nous consommons tous les jours !

L'accord prévoit la mise en place d'un mécanisme dit « de règlement des différends ». Cela veut dire qu'un « arbitre » non indépendant, non démocratique, pourrait délibérer hors des juridictions publiques nationales ou communautaires. Une entreprise transnationale pourrait poursuivre un État ou une collectivité locale parce qu'elle estime que ces derniers mettent des entraves à ses profits. Entraves qui peuvent être relatives aux normes sanitaires, écologiques, sociales... Les fondements même de notre république sont atteints.

En 1998 une mobilisation citoyenne avait mis en échec l'Accord Multilatéral pour l'Investissement (AMI). En 2012 c'est l'Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) qui a été rejeté par les eurodéputés suite à une large mobilisation.

Il faut faire connaître aux citoyens ce qui se trame. Réclamons des explications au gouvernement français. Interrogeons nos élus et candidats aux futures élections notamment aux futurs députés européens qui auront à se prononcer sur cet accord (prévu en 2015). Questionnons nos députés et sénateurs qui auront vraisemblablement à en délibérer. N'oublions pas nos futurs maires et conseillers communautaires dont les services publics locaux pourraient être concernés via le mécanisme « de règlement des différends ». Levons le voile de l'opacité sous lequel s'abritent les multinationales.

Engageons nous, chacun dans notre association, syndicats, groupes... puisque nous risquons d'être la cible de cet accord. Mieux, rassemblons-nous au sein d'un collectif régional ou départemental « NON au Grand Marché Transatlantique ».

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 17:45
Faim dans le monde, on a encore du pain sur la planche !

Accords de libre-échange, Politique Agricole Commune, Loi d’Avenir Agricole sont d'actualité

Plus qu’on ne l’imagine, les politiques agricoles sont au coeur de notre quotidien et sont loin de ne concerner que les paysans. L’agriculture touche directement notre alimentation, l’environnement, les paysages et la vie dans nos campagnes.

L’agriculture, c’est aussi une source d’emploi qui permet de maintenir et développer un dynamisme économique et social en zone rurale. Elle est enfin centrale, au Nord comme au Sud, pour fournir à tous une nourriture suffisante, grâce à une production locale plutôt qu’à des importations compromettant la souveraineté alimentaire.

Mais l’agriculture peut avoir deux visages, celui de la dérégulation, de la mal-bouffe, des multinationales et des agro-managers ou celui des fermes à taille humaine, des campagnes vivantes, des paysans nombreux et des supers produits.

Faim dans le monde, on a encore du pain sur la planche !

Le 16 octobre dernier, nous célébrions la journée mondiale de l'alimentation et de la souveraineté alimentaire.
Journée importante quand près d'1 milliard de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim. Est-ce une fatalité quand on sait que l'agriculture paysanne est capable de nourrir 10 milliards de personnes? L'occasion de refaire un point sur les causes d'un des désordres globaux les plus révoltants, surtout quand les solutions sautent aux yeux...
"Rouler ou manger, un jour il faudra choisir" retrouvez notre infographie qui dévoile comment l'agro business affame le monde.


En France, cette journée a été consacrée à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Sur ce sujet les consommateurs sont autant responsables que l'industrie agro-alimentaire et contribuent pour 40% chacun, au fait que 30% de l'alimentation produite sur terre ne termine pas dans une assiette. Pour défier l'agro-industrie, nous vous proposons un petit contest en cuisinant gaiement du pain-perdu. Et pour cela, les paysans de la Conf' vous montrent l'exemple !


Il n’y a pas de bonne bouffe sans paysans. L’agriculture et l’alimentation sont l’affaire de tous.

  • Vous organisez une Pain-Perdu Party ? Envoyez-nous vos photos sur enviedepaysans@gmail.com !

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 09:09

J.Gadrey2J’ai mis en ligne dans le passé plusieurs billets sur la question des retraites, en proposant notamment d’y réfléchir dans la perspective d’une transition écologique et sociale, une exigence absente des réflexions du COR (Conseil d’orientation des retraites), mais aussi de la plupart des critiques des réformes passées ou en préparation. L’occasion m’a été donnée de prolonger ces idées lors d’un séminaire récent de « l’école de Paris du management » animée par Michel Berry. Le thème : « Peut-on se passer du PIB et de la croissance pour mieux gouverner ? ».

