On peut se réjouir de voir une fréquentation aussi importante (280 participants) que lors de la soirée du 7 avril organisée, elle aussi à l'instigation de Virage Energie avec le soutien de 15 associations dont Attac. Animée par la journaliste Patricia Hanssens, cette soirée a vu se succéder 2 témoignages sur les avancées en matière de mise en oeuvre des renouvelables en Flandre belge et en Allemagne puis la démonstration de la faisabilité de la transition vers les renouvelables et de la sortie du nucléaire par Virage Energie.
Dirk Vansintjan, dirigeant de la coopérative Ecopower a montré que l'on pouvait de manière pragmatique conquérir 2% du marché énergétique des familles en Flandre en proposant une palette de solutions à base d'éolien, de petit hydraulique, de solaire et de biomasse. Tout cela est en plus économiquement rentable puisqu'il distribue à ses sociétaires chaque année 6% du chiffre d'affaires réalisé. Dirk Vansintjan considère l'énergie comme un bien commun et s'implique au niveau européen. Il a contribué et préside une fédération européenne de producteurs "alternatifs" RESCOOP. A noter, il veut avec ce réseau recenser les freins existant dans les différents pays à la mise en oeuvre des sources d'énergie renouvelables.
Jörg Mühlenhoff de l'agence pour les énergies renouvelables (Agentur für Erneuerbare Energien) en Allemagne est revenu sur le contexte politique, en particulier la décision de sortie du nucléaire prise en 2000 du temps de la coalition SPD-Grünen. Il a expliqué le dispositif législatif mis en place en 2009 favorable au développement des renouvelables.
Ce développement est comparativement beaucoup plus générateur d'emplois locaux et pérennes que le nucléaire. 360 000 emplois concernent la conception, installation, exploitation et maintenance des reouvelables en Allemagne, chiffre qu'il faut mettre en face des 30 000 personnes du nucléaire. En 2010, la part prise par les renouvelables était de 17% dans la production d'électricité (l'éolien représentant 36%, la biomasse 33%, le photovoltaïque 12%, le reste venant de l'hydraulique). Enfin, il a rappelé que l'objectif était de passer à 47 % d'électricité produite à partir des renouvelables en 2020 ce qui montre l'ambition du plan d'action allemand. Téléchargez ici sa présentation
En fin, en illustration et en application des témoignages belges et allemands, Virage Energie a présenté "en équipe" de manière résumé son scénario de sortie progressif du nucléaire et de transition vers les renouvelables en rappelant les hypothèses choisies assez pessimistes : le comportement des foyers régionaux reste identique, le mode de vie ne change pas et donc il n'y a pas dans ces hypothèses d'effort particulier visant la sobriété énergétique. Pourtant, on sait pertinament que dans ce domaine, des résultats assez spectaculaires peuvent être atteints. Mais reste à inventer le mécanisme, la dynamique de sensibilisation et de mobilisation la plus adaptée pour avancer dans ce sens ! Il resta aussi aux élus régionaux et nationaux à prendre conscience de la gravité de situation que nous avons à affronter dans un futur proche : fin du l'ère du pétrole bon marché, sortie du nucléaire et diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique. M.E.