J’ai pris l’exemple des retraites 1) pour illustrer des idées plus générales sur la façon dont le PIB et la croissance interviennent au cœur de la définition des politiques publiques et des « réformes », et 2) pour proposer d’autres façons de procéder. Ce billet et les trois qui vont suivre sont issus de ce débat.

INTRODUCTION

Le thème qui m’a été proposé est le suivant : peut-on penser des modes de gouvernement, des stratégies publiques, et en particulier des méthodes de prévision économique, qui se passeraient du PIB et de la croissance pour « mieux gouverner » ?

J’indique d’emblée que je ne pense pas que, dans les décennies à venir, on puisse se passer du PIB et de la comptabilité nationale EN VALEUR. Je pense même qu’il serait stupide de se priver d’outils d’analyse dotés d’un domaine de pertinence limité, mais utiles.

Avant d’en venir à des propositions alternatives (billets 3 et 4), il faut analyser l’état actuel des choses, ce que je ferai en trois temps : 1) pourquoi le PIB et la croissance sont-ils considérés comme aussi centraux pour gouverner ? 2) Que veut dire concrètement gouverner AVEC le PIB et la croissance comme repères centraux ? 3) Quels sont les fondements macroéconomiques des scénarios de financement à long terme des retraites (objet du billet 2) ?

I. POURQUOI LE PIB ET LA CROISSANCE SONT-ILS CONSIDÉRÉS COMME AUSSI CENTRAUX POUR GOUVERNER ?
On trouve plusieurs explications de la prééminence du PIB et de la croissance DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES jugées les plus importantes : politiques économiques, budgétaires et fiscales, politiques sociales au sens large, incluant la sécurité sociale, l’emploi, la santé et l’éducation. Je ne ferai pas état ici des critiques radicales que j’oppose à ces explications ou justifications.

La première explication est simple : la croissance de la valeur du PIB s’accompagne d’une croissance plus ou moins mécanique - TOUTES CHOSES ÉGALES PAR AILLEURS EN TERMES DE TAUX DE PRÉLÈVEMENTS, c’est une précision de taille - des recettes publiques (impôts et cotisations sociales). Cela fournirait, dit-on, les seules vraies « marges de manœuvre » de l’action publique, sous l’angle de son financement. On nous répète que, sans la croissance du PIB, il n’y a pas de progrès possible des interventions publiques, pas de progrès social. Par exemple, on va le voir, tous les scénarios de financement des retraites d’ici 2060 supposent la croissance pendant cinquante ans. Il en va de même pour le remboursement de la dette publique. Et pour surmonter la crise écologique, un remède s’imposerait : la « croissance verte ». On doit à Laurence Parisot cette formule, que tous les constats statistiques démentent : « Un peu de croissance pollue, beaucoup de croissance dépollue ».

La seconde explication, ou justification, est sans doute la plus présente. « Tout le monde sait », dit-on, qu’il n’y a pas de création nette d’emploi sans croissance du PIB, et même sans une croissance suffisamment forte. Il s’agit probablement de la croyance économique la plus prégnante des dernières décennies, même si des réserves commencent à apparaître.

Pour des éléments de critique de ces deux premières justifications, voir cet ancien billet (février 2009) : « une autre relance est possible », dont les hypothèses ont été développées dans mon livre « adieu à la croissance ».

La troisième explication réside dans des rapports de pouvoirs et d’influence économiques. La sacralisation du PIB dans les politiques publiques est liée à des intérêts privés puissants qui ont des relais au plus haut niveau des gouvernements. Le monde des entreprises, les lobbies industriels et financiers, tous ont comme ligne de mire la poursuite d’une croissance vue comme une condition favorable à leur propre expansion, considérée par la plupart des dirigeants comme impérative. Je proposerai plus tard des réflexions critiques sur ce « besoin d’expansion » des entreprises.

La quatrième explication est que le PIB est devenu une « institution » publique de premier plan. D’abord, parce que des instituts statistiques sont officiellement chargés depuis des décennies, en y consacrant d’énormes moyens, d’en assurer la production. Ensuite, parce que des réseaux médiatiques et politiques se chargent de le promouvoir, avec par exemple la présentation annuelle des Comptes de la Nation au Parlement, et pas celle des comptes de son état social et écologique. Enfin, parce qu’il est cœur des croyances de cette institution qu’est la profession des économistes, et en particulier de ceux qui sont devenus à la fois les conseillers des princes et les invités réguliers des grands média.

Une cinquième explication est que la croissance semble pouvoir mettre de l’huile dans les conflits de redistribution. La croissance est, ou plutôt a été, le cache-sexe des inégalités (une formule utilisée par un commentateur de mon blog). C’est la métaphore du gâteau. Tant que le gâteau grossit, il semble que tout le monde puisse y gagner, même de façon très inégale. Mais cet argument a fait long feu, et je l’ai pour ma part contesté dans plusieurs billets, dont celui-ci déjà cité.

Autre explication possible : la simplicité apparente du PIB et le fait qu’il soit unidimensionnel (il exprime tout en unités monétaires) le rendent bien adapté à la pensée simple, pour parler comme Edgar Morin qui en appelle à une « pensée complexe » ou systémique. Or l’envahissement de la politique par l’économique s’est accompagné d’un aplatissement de la pensée politique, au moins sur certains enjeux, comme on le verra dans le cas des retraites.

Enfin, dans la compétition internationale des nations, qui malheureusement l’emporte sur la coopération, avoir un PIB plus gros que les concurrents constitue un symbole de puissance nationale donc de pouvoir politique. Dans son merveilleux livre (« Les comptes de la puissance », 1980) sur les conditions de la construction intellectuelle et politique des comptes nationaux, François Fourquet avait rassemblé d’innombrables preuves de la présence de ces arguments.

II. QUE VEUT DIRE CONCRÈTEMENT GOUVERNER AVEC LE PIB ET LA CROISSANCE COMME REPÈRES CENTRAUX ?

Pour ne pas m’en tenir à des idées générales, j’ai choisi d’expliciter le cas du financement des retraites. Mais on a d’autres exemples, plus évidents. En voici deux que je ne développerai pas :

a) Les débats publics et les politiques sur la dette publique sont focalisés sur le ratio dette/PIB. Il sert de balise principale, essentiellement depuis le traité de Maastricht dont les inspirateurs allemands ont imposé ce ratio plutôt que d’autres. Presque personne ne le met en question. Or on peut facilement montrer que ce repère est trompeur. Il en va de même de l’autre grand critère officiel en Europe : le ratio déficit public/PIB. Pour des développements, voir ce billet.

b) L’attribution d’aides européennes aux régions défavorisées. On continue d’utiliser le critère du PIB par habitant pour définir les régions prioritaires. Des indicateurs de développement humain, de pauvreté et d’exclusion seraient plus pertinents.

Avant d’entrer dans les raisonnements sur les retraites, clarifions une question plus générale : comment le PIB et la croissance interviennent-ils CONCEPTUELLEMENT dans les scénarios qui fondent les principales politiques publiques ?

Les concepts clés de ces raisonnements figurent dans le schéma suivant :
conceptsclescroiss


Trois variables sont jugées décisives : le volume total de travail et son évolution, les gains de productivité du travail, et le taux de croissance. Mais une quatrième variable intervient dans l’ombre : l’indice des prix du PIB. On l’oublie parfois, mais la croissance n’est pas la croissance du PIB en valeur monétaire, c’est sa croissance « en volume », c’est-à-dire déduction faite de l’inflation des composants du PIB, mesurée par l’indice des prix du PIB. De même, les gains de productivité sont évalués en volumes, en recourant à ce même indice des prix. On verra que c’est important.

Pour prévoir l’évolution du PIB en volume, les économistes considèrent presque tous qu’il faut partir du bas du schéma, en raisonnant 1) sur le volume de travail et son évolution prévisible, et 2) sur les gains de productivité espérés. On en déduit alors, par simple multiplication des indices, les variations du PIB en volume, la croissance.

Pourquoi cette approche plutôt que des estimations directes de la croissance à venir ? D’une part, parce qu’il faut pouvoir justifier le salaire des économistes par des compétences distinctives. D’autre part et surtout parce que, selon eux, l’essentiel de la croissance « vient » du progrès technique et des innovations, les gains de productivité résumant cette influence. Produire plus avec autant ou moins de travail, ce qui est la définition des gains de productivité, tel serait le résultat essentiel des innovations et la grande source de la croissance passée (ce qui est juste) et future (ce qui est douteux).

Mais la question demeure : comment estimer les gains de productivité futurs ? La réponse se situe entre le doigt mouillé et le pifomètre, avec pour seuls repères… les tendances passées, plus une dose d’optimisme technologique et une totale inconscience écologique. Du côté des experts des prévisions ou projections à long terme, on trouve des modèles sophistiqués, mais on omet de nous parler du bricolage des deux hypothèses centrales : l’évolution du volume de travail et les gains de productivité.

Billet suivant : les fondements macroéconomiques des scénarios de financement des retraites

 

Billet publié sur le blog de Jean Gadrey le 4 mars 2013

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 07:00
Que ne lit-on et n’entend-on pas en France sur le "modèle allemand" ? On fait en particulier très régulièrement l’éloge de la rigueur budgétaire allemande, et de la capacité de nos voisins à accepter de lourds sacrifices pour restaurer la compétitivité de leur industrie. Or, explique Guillaume Duval sur XerfiCanal, ce ne sont pas là les véritables raisons des succès actuels de l’économie allemande.
 
Cette vidéo est en relation avec l'article précédent présentant l'ouvrage de Guillaume Duval http://attaclillemetropole.over-blog.com/article-le-modele-allemand-au-dela-des-mythes-analyse-par-guillaume-duval-115155441.html  
   
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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 17:09

AttacUne par une, les promesses de s’attaquer à la finance, responsable de la crise, aux banques, actrices de la spéculation et bénéficiaires des rentes versées par les États, et aux gros actionnaires, avides de dividendes toujours accrus, s’envolent et vont grossir le magasin déjà bien rempli des engagements électoraux non tenus. 

Six ans après le déclenchement d'une crise qui ne cesse de s’approfondir parce que des politiques d’austérité se généralisent, le gouvernement français dépose un projet de loi de réforme bancaire dont l’esprit est de ne rien changer de fondamental, de telle sorte que le modèle de banque universelle perdure. S’agit-il de satisfaire une demande venant de la société, des populations ? Non. De la part des entreprises ? Non plus. De la part de qui alors ? Des banques elles-mêmes, et plus précisément des banques les plus grosses et qui détiennent le plus de pouvoir. En France, elle se nomment BNP-Paribas, Société générale, Crédit agricole et BPCE, et elles ont fait valoir leurs arguments et obtenu gain de cause.

Quels sont les enjeux d’une réforme bancaire ? Pourquoi le renoncement du gouvernement à transformer le modèle des banques est-il grave ? Et quelles sont les propositions alternatives qui permettraient de mettre au pas la finance au lieu de la rassurer et de rendre le pouvoir monétaire à la population ? C’est à ces trois questions que le présent document essaie de répondre.

   Lire le document ATTAC sur les vingt mesures  ici http://www.france.attac.org/sites/default/files/attac-20-mesures-reforme-bancaire.pdf

Lire aussi Un collectif dénonce la "non-réforme" bancaire et exige quatre mesures pour mettre les banques au service de la société 

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 16:18

Et on reparle de compétitivité des entreprises françaises ... Mais au lieu de nous rabacher les oreilles avec le coût des salariés français (forcément trop chers !) ou trop pu flexibles (vive la précarité pratiquée dans l'entreprise de Mme PARISOT, candidate à un 3ème mandat au MEDEF), une autre petite musique vient des industriels eux-même. M.E.

 

L'Usine NouvelleD’après une étude réalisée par le cabinet RolandBerger en partenariat avec L’Usine Nouvelle, les trois quarts des industriels français considèrent leur usine comme compétitive. La question du coût du travail ne semble pas aussi critique que celles de la performance de la fonction achats et de l’organisation industrielle.

Estimez-vous que votre usine est compétitive ? C’est la question à laquelle ont répondu plus d’une centaine de directeurs de sites industriels, dans le cadre d’une étude menée par les consultants de Roland Berger en partenariat avec L’Usine Nouvelle. Menée fin 2012, en plein cœur du débat sur la compétitivité des usines françaises, cette étude dresse un état des lieux moins sombre que l’on pourrait penser. En effet, 63 % des patrons interrogés considèrent que leur site est compétitif, et 12 % le jugent même "très compétitif". Bien sûr, cela ne les empêche pas de nourrir des inquiétudes pour 2013. Seuls 4 % des patrons de sites "compétitifs" envisagent une hausse de leur performance économique l’an prochain.

Cette étude permet de dresser un portrait-robot de l’usine compétitive. "Il s’agit plutôt d’usines de taille moyenne à grande, de plus de 50 millions d'euros de chiffre d’affaires, commente Georges de Thieulloy, consultant au sein du centre de compétences Opérations chez RolandBerger. Parmi les usines les plus rentables, la majorité est intégrée à un groupe, et vend ses produits sur le marché français." Un résultat qui peut s’expliquer par le fait que les entreprises confrontées à la concurrence internationale ont plus de mal à se considérer comme compétitives. L’usine compétitive "type" affiche également un engagement fort en matière d’innovation, et réalise plus de 10 % de son chiffre d’affaires sur des nouveaux produits lancés dans l’année.

Le coût du travail n’est pas le critère le plus important

Les directeurs de sites ont dressé leur liste des critères les plus déterminants pour être compétitif. Contre toute attente, le coût du travail ne ressort pas comme étant le critère le plus important. Cité par 79 % des répondants, il arrive en quatrième position derrière les achats de matières premières (87 %), l’efficacité du système de production (80 %) et la maîtrise des processus industriels (79 %).

Les préoccupations des patrons français semblent donc plutôt tournées vers les achats. "Non seulement les achats ressortent comme le critère de compétitivité n°1, mais l’étude montre aussi que seulement 49 % des personnes interrogées se considèrent performantes sur ce critère", commente Georges de Thieulloy. Ainsi donc, il reste beaucoup à faire en matière d’achats et, après les mesures prises fin 2012 pour réduire le coût du travail, il est probable que la question du coût des matières premières revienne rapidement sur le devant de la scène.

Pas de problème d’organisation, d’après les patrons

Le constat est assez différent pour tout ce qui touche à l’organisation industrielle. Interrogés au sujet de leur efficacité opérationnelle et de la maîtrise de leurs procédés (deux des trois critères-clés de compétitivité), les patrons s’estiment compétitifs à 64 % sur le premier critère et à 77 % sur le second. Pour Georges de Thieulloy, une telle autosatisfaction, c’est presque trop beau pour être vrai. "Il est plus facile d’identifier les problèmes chez les autres que chez soi, renchérit-il. Sur ces questions touchant à l’organisation, les résultats auraient été très différents si l’on avait interrogé les responsables de production plutôt que les patrons de site".

En parlant d’organisation, justement, il ressort de l’étude que les équipes marketing et Supply Chain sont peu impliquées dans le renouvellement du portefeuille produits. 58 % des organisations n’impliquent pas les personnes chargées de la gestion de la Supply Chain (chaîne d’approvisionnement). Ces derniers souffrent encore aujourd’hui d’un manque de considération, alors que leur capacité à définir le coût global d’un produit devrait en faire des interlocuteurs de choix pour les dirigeants. "Avec un marché qui a tendance à se mondialiser et des clients qui demandent toujours plus de personnalisation, les fonctions Supply Chain et marketing vont forcément gagner en poids au sein des organisations dans les années à venir", conclut Georges de Thieulloy.

Frédéric Parisot

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